Mali- Le colonel-major Kassoum Goita enlevé de sa cellule de prison

Mali- Le colonel-major Kassoum Goita enlevé de sa cellule de prison

Dans une Note d’information, le Collectif des avocats du colonel-major Kassoum Goita, ex-directeur de la Sécurité d’Etat, le Dr Kalilou Doumbia, ancien Secrétaire général de la Présidence, Sandhi Ahmed Saloum, l’adjudant-chef Abdoulaye Ballo et Issa Samaké dit Djoss, dénonce l’enlèvement du colonel major Kassoum Goita de sa cellule de détention au Groupement d’intervention de la gendarmerie mobile (GIGM)au Camp 1 de la gendarmerie de la rive gauche de Bamako, par des éléments étrangers au système judiciaire du Mali.

 

Dans la Note d’information, les avocats du colonel-major Kassoum Goita, Dr Kalilou Doumbia et 3 co-accusés révèlent :

« Il a été constaté au matin du vendredi 31 mai 2024 aux environs de 3h30 du matin que le colonel Major Kassoum GOITA, détenu au Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Mobile (G.I.G.M), sis au Camp 1 de la Gendarmerie de la rive gauche de Bamako, a fait l’objet d’enlèvement de sa cellule de détention par des éléments étrangers au système judiciaire du Mali ».

Aussi, soutiennent-ils, « Ce déplacement nocturne et non officiel aurait été effectué, selon les informations disponibles, à l’insu du Procureur général. A ce jour, les Conseils ainsi que sa famille n’ont reçu aucune information le concernant et n’ont pu avoir aucun contact, ni direct, ni indirect, avec lui ».

Par ailleurs, ont fait savoir les avocats, « une sommation interpellative a été adressée au légionnaire du Camp 1, en la personne du colonel Youssouf Diallo, qui a donné comme réponse, de s’adresser à sa hiérarchie ».

Et de prévenir, « La tenue du Procureur général à l’écart de l’initiative de ce déplacement nocturne et le maintien prolongé de l’accusé au secret, constituent une infraction d’enlèvement au sens juridique ».

Il ressort de la même Note d’information, « Le Procureur général en a été officiellement saisi par courrier du 03 juin 2024, sans plus de succès, pour le moment. Le Procureur général de la Cour d’appel de Bamako assume la responsabilité de la garantie de l’intégrité du Colonel Major Kassoum GOITA, dès le prononcé de l’arrêt de renvoi n°12 du 10 janvier 2023 devant la Cour d’assises et ce, durant toute la durée de sa détention ».

Par conséquent, le collectif en « appelle au ministre de la Justice et des Droits de l’Homme pour une intervention en faveur du respect de l’indépendance de la justice et du respect de la Constitution et des conventions régulièrement signées par le Mali. Il en appelle aussi à toutes les organisations de défense des droits de l’Homme et aux ordres professionnels pour briser leur silence, face à la violation répétitive des droits élémentaires de ses clients ».

De plus, « le Collectif rappelle aux autorités judiciaires leur responsabilité et leur devoir de garantir l’intégrité des détenus qu’elles ont privé de leur liberté, pendant toute la durée de leur détention. Il en appelle aux plus hautes autorités politiques, pour le respect de la séparation des pouvoirs ».

De même précise la Note, « Le collectif des avocats rappelle que cela fait maintenant bientôt 3 ans que le Colonel Major Kassoum Goita, ancien directeur de la Sécurité d’Etat, le Dr Kalilou Doumbia, ancien Secrétaire général de la Présidence, Sandhi Ahmed Saloum, l’adjudant-chef Abdoulaye Ballo et Issa Samaké dit Djoss ont été tous kidnappés et séquestrés dans des lieux secrets et torturés pendant près de 2 mois pour certains, avant d’être finalement conduits au Tribunal de Grande Instance de la Commune VI pour être placés sous mandat de dépôt, depuis le 03 novembre 2021 », déclarent les avocats.

Selon les mêmes avocats, une information judiciaire ouverte par le juge d’instruction du 3è cabinet a été clôturée par l’ordonnance de non-lieu partiel n°617 du 17/06/22 du 17 juin 2022, au bénéfice des deux inculpés, Dr Kalilou Doumbia et le commissaire de Police Moustapha Diakité, a disqualifié les faits en tentative de complot contre le gouvernement.

A la suite de l’appel du parquet général, la chambre d’accusation a confirmé la mise en liberté de Dr Kalilou Doumbia et ordonné, en plus celle de Sandhi Ahmed.

Mais, sur pourvoi, la Cour suprême a annulé toutes les mises en liberté ordonnées par la chambre d’accusation.

Selon les avocats, les accusés clament leur innocence et réclament leur jugement, pour que la vérité éclate, depuis plus d’un an, en l’occurrence depuis leur renvoi devant la Cour d’assises de Bamako, par arrêt n°12 du 10/01/2023 de la Chambre d’accusation.

« Depuis leur placement sous mandat, le personnel militaire est détenu au GIGM du camp 1 de Bamako, dans des conditions drastiques, enfermés 24 heures sur 24, assimilables à des conditions inhumaines », déplorent leurs avocats.

T K

Media Elles