Agence africaine du médicament : Michel Sidibé désigné envoyé spécial de l’UA

Agence africaine du médicament : Michel Sidibé désigné envoyé spécial de l’UA

 

L’ancien ministre de la Santé du Mali, Michel Hamala Sidibé a été nommé, le jeudi 1er Avril 2021, Envoyé spécial de l’Union africaine pour la création de l’Agence africaine du médicament ( AMA). Cette nomination récompense en quelque sorte les efforts de Michel H Sidibé pour la réduction du coût des médicaments en Afrique à travers la création de l’AMA.

Dès sa nomination comme ministre de la Santé et des Affaires sociales du Mali en mai 2019, Michel H Sidibé a fait de la création de l’Agence africaine des médicaments (AMA) l’une de ses priorités.
S’exprimant au nom de ses pairs de la Cédéao, lors de la 2e édition du Forum Galien Afrique tenue à Dakar 25 au 26 novembre 2019 dont l’objectif était de stimuler la création d’industries pharmaceutiques en Afrique, Michel H Sidibé a appelé les Africains à ne pas être en marge des innovations et à se doter des moyens leur permettant de fabriquer les médicaments qu’ils consomment. « Nous ne pouvons pas aller vers l’accès universel aux soins de santé pour nos populations les plus déminues si nous ne produisons pas nos propres médicaments. La création de l’Agence africaine du médicament est un pas important dans ce sens. Il est important qu’on voille de façon claire les problèmes d’inégalité qui s’imposent à nous. Il faut faire en sorte qu’il y ait une meilleure adéquation entre l’offre et la demande au niveau des soins de santé, que les plus démunis aient accès à l’assurance maladie. Nous ne pouvons plus nous limiter à ne parler que de maladie, nous sommes obligés de parler de santé. Lorsque nous parlons de santé, nous sommes obligés de parler d’environnement. La sécurité sanitaire mondiale nous préoccupe tous. Nous ne pouvons pas être à la marge des innovations qui s’opèrent dans le monde en matière de santé », a-t-il affirmé.
Les efforts de Michel H Sidibé pour l’amélioration de la santé des populations en Afrique en général lui ont vendu un vibrant hommage rendu, le dimanche 9 février 2020, à Addis Abeba par le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki lors du 33 sommet de l’UA. « La commission tient à saluer et à apprécier le soutien du gouvernement malien, par l’intermédiaire du ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé, sous la forme d’un plaidoyer visant à encourager les Etats membres à ratifier le traité de l’Agence africaine des médicaments (AMA) » a déclaré Moussa Faki.
Afin de sécuriser les médicaments qui coûtent de plus en plus chers pour les plus démunis à travers la mise en place d’une stratégie basée sur la production locale des médicaments, l’ ancien ministre la Santé du Mali n’a cessé de faire des plaidoyers auprès des chefs d’État africains, à travers ses homologues africains, pour la ratification du traité de l’AMA. Ceci est d’autant nécessaire quand on sait que l’Afrique produit seulement 3% des médicaments qu’elle consomme. C’est pour changer cette situation qu’un traité qui va permettre la création d’une agence africaine de médicament (AMA), a été initié.
Sous l’impulsion de Michel H Sidibé le Mali est devenu le deuxième pays à ratifier, après le Rwanda, le traité, conformément à la décision des Chefs d’état et de Gouvernement adoptée lors du 33 sommet de l’UA. « En se montrant parmi les premiers États membres de l’UA à adopter le Traité de l’AMA, le Mali démontre et confirme une fois de plus sa volonté en faveur de l’intégration africaine et le développement de l’industrie pharmaceutique au niveau du continent. Il n’est pas normal que l’Afrique continue d’importer 97% des médicaments dont elle a besoin. L’ AMA créera un environnement favorable à la production locale », s’est réjoui Michel Hamala Sidibé lors de la ratification du traité de l’AMA par l’Assemblée nationale du Mali.

L’Agence africaine du médicament sera l’organisme continental qui assurera le leadership en matière de réglementation, afin d’assurer l’harmonisation et le renforcement des systèmes de réglementation qui régissent la réglementation des médicaments et des produits médicaux sur le continent africain. En outre, elle réglementera l’accès à des médicaments essentiels et à des technologies de santé sûrs, efficaces, de bonne qualité et à prix abordables. Pour ce faire, l’AMA coordonnera les systèmes de réglementation en place, et renforcera et harmonisera les efforts de la Commission de l’Union africaine (CUA), des Communautés Économiques Régionales (CER), des Organisations Régionales de la Santé et des États membres.
Le Traité entrera en vigueur lorsque quinze États membres de l’UA l’auront ratifié.
Une carrière professionnelle riche
Economiste de formation, Michel Hamala Sidibé est un fonctionnaire international qui a commencé sa carrière professionnelle dans son pays, le Mali, avec une ONG, avant de poursuivre sa progression dans le système des Nations Unies. L’engagement de Michel Hamala Sidibé à faire progresser la santé mondiale a débuté dans son pays natal, le Mali, où il a travaillé à l’amélioration de la santé et du bien-être du peuple touareg nomade. Il est ensuite devenu directeur pays de l’ONG Terre des Hommes.
En 1987, il a rejoint le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) en RD de Congo. Il a ensuite travaillé pour l’UNICEF pendant 14 ans, comme superviseur des programmes dans 10 pays africains francophones et servant de représentant dans un certain nombre de pays.
En janvier 2009, Michel Hamala Sidibé est nommé Directeur exécutif de l’ONUSIDA et Secrétaire général adjoint des Nations Unies. Sous sa direction, plusieurs pays ont adopté une approche accélérée pour atteindre un ensemble d’objectifs mesurables d’ici 2020.
Sa vision de zéro nouvelle infection par le VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au SIDA ainsi que son appel aux pays pour l’adoption des objectifs 90-90-90 ont contribué à accélérer les progrès dans la lutte contre le VIH. Ces initiatives ont mis le monde sur la voie de la fin de l’épidémie de SIDA en tant que menace pour la santé publique, et ont modifié le paysage de la santé et du développement dans le monde.
Ces résultats ont sous-tendu le programme 2030 pour les objectifs de développement durable. Les progrès significatifs réalisés dans la réduction des décès liés au SIDA, la diminution des nouvelles infections par le VIH et le traitement de près de 22 millions de personnes sous son leadership ont été quelques-uns des véritables succès des objectifs du Millénaire pour le développement et du multilatéralisme.
La carrière professionnelle de Michel Sidibé a toujours été guidée par un plaidoyer pour la justice sociale. Les principes d’équité et de respect des droits humains et aussi un impératif moral que les besoins des pauvres et des personnes vulnérables doivent être au centre de toute stratégie de développement national.

Fatoumata Doumbia

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