Mali-Protection des droits de l’enfant : Des JFM plaident pour l’arrêt des violations de leurs droits

Mali-Protection des droits de l’enfant : Des JFM plaident pour l’arrêt des violations de leurs droits

En prélude à la Journée de l’Enfant africain, célébrée le 16 juin de chaque année, le Groupe de recherche action droits de l’enfant Mali (GRADEM), en collaboration avec les associations des femmes et jeunes de la commune IV du district de Bamako, a organisé, le samedi 8 juin 2024 à Djicoroni Para Flabougou, une action de plaidoyer de grande masse avec les filles leaders des espaces d’éducation auprès des décideurs, les employeurs, les grands logeurs et d’autres jeunes filles aide-ménagères(JFM) sur les violations de leurs droits constatées. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet intitulé « Soutien aux groupements d’enfants et jeunes, pour une protection plus efficace de leurs droits au Mali» », mis en œuvre par GRADEM sur financement de  Terre des Hommes Suisse/Allemagne.

 

Au Mali, des milliers d’enfants en rupture familiale ne vont pas à l’école vivent à Bamako et dans les capitales régionales. Il s’agit majoritairement de garçons âgés de 12 à 16 ans mais également de jeunes filles travailleuses domestiques. Ce phénomène résulte de plusieurs facteurs entre autres : les abus, les violences et l’exploitation, la discrimination, l’exclusion infligée aux enfants au sein de la communauté la pauvreté des enfants, la discrimination , la violence fondées sur le sexe, les conflits et les crises, le manque de services pour les survivants, le handicap , les déplacements., les grossesses précoces et le manque d’accès aux serviettes hygiéniques sont parmi les principales raisons de l’abandon scolaire des filles. Malgré le travail réalisé par les groupements de jeunes filles aide-ménagères accompagnées par les associations de base dont 10 en commune IV du District, de nombreuses jeunes filles aide-ménagères sont victimes de violences à cause de leur accès informel à l’emploi domestique. Le non accès aux d’agences formelles de placement à l’emploi à cause de leur manque de formation en travail domestique demeure encore un grand défi encore.

Selon la représentante du directeur exécutif du GRADEM, Djenebou Keita, ce défi majeur traduit la nécessité de plaider pour une prise de conscience des jeunes filles aide-ménagères, des parents, les grandes logeuses, des autorités locales et administratives à prioriser la formalisation de l’accès des jeunes aide-ménagères à un travail décent.  « Cette action de plaidoyer de grande masse par les filles leaders vise à renforcer l’environnement de travail des jeunes filles aide-ménagères par la prise de mesures de protection durables », a-t-elle indiqué, rappelant que «  Plus de 2.563 enfants/jeunes dont 1.493 aide-ménagères et 907 enfants /jeunes du quartier filles travailleuses actives ont été accompagnées de 2021 à 2023 par les associations membres du GRADEM à travers les actions d’informations, de sensibilisation sur leurs droits et devoirs, la protection et la défense contre les abus, le retrait et la  réinsertion en famille, le renforcement de capacité en travail domestique ».

Le représentant du maire de la commune VI, Mahamadou Guindo a réitéré la disponibilité du conseil  communal de ladite commune à accompagner GRADEM afin de mettre fin aux violations des droits des jeunes filles aide-ménagères.

La porte-parole des espaces d’éducation des jeunes filles de la commune IV, Mme Diakité Awa Kamissoko a souligné l’excellence de la collaboration entre leurs structures et GRADEM. « Depuis 2014, nous travaillons avec GRADEM qui nous a beaucoup aidés dans la protection des droits des jeunes filles aide-ménagères à travers des formations. Nous souhaitons que ce partenariat avec GRADEM puisse continuer pour le bien-être des jeunes filles aide-ménagères », a-t-elle lancé.

Tout en exhortant GRADEM et ses partenaires a multiplier ce genre d’initiative, le représentant de la Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants (CNLTE), Oulamine Maiga a réaffirmé l’engagement des autorités à lutter contre les violations des droits des enfants en général et en particulier les jeunes filles aide-ménagères. « Cette activité contribue à la lutte contre le travail des enfants et l’exploitation des jeunes filles aide-ménagères », a-t-il martelé.

Au cours de la cérémonie, les groupements d’enfants ont présenté des sketchs, des panneaux, des poèmes et des chants  d’information et de sensibilisation des autorités communales, traditionnelles et religieuses sur les violations de leurs droits constatées.

A Diamouténé

Media Elles