Interdiction formelle du châtiment corporel des élèves à l’école au Mali :  Le ministère rappelle les enseignants à l’ordre avec des « mots très forts »  

Interdiction formelle du châtiment corporel des élèves à l’école au Mali :   Le ministère rappelle les enseignants à l’ordre avec des « mots très forts »  

Dans une correspondance adressée aux directeurs d’Académie d’Enseignement, (DAE), signée du secrétaire général, Issoufi Dicko, le ministère de l’Education nationale rappelle les enseignants à l’ordre avec des « mots très forts, voire déplacés » quant à l’interdiction formelle du châtiment corporel des élèves à l’école au Mali.

 

« Ce châtiment, d’une autre époque, est un acte inqualifiable, attentatoire à l’intégrité physique des enfants que nous avons obligation de protéger et de mener vers l’instruction, l’éducation et le savoir, dans des conditions bienveillantes », indique la correspondance du ministère.

Aussi, précise le département, « cette correspondance fait suite au constat du retour du châtiment corporel dans la plupart des établissements d’enseignement, notamment au niveau primaire ».

Et le secrétaire général du département d’expliquer, « Rien ne saurait justifier le châtiment corporel, un acte rétrograde, archaïque, inhumain, barbare et digne des périodes les plus sombres de l’histoire de l’école qui a fait fuir bien des enfants de l’école. Je tiens à rappeler que tout pédagogue digne de ce nom sait que le bâton n’est pas la solution à un problème pédagogique donné et ne saurait être une méthode de dissuasion. Bien au contraire, il crée de l’inhibition, réduit considérablement les capacités intellectuelles de l’élève et renforce sa haine contre l’enseignant et l’institution scolaire ».

Par conséquent, préconise Issoufi Dicko, « lorsqu’un apprenant n’arrive pas à assimiler les leçons, pour une raison ou une autre, la solution n’est ni la bastonnade, ni les cris encore moins les injures. Dans ce cas de figure, l’honnêteté intellectuelle commande à l’enseignant de se remettre en cause, de faire une introspection, un examen de conscience, de s’autoévaluer et d’interroger sa pratique pédagogique ».

Par ailleurs, cette correspondance a suscité la frustration chez certains enseignants, qui bien qu’ils soient d’accord avec l’approche, jugent les mots du ministère assez forts à leur égard.

« Il est bienséant de rappeler que le châtiment corporel est interdit à l’école, mais les termes employés par le rédacteur du communiqué sont très forts, voire déplacés et portent atteinte à la dignité et à l’état d’esprit des enseignants. On peut donner des ordres à ses subalternes avec des mots respectueux, doux et explicites », a réagi un enseignant sur sa page Facebook.

Source: L’ Indicateur du Renouveau

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