Premier ministre et ministre de la Défense, Hamed Bakayoko était un pilier du régime d’Alassane Ouattara. Un baobab, comme on dit, et cela allait plutôt bien à ce géant aux allures d’ogre qui avait un appétit aussi dévorant que son ambition. “[Sa] disparition a été aussi brutale que son ascension [a été] fulgurante”, note L’Observateur Paalga au Burkina Faso voisin.
Puissant ministre et “Golden Boy”
L’homme n’était pas banal, comme le rappelle la presse de la sous-région. L’enfant d’Adjamé, une commune populaire d’Abidjan, s’est d’abord fait seul, avant de devenir le protégé de Dominique Ouattara, la première dame ivoirienne. Fondateur du journal Le Patriote donc, puis directeur d’une des radios les plus écoutées de Côte d’Ivoire, Radio Nostalgie. Fan de musique, avec un goût prononcé pour les rythmes congolais, cet homme de pouvoir était aussi un ami des artistes, et un fou de la fête et des excès. On l’appelait “le Golden Boy”, rappelle Wakat Séra :
Gaillard, bosseur et rassembleur devant l’Éternel, [il] ne promènera donc plus sa géante silhouette dans les couloirs du gouvernement ou du ministère de la Défense, encore moins sur les pistes de danse de boîtes de nuit où le Golden Boy aimait bien se défouler.”
On ne le prenait pas au sérieux ? Qu’importe, Hamed Bakayoko a gravi tous les échelons pour devenir l’un des hommes les plus puissants du régime ivoirien actuel. Homme des missions délicates, il a fait durant des années