Youssouf Coulibaly, Conseiller juridique du colonel Assimi Goïta

Youssouf Coulibaly, Conseiller juridique du colonel Assimi Goïta

Par L’Indicateur du Renouveau

« Les 9 mois ne sont pas suffisants pour parvenir à organiser des élections stables, crédibles et transparentes »
Le Conseiller juridique du colonel Assimi Goïta, Président de la transition, Youssou Coulibaly, dans une sortie médiatique sur une chaine étrangère, fait planer le doute sur un possible report de la date des élections du 27 février 2022. Ce, malgré les mises en gardes de la CEDEAO, de l’Union africaine et les chancelleries occidentales.
La piste d’un changement du chronogramme des élections générales, dans le premier trimestre de l’année 2022, n’est pas à écarter, après cette déclaration du Conseiller juridique du colonel Assimi Goïta, non moins président de la Commission chargée du redécoupage électoral au Conseil national de transition, Youssouf Coulibaly.
Sur les antennes de TV5 Monde Afrique, ce juriste, proche parmi les plus proches du nouvel homme fort du pays, fait planer un sérieux doute sur un possible décalage de la date de la présidentielle du 27 février 2022.
« S’ils arrivent à le faire, je pense que ça serait un grand défi. Les 9 mois ne sont pas suffisants pour réaliser tout ce qu’on a comme travail, pour parvenir à organiser des élections stables, crédibles et transparentes, qui ne feront aucune contestation », a déclaré le Conseiller juridique du Président de la transition.
En effet, Youssouf Coulibaly, qui est apparu dans cette sortie médiatique comme un Porte-parole des militaires, nous renvoie à la case de départ.
L’on se rappelle, au lendemain du coup d’Etat du 18 août, lors des négociations entre les militaires et la CEDEAO, sur la durée de la transition, le Porte-parole de l’ex-CNSP, le colonel-major Ismaël Wagué, avait indiqué que la junte souhaite une transition de 3 ans.
Aujourd’hui, les militaires au pouvoir à travers leur Conseiller juridique, semblent trouver un prétexte pour décaler la date des élections. Il justifie juste cet alibi en imputant la faute à l’ancienne équipe gouvernementale qu’il indexe avoir accusé du retard dans la mise œuvre des missions assignées à la transition.
Une telle position que certains pourraient interpréter comme une manière de préparer l’opinion nationale et internationale à la prorogation de la transition.
« Au terme des 18 mois, si la transition a organisé les élections ça serait une bonne chose. A défaut, c’est au peuple malien de dire que nous ne voulons pas aller aux élections bâclées, on veut que vous continuiez ou on veut que la transition continue avec des nouvelles têtes », dira Youssouf Coulibaly.
De l’avis de nombreux observateurs, cette sortie médiatique du Conseiller juridique du Président de la transition corrobore le message de son communiqué lu sur les antennes de l’ORTM, la semaine dernière. En effet, dans ce communiqué, le premier après la destitution du Président de la transition, Bah N’Daw et son Premier ministre, Moctar Ouane, le colonel Assimi Goïta laisse entretenir le flou sur la date des élections.
« Les élections auront lieu en 2022 », avait indiqué son Porte-parole, sans pourtant préciser le jour ni le mois, où auront lieu les élections générales.
Ce flou entretenu toujours sur la date des élections va à l’encontre du calendrier électoral publié par l’ancienne d’équipe exécutive, écartée par un coup de force. Celle-ci avait fixé la date de l’élection présidentielle à la fin de la transition lé 27 février 2022.
Pour rappel, le Mali est suspendu à toutes les instances de la CEDEAO. Les chancelleries occidentales telles que la France et l’Union africaine viennent de s’aligner à ces sanctions diplomatiques infligées au Mali lors du Sommet extraordinaire tenu à Accra, le dimanche dernier.
En plus des sanctions diplomatiques, ces organisations et les chancelleries occidentales exigent la nomination des autorités civiles à la tête de la transition et la tenue des élections le 27 février 2022.
Le colonel Assimi Goïta manœuvre encore à Bamako pour signer le décret de nomination du nouveau Premier ministre de la transition dont le poste a été publiquement attribué au Mouvement du 5 juin -Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) qui, à son tour, a porté son choix sur la candidature de Dr Choguel Kokala Maïga, n’exclut pas une prolongation de la durée de la transition au-delà de 18 mois pour pouvoir conduire à terme toutes les réformes administratives et institutionnelles nécessaires.
En tout cas, selon un adage bambara, « tout ce que le fretin dit à propos des yeux du crocodile, c’est un fin connaisseur qui le dit »

Seydou Diarra

Media Elles