Traore Kadiatou Kamissoko, une femme qui a pu s’imposer dans un domaine réservé aux hommes.
Affectueusement appelée Kadia coxer par ses clients et autres, la maman de 7 enfants dont 3 garçons et 4 filles fait partie de ces braves femmes qui pris option de se battre au quotidien pour subvenir aux besoins de la famille.
Bakadia que nous venons rencontrée sur son lieu de travail nous retrace son parcours qui remonte à vingt ans. Une longue période aux péripéties tumultueuses souvent avec un rythme insoutenable. A ses dires, elle se réveille depuis le matin à 7h, juste après le petit déjeuner avant de prendre la route de son travail. Une gymnastique quotidienne qui lui prend toute la journée en plus de la navette que cela lui impose entre les amas de sable.
Dans ce secteur d’activité pris d’assaut par des femmes, seul le courage paye. Ce courage, Mme Traoré ne manque pas. Son souvenir au début de ce travail reste vivace. Elle se rappelle avoir commencé avec l’extraction du sable avec des seaux qu’elle mettait en tas de 500f, jusqu’à ce jour où elle fait pour son seul compte des chargements c’est-à-dire en gros et par camion dont les prix se diffère « je vends, un camion de 10 roux à 80000f, 7 bombé est à 60000f et le plus petit est à 50000 tout cela dépends aussi de la distance » a-t-elle laissé entendre.
Dans la même foulée, elle ne se lasse pas d’engager les visites de chantier, histoire de se trouver des marchés au motif qu’on n’est mieux servi que par soi-même. Toutefois, il faut reconnaitre dans ce secteur que tout n’est pas facile surtout pour les femmes car en plus de la rude concurrence avec les hommes, leur moralité est mise à rude épreuve. En pareil cas il vaut mieux ignorer les ont dit », a-t-elle ajouté. En plus de cela. « Quand tu négocies avec le propriétaire du terrain sans avoir l’aval du maçon il peut te faire un coup bas, c’est en ce moment qu’on rencontre des difficultés si ce dernier ne trouve pas sa part »
Pendant l’hivernage, bien qu’on se frotte les mains, nos pirogues peuvent chavirer avec leur trop plein, dans certains cas on peut déplorer des pertes de vie humaine. Et Pendant la saison sèche, la navigation est très difficile. Aujourd’hui, la crise est venue s’ajouter à un marché en dent de scie.
Nonobstant les pièges et les risques qui font les difficultés de cette activité, Dame Kadiatou a su se faire une place au point de réaliser des projets pour l’épanouissement des siens. Toute chose qui lui a valu demande beaucoup de courage et même de sacrifice.
Dans la vie, avant d’atteindre le sommet dans n’importe quel travail, il faut franchir des difficultés. « Certes ce travail est extrêmement pénible pour nous les femmes, mais que faire, on n’a pas le choix. Si tu es née dans une famille pauvre et se marier dans une famille modeste, force est de se battre pour que tes enfants ne subissent pas le même sort. Selon elle, c’est grâce à ce travail qu’elle a pu acheter des parcelles, construire une maison, contribuer à l’éducation de ses enfants, envoyer un garçon à l’étranger et même célébrer le mariage de quelques enfants » elle a même ajouté « j’ai initié 10 femmes dans cette activité, elles ont maintenant leur place et sont même parvenues à se payer leur propre parcelle. » j’ai aussi créé une tontine mensuelle qui les aide à économiser de l’argent.
Mme Traore Kadiatou Kamissoko est un exemple de femme brave et courageuse sur laquelle toutes femmes, surtout jeunes, peuvent prendre comme exemple c’est dans ce sens qu’elle lance un appel à ses sœurs et filles qui sont dans leur foyer afin de ne pas rester les bras croisés dans la vie car il n’y a pas de sots métiers mais des sottes gens.
Habibatou Doumbia