Situation carcérale au Mali : Près de 80% des pensionnaires de la MCA sont en détention provisoire

Ce constat « alarmant  » ressort d’une grande mission de surveillance des droits des personnes privées de liberté initiée par la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) à l’occasion de la Journée africaine de la détention provisoire.

Selon le président de la CNDH, Aguibou Bouaré, cet état de fait constitue une « atteinte à la présomption d’innocence par la banalisation de l’emprisonnement ».
« Sur les 3 590 pensionnaires environ 2 910 pensionnaires sont en situation de détention provisoire (c’est-à-dire non jugés encore) soit 80% de l’effectif », déplore Aguibou Bouaré.
Aussi, dénonce- t-il, une « atteinte au droit à un procès équitable dans un délai raisonnable »
« De nombreux détenus semblent être oubliés en prison (dépassement de délai de détention dont les dossiers de certains seraient perdus) », regrette le président de la CNDH.
Et de rappeler : « La liberté est le principe, la détention l’exception. La protection des droits de l’homme est une responsabilité partagée ».
Par ailleurs, le président de la CNDH a également interpellé les autorités judiciaires sur la « surpopulation gravissime » de la Maison centrale d’arrêt de Bamako (MCA).
« Pour une prison conçue pour environ 400 pensionnaires, à ce jour, l’on dénombre environ 3 590 pensionnaires », dénonce Aguibou Bouaré.
En effet, la Journée africaine de la détention provisoire, commémorée chaque 25 avril, a été adoptée en 2015. Son institutionnalisation vise à engager les institutions nationales de droits de l’homme à davantage œuvrer en vue d’une réduction à l’usage excessif de la détention provisoire à travers surtout la promotion des réformes juridiques et des politiques pénales sur les alternatives à l’incarcération.

Source : l’Indicateur du Renouveau