Session virtuelle G20 : Les vérités du ministre Diop aux dirigeants des pays développés

Session virtuelle G20 : Les vérités du ministre Diop aux dirigeants des pays développés

En vue de faire entendre la voix des pays du Sud, la présidence indienne du G20 a organisé, le vendredi 13 janvier 2013, une session virtuelle avec des ministres des Affaires étrangères de certains pays, sous le thème : « G20 : Suggestions pour la Présidence indienne ».

A cette occasion, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop a appelé au respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et des choix des partenaires au développement des Etats.

Dans son intervention, le chef de la diplomatie malienne a affirmé que notre pays partage l’approche de l’Inde qui, soutient-il, s’inscrit dans une dynamique inclusive et orientée vers l’action.
Cependant, Abdoulaye Diop n’a pas manqué de critiquer le G20. « Les opinions publiques des pays du Sud perçoivent le G20 comme un club de pays développés imposant sa volonté et ses choix au reste du monde. Cela pose la question de la légitimité du G20 et de ses décisions », a-t-il souligné.

Pour lui, les réunions du G20 devraient offrir des opportunités concrètes de rediscuter et réorienter le contenu opérationnel et les modes d’intervention des institutions de Breton- Woods (Banque mondiale, FMI et OMC) en Afrique.

« Ces institutions avaient été créées au lendemain de la 2è Guerre mondiale pour garantir à leurs actionnaires majoritaires l’accès équitable aux ressources dont leurs économies avaient et ont toujours besoin pour assurer leur développement », crache le ministre Abdoulaye Diop.
Et de poursuivre : « Leurs préoccupations ne peuvent donc pas refléter les exigences de développement économique et social de l’Afrique indépendante qui se trouvent en concurrence avec les intérêts de ceux qui prennent les décisions stratégiques au sein de ces Institutions. A défaut de pouvoir les réformer à court terme, le G20 devrait être reformaté pour prendre en charge l’urgence des questions de développement de l’Afrique et instruire les institutions de Breton-Woods à en faire des sujets de discussion urgentes lors de leurs prochaines assemblées en 2023 ».

Evoquant la situation du Mali, le ministre Diop a indiqué que les défis sécuritaires de notre pays sont intimement liés à la problématique de l’accès et du contrôle des ressources pour assurer un développement inclusif et offrir des alternatives crédibles aux populations démunies et désespérées qui sont tentées par des aventures armées.
« Si les partenaires du G20 ne saisissent pas le caractère urgent de ce problème, la sauvegarde des intérêts vitaux du Mali lui commande d’initier toute possibilité de partenariat économique, commercial et financier qui lui permettrait de faire face à ce défi. Ce problème étant général pour les pays africains, la paix et la stabilité sociale dans le monde commandent de prendre cette urgence au sérieux et de l’inscrire à l’agenda des travaux préparatoires des réunions du G20 », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « Dans cette approche, j’insiste sur l’importance pour le G20 de respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale et les choix des partenaires au développement des Etats.

A D

Media Elles