Santé de la reproduction : L’Office national en quête d’une ligne budgétaire pour le financement de ses produits
Après la signature d’une charte d’engagement par les différentes parties prenantes, l’Office national de la santé de la reproduction (ONASR), en partenariat avec l’UNFPA, a organisé, le vendredi 30 décembre 2022, dans ses locaux, à ACI 2000, un atelier d’échange dont l’objectif principal était de plaider pour la création d’une ligne budgétaire dédiée essentiellement au financement de produits de la santé de la reproduction et de la planification familiale.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier était présidée par le conseiller technique du ministre de la Santé et du Développement social, Dr Abdoulaye Guindo ; en présence du représentant de l’UNFPA, et de Dr Ben Moulaye Idriss Haidara, directeur de l’ONASR.
Dr Abdoulaye Guindo a rappelé les résultats de l’EDSM-VI (2018) relatifs au nombre de perte de vie liée à la santé maternelle avec un taux de mortalité à 325 pour 100 000 naissances vivantes, soit en moyenne 1 femme meurt en couche chaque 3 heures au Mali.
« Pour le taux de mortalité infanto juvénile, elle s’élève à 54 pour 1000 naissance vivantes et pour le taux de mortalité néonatale, il est de 33 pour 1000 naissances vivantes soit en moyenne plus de 80 nouveau-nés qui meurent et pour 4 nourrissons de moins d’un an qui décèdent chaque heure au Mali. Le taux de prévalence contraceptif pour les femmes s’élève à 16,3% ».
Ce qui signifie, pour lui, une faible utilisation des services de santé de la reproduction en général, mais aussi celle de la planification familiale, malgré les pertes causées par ces faits chez les femmes et les enfants.
Selon Dr Guindo, cette situation est liée à l’absence de financement dont la faible allocution du budget de la santé, mais aussi l’absence total d’une ligne budgétaire dédiée à la santé de la reproduction.
Pour lui, cet atelier doit être un facteur clef pour doter l’ONASR afin d’améliorer la qualité de soin de la santé des mères et des enfants.
Pour rappel, il ressort de la Charte les parties que la réduction de la mortalité maternelle et infanto juvénile et néonatale passe par l’offre de qualité de services et la promotion de la Santé de la Reproduction (SR) en général et la PF auprès des hommes, des femmes et des jeunes en particulier.
Aussi, les parties prenantes reconnaissent que sans un investissement accru dans la 5R/PF, il sera difficile d’améliorer le bien-être des populations en général, des femmes et des jeunes en particulier.
Par conséquent, elles plaident pour une intervention efficace des autorités sur la croissance et le dividende démographique.
Par ailleurs, les parties prenantes sont convaincues qu’aucune forme d’exclusion et de non-respect des droits humains, d’égalité et d’équité entre les sexes, ne saurait être tolérée au regard des textes et ratifications faites par le gouvernement du Mali.
C’est ainsi qu’en toute connaissance de cause, elles décident « d’entreprendre des actions novatrices et porteuses d’impact à court, moyen et long terme ».
Au départ de ses actions, figure l’offre de services de qualité adaptés aux besoins des jeunes et des femmes en matière de SR/PF ; une meilleure coordination entre tous les intervenants en SR/PF. Aussi, elles comptent d’ici à 2025, veiller à la diffusion large des engagements dans les cadres des politiques et programmes en matière de SR-PF à tous niveaux.
Également, elles s’engagent à entreprendre des démarches auprès des structures pour au moins s’assurer du financement d’au moins 20% ; et que d’ici à fin 2030 pour le financement d’au moins 20% des besoins d’achat des produits contraceptifs sur le budget de l’État sera acquis, etc.
F D