« Rectifier la trajectoire de la Transition » : et si le M5-RFP entrait dans le gouvernement ?
Par L’Indicateur du Renouveau
Après la démission et la reconduction du Premier ministre Moctar Ouane, le 14 mai 2021, le Mouvement du 5-Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a annoncé son refus de « s’associer à des combinaisons dont il ignore tout, des tenants et aboutissants ».
De l’avis de nombreux observateurs, la rentrée au gouvernement serait la meilleure manière pour le Mouvement contestataire à l’origine de la chute du Président IBK, pour « mauvaise gouvernance » de « rectifier la trajectoire de la Transition ».
Mais voilà, le Comité stratégique du M5-RFP, après une réunion le samedi 15 mai 2021, a ouvertement annoncé son refus de renter dans le futur gouvernement de la transition en cours depuis le 18 août 2020. « Le M5-RFP qui, en l’état, reste en total désaccord avec la trajectoire de la Transition imprimée précisément par le Premier ministre reconduit, ne saurait s’associer à des combinaisons dont il ignore tout, des tenants et aboutissants », peut-on lire dans son communiqué publié le samedi dernier.
Or, présentement la meilleure manière pour le M5-RFP pour « rectifier la trajectoire de la Transition », comme il l’a maintes fois affirmé dans ses communiqués, est de renter dans le gouvernement de Transition.
D’ailleurs, il n’est un secret pour personne, outre les divergences de vue, nées au lendemain du coup d’Etat du 18 août 2020, le mouvement contestataire est en perte de vitesse, depuis le début de la Transition, et le retrait de certains de ses membres influents, notamment son autorité morale, l’imam Mahmoud Dicko.
Autres constats : depuis la mise en place des organes de la Transition, les démonstrations de force annoncées par le M5-RFP, à travers la mobilisation de ses militants, n’ont plus produit les résultats escomptés.
Pire, la communauté internationale, notamment la CEDEAO dont le médiateur, Goodluck Jonathan, vient d’effectuer une énième visite au Mali, semble se méfier du M5-RFP, à cause des propos radicaux que tiennent certains de ses responsables sur l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Ce dernier est considéré par les partenaires internationaux du Mali, comme « la seule voie pour ramener la paix et la réconciliation dans notre pays ». D’où leur méfiance vis-à-vis du M5-RFP, apprend-on.
Resté en marge des organes de la Transition pour dénoncer des actions n’apporterait rien au M5-RFP qui n’a jamais pu empêcher les autorités de la transition d’avoir l’accompagnement de la communauté internationale.
En tout de cas, les responsables du mouvement doivent revoir leur position en rentrant dans le gouvernement, voire dans le Conseil national de transition (CNT) afin de mettre en œuvre leur projet de « rectification de la trajectoire de la Transition ». Car comme dirait l’autre c’est de l’intérieur que l’on peut apporter les changements qu’on voudrait.
Hier, une rencontre, certainement de relance, a lieu entre le Premier ministre et certains représentants du M5-RFP dans le cadre des concertations pour la formation du prochain gouvernement. Il se murmure que les lignes semblent bouger. Ce qui reste à confirmer ou infirmer dans les prochains jours.
A. Diamouténé