Promotion de la parentalité positive et de l’éducation non- violente au Mali : GRADEM outille son personnel

Promotion de la parentalité positive et de l’éducation non- violente au Mali : GRADEM outille son personnel

Dans le cadre de la mise en œuvre de son projet intitulé « Renforcement de l’environnement protecteur de l’enfant par la parentalité positive et éducation à la non-violence (REPEPPEN) au Mali » dans les régions de Koulikoro, Ségou et le District de Bamako, le Groupe de recherche action droits de l’enfant Mali (GRADEM) a organisé, du 4 au 5 janvier 2022, en partenariat avec l’ONG internationale Kinderrechte Afrika e.v. sur co-financement du BMZ, un atelier de renforcement de capacités de son personnel sur la parentalité positive et l’éducation non- violente et la violence basée sur le genre.

 

Selon l’assistante formation et renforcement des capacités à GRADEM, Mme Coulibaly Rosaline Koné, cet atelier vise à renforcer les capacités du personnel de GRADEM sur la parentalité positive et l’éducation non- violente et la violence basée sur le genre. « Par parentalité positive il faut attendre toute attitude positive que les parents doivent adopter pour assurer le développement de l’enfant. Après le personnel de GRADEM, l’atelier sera étendu à d’autres cibles comme le prévoit le projet. C’est-à-dire les leaders religieux, les élèves et les communautés dans les zones d’intervention du projet notamment les régions de Ségou et de Koulikoro et Bamako mais Bamako n’est pas concerné par la réalisation des activités dans les écoles », a-t-elle affirmé.
Quant à Mme Arama Djénébou Keita, chargée du projet « Renforcement de l’environnement protecteur de l’enfant par la parentalité positive et éducation à la non-violence (REPEPPEN) au Mali », elle dira que le projet œuvre pour qu’une parentalité positive et une éducation non violente deviennent de plus en plus une réalité au Mali. « A travers ce projet, nous voulons faire en sorte que les parents et les enfants du Mali appliquent les bonnes pratiques acquises pour prévenir la violence envers les enfants ou y répondre. Nous remercions les autorités pour leur accompagnement et sollicitons toujours leur soutien et celui des communautés pour l’atteinte des objectifs de ce projet », a-t-elle indiqué.
A l’issue de la formation des participants se sont exprimés
Balkissa Traoré, animatrice de GRADEM à Fana : « Aujourd’hui, je peux dire que j’ai beaucoup appris sur la parentalité positive et l’éducation non- violente et la violence basée sur le genre au cours de cet atelier. J’appris les types de parentalité positive, ce qu’un parent doit faire pour une parentalité réussie. Aussi, je peux dire que j’ai été outillée à 100% pour mener à bien mes activités sur le terrain ».
Daou Bayo, superviseur en droit de l’enfant au sein de GRADEM basé à San : « Quand on parlait de parentalité positive, je me posais beaucoup de questions mais à travers cet atelier j’ai beaucoup appris sur ce thème. Dorénavant je peux expliquer la parentalité positive grâce aux connaissances acquises durant cet atelier. Je demande aux responsables de GRADEM de multiplier ce genre de formation pour renforcer davantage les capacités du personnel. Même si on continue cette formation pendant une semaine, ça nous fera plaisir vu l’importance des thèmes abordés ».
Moussa Tangara, conseiller pédagogique au CAP de Fana : « Cet atelier est très important pour moi en tant que conseiller pédagogique. Par exemple : nous avons appris ici des techniques qui nous permettront de traiter les enfants handicapés de la même manière que les enfants normaux et de les encourager pour qu’ils n’abandonnent pas l’école. Après cette formation nous sommes suffisamment outillés pour sensibiliser les parents sur la parentalité positive et l’éducation non violente ».
Aboubacar Tapily, chargé de projet BM6 dans la commune de Tenindougou: « Nous avons appris les différentes catégories de l’éducation non violente, ses conséquences en famille, dans la communauté et à l’école. L’éducation non violente a 4 styles qui sont : démocratique, autoritaire, permissif et négligeant. Nous avons maintenant acquis des éléments forts sur les thèmes. Une fois retournés sur le terrain, nous pouvons expliquer ces notions afin de promouvoir l’éducation non violente dans nos communautés. Je lance un appel aux responsables du projet pour que cette formation ne soit pas la dernière. Après l’atelier de Bamako, nous espérons que la formation s’étendra aux communes et aux villages dans la zone d’intervention du projet».

Rappelons qu’au Mali, le GRADEM travaille depuis 2010 auprès des communautés villageoises pour la promotion des droits de l’enfant, particulièrement des filles. Dans les communes d’intervention des études de maltraitance en 2016 et 2017 ont révélé que le châtiment corporel est très présent dans nos écoles, nos familles. Lors des focus group, il est ressorti dans les réponses des participants à plus de 80% que la citation « Qui aime bien, châtie bien » est avancée pour justifier les violences sur les enfants. On se rend également compte que le changement de comportement pour une meilleure protection des droits des enfants est encore insuffisant et doit être consolidé pour un encrage solide dans les communautés rurales majoritairement analphabètes et de nombreuses personnes restent encore réfractaires aux questions de la non-violence. D’où la nécessité pour le GRADEM, soucieux d’un environnement défait de toute violence sur les enfants, de renforcer les capacités de son personnel qui œuvre au quotidien dans les communautés pour une situation meilleure en matière de protection de l’enfance.
Le projet REPEPPEN est mis en œuvre dans 4 pays (Mali Benin, Cameroun, Ghana) en partenariat avec l’ONG internationale Kinderrechte Afrika e.v. sur co-financement du BMZ. Au Mali, les cibles directes du REPEPPEN sont 2 610 personnes et 13 000 personnes comme cibles indirectes. Il est mis en œuvre dans le district de Bamako, la région de Koulikoro (commune de Zan Coulibaly, Binko et Guégnéka) et la région de Ségou (commune de Pelegana, Sebougou et Sakoiba).

A D

 

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