Prévention des grossesses chez les adolescentes: L’OMS opte pour de nouvelles directives

Afin de prévenir les grossesses chez les adolescentes(de 15 à 19 ans) et les importantes complications sanitaires qui y sont liées, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié, ce mercredi 23 avril 2025, une nouvelle directive.

Avec des conséquences sur l’éducation des filles, leurs liens sociaux et leurs perspectives d’emploi, les grossesses précoces peuvent engendrer des cycles de pauvreté intergénérationnelle difficiles à rompre.

La directive recommande des efforts holistiques pour offrir des alternatives viables au mariage précoce en renforçant l’éducation, l’épargne et les perspectives d’emploi des filles. Si toutes les filles terminaient leurs études secondaires, on estime que les mariages d’enfants pourraient être réduits jusqu’à deux tiers. Pour les filles les plus à risque, la directive recommande d’envisager des mesures incitatives pour soutenir l’achèvement des études secondaires, telles que des allocations financières ciblées ou des programmes de bourses. La directive recommande également l’adoption de lois interdisant le mariage avant 18 ans, conformément aux normes relatives aux droits humains, et l’engagement communautaire pour prévenir cette pratique.

Selon la directrice de la Santé sexuelle et reproductive et de la Recherche à l’OMS et au Programme spécial des Nations Unies pour la reproduction humaine (HRP), Dr Pascale Allotey, les grossesses précoces peuvent avoir de graves conséquences physiques et psychologiques pour les filles et les jeunes femmes, et reflètent souvent des inégalités fondamentales qui entravent leur capacité à façonner leurs relations et leur vie. « S’attaquer à ce problème implique donc de créer les conditions propices à l’épanouissement des filles et des jeunes femmes, en veillant à ce qu’elles puissent poursuivre leurs études, être protégées de la violence et de la coercition, accéder à des services de santé sexuelle et reproductive respectueux de leurs droits et avoir de véritables choix quant à leur avenir », a-t-elle déclaré.

Dr Sheri Bastien, chercheuse spécialisée en santé sexuelle et reproductive des adolescentes à l’OMS a indiqué que le mariage précoce prive les filles de leur enfance et a de graves conséquences sur leur santé. « L’éducation est essentielle pour changer l’avenir des jeunes filles, tout en donnant aux adolescents garçons et filles  les moyens de comprendre le consentement, de prendre en charge leur santé et de lutter contre les inégalités majeures entre les sexes qui continuent d’alimenter des taux élevés de mariages d’enfants et de grossesses précoces dans de nombreuses régions du monde », a-t-elle esestimé.

Notons que plus de 21 millions d’adolescentes tombent enceintes chaque année dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, dont environ la moitié ne sont pas désirées.

A Diamouténé