Pôles de développement régionaux : L’ancien Premier ministre Modibo Sidibé expose sa vision futuriste
Invité lors du Forum économique de Ségou dont la principale ambition était « d’identifier et d’opérationnaliser les potentialités de chaque région en s’adossant aux filières porteuses et les pôles de développement économique », l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé sous ATT, président du parti Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (FARE-Anka Wili) expose sa vision futuriste de ce que les Pôles de développement régionaux peuvent servir au Mali.
Devant un parterre d’opérateurs économiques, l’instigateur de « l’Initiative riz », couplée à la politique de subvention des intrants agricoles, a exhorté ses compatriotes à se faire confiance. Pour lui, le Mali, situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest avec 7 pays frontaliers, a été doté par la nature de vastes terres arables, de l’eau en abondance, du 2è cheptel le plus important de notre région après le Nigéria et des hommes et des femmes capables de relever le défi.
Pour Modibo Sidibé, « l’objectif du Mali ne doit pas simplement chercher à atteindre son autosuffisance alimentaire, mais plutôt à se doter d’une forte ambition pour devenir une véritable puissance agricole et céréalière ».
Pour ce faire, l’ancien Premier ministre propose de doter le pays des moyens politiques, organisationnels, infrastructurels, technologiques, financiers et humains.
« C’est l’Etat stratège et développeur qui déterminera la vision d’ensemble, impulsera, encadrera, garantira le financement et accompagnera le processus. Les régions dont la responsabilité doit être pleine et effective qui détermineront et conduiront les opérations de développement socio-économique de leurs entités respectives », a déclaré l’ancien Premier Ministre, qui propose également la création « d’un fonds souverain malien » qui participerait notamment au financement des PME et des PMI dans le cadre du développement régional.
Dans le même registre, propose-t-il : « de mettre en place un réseau d’espaces logistiques multifonction, des noyaux de technopoles futurs ou de pépinières d’entreprises, visant à réaliser des opportunités égales pour tous et à préparer le pays au décollage économique ». Il s’agit, selon lui, de la construction de routes d’interconnexion stratégique régionales, connectant aux marchés nationaux et régionaux.
« Cette construction sera complétée par la réalisation dans chacun des territoires, de Zones de massification des flux, Plateformes logistiques qui offriront aux opérateurs économiques des espaces d’entreposage de grande capacité, de conditionnements modernes adaptés aux différents produits, sécurisés et avec des services pour les formalités de commerce et de transport », a expliqué l’ancien Premier ministre sous ATT.
Pour y parvenir, il a insisté sur la formation d’un capital humain en nombre suffisant afin de conduire les activités liées au développement régional.
Modibo Sidibé entend refonder et adapter notre système éducatif et de formation aux besoins du développement régional, avec la création de lycées professionnels, d’instituts de formation professionnelle, d’instituts universitaires de technologie, d’instituts spécialisés autour de la transformation de matières premières dont notre pays dispose, tels que la joaillerie, la ferronnerie, les cuirs et peaux, les métiers du bois.
Dans le même ordre d’idées, le président du parti FARE préconise le développement de la recherche et de l’innovation impliquant systématiquement les universités, les instituts et les centres de recherche, avec un accent particulier mis sur la recherche-développement.
Par ailleurs, l’ancien Premier ministre a rappelé qu’une Cellule d’analyse et de prospective (CAP) avait été créée à la Primature. Et que cette Cellule a déjà fait des études complètes et détaillées sur les pôles économiques régionaux (PER), avec un plan d’actions et un cadre logique pour chacun des 38 pôles économiques régionaux proposés.
S’y ajoute, en 2011, la création d’un Fonds Compétitif pour la Recherche et l’Innovation Technologique (FCRIT) doté de plus de 2 milliards de FCFA par an. Ce fonds, dit-il, peut être un levier de taille pour les pouvoirs publics et les opérateurs économiques, s’il est utilisé à bon escient.
Source: L’Indicateur du Renouveau