Paludisme : Le Mali enregistre 3 771 426 cas confirmés en 2022
En prélude à la Journée mondiale/semaine nationale de lutte contre le paludisme, prévue le 25 avril prochain, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a organisé, le samedi 15 avril 2023, une conférence de presse, à l’hôtel Salam de Bamako. La conférence de presse était présidée par le chargé de communication du ministère de la Santé et du Développement social, Daouda Zoumana Traoré, en présence du représentant par intérim de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Mali, Dr Christian Itama et de la directrice du PNLP, médecin lieutenant-colonel Aissata Koné. Le thème de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme de 2023 est : «Il est temps de parvenir à zéro cas de paludisme, Investir, Innover, mettre en œuvre ».
Le chargé de communication du ministère de la Santé et du Développement social, Daouda Zoumana Traoré a rappelé que la lutte contre le paludisme constitue toujours une priorité pour le gouvernement malien. « Le paludisme est un véritable frein au développement de notre pays. L’Etat et ses partenaires doivent redoubler d’efforts afin d’éliminer le paludisme au Mali. Nous comptons également sur l’implication de la presse qui nous a toujours accompagnés dans ce combat », a-t-il affirmé.
Le représentant par intérim de l’OMS au Mali, Dr Christian Itama a affirmé que dans le cadre de la campagne contre le paludisme, « l’OMS insistera sur le troisième aspect de la mise en œuvre et sur l’importance crucial d’atteindre les populations marginalisées grâce aux outils et aux stratégies dont on dispose. L’OMS restera toujours aux côtés du gouvernement pour mobiliser l’ensemble des partenaires autour de la lutte contre le paludisme pour le bénéfice des populations du Mali. Ensemble nous allons atteindre l’objectif d’élimination du paludisme au Mali »
Dans son exposé sur la situation du paludisme au Mali, la directrice du PNLP, médecin lieutenant-colonel Aissata Koné a indiqué que, citant le rapport de l’OMS, le Mali contribue pour 3% au fardeau mondial du paludisme.
« Le paludisme constitue la première cause de morbidité (43%) et de mortalité (27%) au Mali (DHIS2-2022). En 2022, un total de 3 771 426 cas de paludisme confirmés a été enregistré dont 1 197 864 cas graves et 1 498 décès, soit un taux de létalité hospitalière de 1,25% (DHIS2-2022). En 2021, selon l’enquête sur les indicateurs du paludisme au Mali, (EIPM), la prévalence nationale du paludisme est estimée à 19% avec une disparité entre les régions. Les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont les couches les plus affectées par cette maladie. Du point de vue clinique, on estime à environ 2 épisodes de paludisme en moyenne par enfant (0-5ans) et par saison de transmission (hivernage). Sur le plan économique, le paludisme affecte la croissance économique annuelle de notre pays d’environ 1,3 % du fait de l’absentéisme au travail ou à l’école », a-t-elle rappelé.
Pour prévenir et lutter contre le paludisme, la directrice du PNLP a préconisé l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée (MILD) toutes les nuits et en toute saison; l’assainissement de l’habitat et de l’environnement; l’utilisation des répulsifs, (des crèmes, ou huiles anti-moustiques…) ; l’utilisation des grillages aux fenêtres et portes; le port des vêtements longs et couvrant presque tout le corps la nuit ; l’usage des larvicides; la pulvérisation intra domiciliaire (PID); le recours précoce aux services dans les établissements de santé dès l’apparition des premiers signes.
« Le traitement du paludisme simple se fait avec une combinaison thérapeutique à base d’artémisinine (CTA) par voie orale pendant trois jours. Au Mali la politique retient trois (03) CTA: Artemether + Lumefantrine (ALU), Dihydroartemesine + Piperaquine (DHA-P), Pyronaridine + Artesunate (Py-AS). En cas de paludisme grave, le choix de préférence est l’artésunate injectable en IV ou IM, à défaut l’artémether injectable IM ou la quinine injectable en perfusion dans le sérum glucosé 10%», a-t-elle précisé.
Médecin lieutenant-colonel Aissata Koné a aussi évoqué les perspectives liées à la lutte contre le paludisme au Mali. Il s’agit, selon elle, entre autres de : développer des stratégies innovantes de mobilisation des ressources financières internes en faveur de la lutte contre le paludisme, assurer la disponibilité permanente des intrants à tous les niveaux; renforcer l’organisation de l’offre et de l’utilisation des services, poursuivre la couverture universelle en MILD (campagne et routine), la mise à échelle de la CPS et son extension aux enfants de 5 à 10 ans, implémenter le nouveau vaccin antipaludique RTS,S chez les enfants de moins de 5 ans dans les zones de forte transmission. « Malgré les difficultés rencontrées, nous constatons un réel engagement des autorités et des partenaires pour l’accès universel des populations aux stratégies de lutte contre le paludisme et des avancées sont enregistrées en vue de l’accélération du contrôle vers la pré- élimination et l’élimination du paludisme au Mali à l’horizon 2030. Nous pouvons citer entre autres : la gratuité des MILD et CTA pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, la gratuité de la SP aux femmes enceintes, la gratuité des TDR pour toute la population, la Subvention des CTA pour les autres couches de la population, la SP/AQ chez les enfants de 3-59 mois et la gratuité du traitement du paludisme grave chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes », a-t-elle conclu.
A Diamouténé