PACTE SOCIAL : Vers la fin des grèves intempestives
Après sa validation, à l’issue d’un atelier, organisé par le ministère du Travail, de la Fonction Publique et du Dialogue social, en collaboration avec les partenaires sociaux, du 21 au 23 août 2023, au CICB, le Pacte de stabilité social et de croissance économique a été signé, le vendredi 25 août 2023. Par le biais de ce Pacte, le Gouvernement et les partenaires sociaux s’engagent dans le sens d’un apaisement quinquennal du climat social. Une période durant laquelle les différentes promesses devraient être concrétisées.
La cérémonie était placée sous le haut patronage du président de la transition, Colonel Assimi Goïta, en présence du Premier ministre, du Président du Conseil national de Transition et d’autres présidents d’institutions, des membres du Gouvernement ainsi que de l’ensemble des syndicats travailleurs.
Selon le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, la signature du Pacte social de stabilité et de croissance est l’aboutissement de la volonté commune des autorités maliennes de la Transition et des partenaires sociaux en vue de parvenir à l’instauration d’un climat social serein.
Le Chef du Gouvernement a saisi cette heureuse occasion pour rappeler tous les efforts de l’équipe gouvernementale, depuis juin 2021, pour l’atteinte de ces objectifs, qui avaient d’ailleurs abouti à une trêve sociale.
« Loin d’être une fin en soi, la signature de ce Pacte n’est qu’un début », a-t-il rappelé. Et de souligner « l’insistance de l’instruction du Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, en juin 2021, qui demandait l’instauration d’une gouvernance vertueuse ».
Par ailleurs, le Premier ministre n’a pas manqué de soutenir que ce Pacte social de stabilité et de croissance vise surtout la consolidation de l’État de droit et l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. « A l’évidence, cette signature constitue un pas de géant dans le processus de refondation de l’Etat », s’est-il félicité.
Prenant la parole, le président de la transition a salué cette initiative prometteuse d’un climat social apaisé et d’une croissance économique durable, et invité toutes les parties prenantes au respect de l’ensemble de leurs engagements.
Le colonel Assimi Goïta a rappelé les nombreux défis auxquels le Mali était confronté depuis 2012, notamment la crise sécuritaire, la pandémie de Covid-19, le conflit russo-ukrainien. « Des crises qui ont lourdement affecté le monde du travail et de l’économie au Mali. Je salue le Gouvernement de Transition pour tous les efforts consentis quant à l’apaisement du climat social et de la croissance économique. Sans un climat social apaisé, il est difficile d’instaurer une véritable sécurité dans la mesure où les grèves affectent gravement les opérations militaires sur le terrain », a-t-il déclaré.
Dans la même dynamique, le chef de l’Etat a salué l’esprit patriotique de l’ensemble des partenaires sociaux pour l’atteinte de cet objectif crucial pour l’avenir de la Nation malienne. Il a également remercié l’ensemble des syndicats des différentes corporations de travail pour leur sens élevé du devoir et qui ont accepté de renoncer à certaines exigences pour la défense des intérêts supérieurs de la Nation.
Les partenaires sociaux, à leur tour, ont salué la signature de ce Pacte social de stabilité et de croissance tout en estimant qu’il est porteur d’espoir, tant pour les travailleurs du Mali que pour le Patronat et les autorités de la Transition.
Pour le ministre du Travail, de la Fonction Publique et du Dialogue social, Fassoum Coulibaly, plus de 400 préavis de grève avaient été enregistrés par les services de son département de 2019 à 2022.
« L’objectif général du pacte de stabilité sociale et de croissance du Mali est de contribuer à l’instauration et à la consolidation d’un climat social apaisé, propice à l’émergence économique des travailleurs, à travers une transformation structurelle de l’économie, une amélioration significative des conditions de vie des travailleurs et le renforcement de la sécurité, de la stabilité, de la croissance et de la gouvernance, de la protection des droits et libertés et autres », avait lancé le ministre du Travail, de la Fonction publique.
Il faut noter que le présent Pacte, applicable à tous les employeurs et travailleurs ainsi qu’à leurs organisations représentatives, y compris ceux de l’économie informelle, est conclu pour une durée de cinq ans.
Les avantages du Pacte social de stabilité
Selon les conclusions des travaux, ce pacte est avantageux, disent des syndicats.
Il est prévu la conception et l’application d’une grille entre 2024-2025.
« Cette grille prévoit la réduction de la durée des avancements entre les classes. La troisième classe pourrait être amenée à 8 ans au lieu de 14 ans. En 2025, il est prévu l’harmonisation des primes et indemnités à la limite soutenable par le budget. En termes de primes et indemnités, les magistrats arrivent en première position avec 1 250 000 FCFA, suivis des professeurs de l’enseignement supérieur 250 000 CFA ; puis arrivent les professeurs de l’enseignement secondaire avec 60 000 FCFA avant l’alignement des 11 000 FCFA accordés récemment. À noter que les fonctionnaires régis par le statut général auront une prime 35 000 F CFA », indique une source syndicale.
Source : l’Indicateur du Renouveau