Moussa Mara prône l’union sacrée pour « sauver la transition et le pays »
Après sa désignation comme candidat de sa formation politique « Yelema », parti du Changement, Moussa Mara, ancien-Premier ministre, à la faveur d’une conférence de presse, organisée, hier dimanche 7 janvier 2024, invite les Maliens à l’union sacrée « pour sauver la transition et le pays ».
Face à la situation actuelle du pays, confronté à des défis majeurs, le candidat désigné du parti Yelema, Moussa Mara était devant la presse pour proposer des pistes de sortie de crise.
Pour l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, « la réussite de la transition actuelle est un devoir impérieux pour toute personne soucieuse de notre pays, le Mali. C’est cette réussite qui conditionnera le succès futur des régimes qui lui succèderont, non seulement sur le plan sécuritaire, mais également dans les domaines politiques et socioéconomiques ».
Et d’ajouter : « Ceux qui gardent silence, attendent tranquillement que la transition s’écroule ou souhaitent ardemment son échec, font un pari très dangereux pour notre pays. Nul n’a intérêt à l’écroulement de notre pays ! ».
En ces moments particulièrement difficiles pour le pays, pour Mara, « il est impératif que chacun d’entre nous mette de côté ses calculs et agendas et que nous nous retrouvions autour de nos autorités et de notre pays ».
«L’unité autour des autorités de la transition est seule en mesure de nous permettre de faire face aux graves défis de l’heure », a-t-il prescrit.
Aussi, déplore-t-il, « ils sont nombreux ceux qui sont en train d’étouffer progressivement la transition et par finir le pays ».
Pour le candidat du parti du Changement, le premier défi est celui de la paix au Nord et ailleurs dans le pays.
Il a salué l’initiative du Chef de l’Etat, Assimi Goïta, d’instaurer un dialogue inter-maliens.
« L’annonce faite par le chef de l’Etat en faveur d’un dialogue inter-maliens devant conduire à une offre globale de paix à nos compatriotes engagés dans la rébellion, est positive et elle doit être accompagnée. Nous devons tous nous impliquer et associer les différentes composantes de la communauté nationale à cet exercice afin d’aboutir à un dispositif de paix enfin porté par les Maliens ».
A ce titre, il invite les uns et les autres à multiplier les passerelles permettant à la CMA et au CSP de prendre part à cet exercice.
Pour Moussa Mara, le second défi qui menace clairement la réussite de la transition est « la pénurie d’énergie qui frappe notre pays et qui se traduit par des coupures d’électricité aux conséquences très négatives sur le plan économique mais également social ».
Pour l’ancien Premier ministre, il apparaît clairement que « la fin de ce calvaire n’est pas pour demain ».
Face à la période de chaleur qui s’annonce dans les semaines à venir, dans le contexte du Ramadan ou simplement devant l’impossibilité de travailler, pour Mara : « il y a un risque réel que nos compatriotes soient exaspérés et finissent par se soulever ».
Et de proposer : « Il est impératif que nous anticipions et que nous agissions ensemble pour faire face aux difficultés à venir. Cela nécessite que les autorités indiquent clairement ce qui peut être fait et ce qui ne peut l’être. Cela nous impose ensuite de communiquer, partager le fardeau entre les différentes composantes du pays, et rester solidaires face aux difficultés jusqu’à la survenue des premiers signes d’amélioration ».
Par ailleurs, devant la presse, le président d’honneur du parti Yelema a aussi touché du doigt la situation économique difficile du pays, qui se traduit, selon lui, par des difficultés encore plus importantes pour l’Etat de faire face à ses engagements financiers qui sont connues. Il cite :
« Les restrictions budgétaires, la grande difficulté de l’Etat à payer la dette intérieure, le recours important au marché financier régional dans des conditions très restrictives, l’utilisation importante des ressources des banques nationales pour financer l’Etat …». Cependant, ne pouvant pas éluder une difficulté financière, le conférencier invite les autorités de la transition « de la reconnaître, la partager et y faire face en répartissant les efforts à fournir entre les différents acteurs publics et privés ».
Pour ce faire, il invite les autorités à faire les plus grands sacrifices en tant que premiers responsables.
Liberté d’opinion et dissolution des formations politiques
« Les restrictions et autres atteintes à la liberté d’opinion ne sont dans l’intérêt de personne. Les actions de dissolution à l’encontre des partis politiques du fait d’émission d’opinions non plus ! Il est impérieux que dans le contexte où nous devions, nous nous donnions la main pour faire face, tous, ensemble, aux crises actuelles et à venir et que nos autorités acceptent l’émission d’opinions divergentes, voire contradictoires. La réussite de cette période, où chacun est appelé à s’engager, est à ce prix. Nous devons travailler avec les autorités pour obtenir l’exercice des libertés publiques, libertés pour lesquelles des citoyens ont perdu la vie au Mali », rappelle Moussa Mara.
Retour à l’ordre constitutionnel
Moussa Mara, lors de cette conférence de presse, a déploré l’absence de scrutin en 2024. Cependant, pour lui, « il est nécessaire que les acteurs socio-politiques soient associés aux réformes et qu’il leur soit permis de contribuer à la rédaction des textes pour qu’ils puissent être inclusifs et pertinents.
Et de poursuivre : « Il est également nécessaire que ces acteurs engagent avec les autorités de la transition des discussions profondes, sérieuses et complètes au sujet du retour consensuel à l’ordre constitutionnel. La réussite de la transition est également à ce prix ».
Pour l’ancien Premier ministre, face à ses nombreux défis, « il est impératif pour chacun d’entre nous d’aider la transition à réussir ses principaux défis et à aider ses animateurs à réussir leur mission au service de notre pays ».
Il a lancé un appel à tous les responsables politiques et de la société civile au Mali à s’inscrire dans cette dynamique afin de jouer leurs rôles dans la gestion des sujets de préoccupation pour le pays et de demander aux autorités de la transition « de s’ouvrir à toutes les initiatives qui seront lancées dans cette perspective, à reconnaître partout où besoin sera, la réalité de la situation du pays et à accepter de travailler avec les forces vives dans la conduite des changements indispensables pour faire face aux situations avec succès ».
Et le Premier ministre Moussa Mara de faire savoir : « Nous n’avons pas le droit de laisser la transition et le Mali s’enliser progressivement et se noyer. Nous en porterons tous la responsabilité devant l’histoire et devant nos compatriotes ».
A D