Mme Cazor Amssétou Sanogo « J’exhorte les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat »

Mme Cazor Amssétou Sanogo « J’exhorte les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat »

Dans le cadre du 8 mars, Journée internationale de la femme, nous avons rencontré Mme Cazor Amssetou Sanogo, directrice de Karem Global Management (KMG), qui nous a parlé de sa structure.

 

Info-Elles : D’où est venue l’idée de la création de cette entreprise ? 

Mme Cazor Amssetou Sanogo : Je faisais déjà ce travail au sein d’une association, qui s’appelle Artiste du monde que j’ai créé en 2009. Tout ce qui se passe aujourd’hui dans mon entreprise KMG je le faisais à dans cette association, c’est-à-dire aider les artistes et organiser des expositions. Au Mali, souvent si on ne fait pas attention, les gens ; qui adhèrent à une association,  peuvent rediriger l’idée de cette association. Je voyais que  ça devenait difficile de mener les activités pour lesquelles j’avais créé l’association. C’est aux Etats unis (je me suis mariée et j’ai déménagé en France après aux Etats Unis) que j’ai eu l’idée de revenir au pays pour créer ma structure. Voilà en gros comment est arrivée l’idée de la création de KMG. Je suis passionnée de la culture et de l’art en quelque sorte. Kaira management fait beaucoup de choses. Par exemple l’évènementiel et les  conseils aux artistes. Concernant l’évènementiel, on vient juste d’organiser le festival de Kéla, il y a deux semaines, nous avons aussi de Dolo Koura, qui est une télé réalité sur l’ORTM. Dolo Kura est là pour mettre les jeunes talents en lumière. Pendant les grandes vacances que nous aidons un peu les jeunes artistes. En plus de cela, nous faisons de la communication, placement d’artiste et de musicien. Nous conseillons des artistes. En un mot, nous touchons un peu à tout ce concerne la communication et l’évènementiel.

Karitem est ma marque de cosmétique que j’ai créé en France en 2016 et c’est l’état français qui m’a aidé j’ai fait des formations en entrepreneuriat et tout c’est arrivé vraiment vierge. J’ai mis mon projet sur papier j’ai été au pôle emploi j’ai expliqué que ce que je vais faire donc la conseillère à trouver superbe l’idée, elle m’a dirigé vers un organisme qui est là pour aider les jeunes entreprises à monter leur projet. Après 3 mois, ils ont validé le projet. J’ai créé l’entreprise. C’était très difficile avec les employés, qui sont en France. Donc j’ai dû fermer en France. J’ai créé la marque aux Etat unis et elle est devenue une marque américaine et l’année dernière j’ai ouvert une boutique au Mali.

Info-Elles : Pourquoi avez-vous choisi du beurre de karité

Mme Cazor Amssetou Sanogo : Parce que ça vient de chez nous. Je suis senoufo, je viens de Sikasso et toutes mes tantes, ma famille produit de beurre de karité depuis des siècles, c’est venu naturellement. J’ai grandi avec le beurre de Karité. Je connais le beurre de karité et moi-même j’ai appris à faire quand je partais en vacance pour voir mon oncle au village c’est tout ça qui m’a poussé à choisir le beurre de karité. Il y a aussi une histoire, en France ce qui m’a plus motivée à faire l’entreprise. Parce que je cherchais des produits dans les boutiques et magasins avec de beurre de karité tout ce que je prenais c’était 1 % et 2%. Je n’arrivais pas à trouver un produit composé à 99% de karité.

Info-Elles : De la création de l’entreprise à nos jours, que pouvez dire sur la progression ?

Mme Cazor Amssetou Sanogo : Nous avons encadré beaucoup de jeunes artistes. Et quand nous voyons l’évolution de ces jeunes artistes que nous avons aidés, nous avons le sourire parce que nous sommes satisfaits de ce que nous faisons. Coté festival,  ça se développe très bien. Dieu merci, la 3e édition, qui vient de prendre fin, a vu la participation de beaucoup d’artistes.

Info-Elles : Quels sont les problèmes auxquels vous êtes confrontés ?

Mme Cazor Amssetou Sanogo : Nous sommes confrontés au problème de financement. Dans ce genre d’activité on peut dire qu’y a toujours des difficultés à surmonter mais on s’est battu pour venir à bout de certaines difficultés et on essaye encore de trouver des solutions à d’autres. Pour le financement, aujourd’hui c’est très difficile d’avoir des gros sponsors qui pourront nous aider à bien développer les activités. Il y a aussi le problème lié au genre. Parce qu’étant femme c’est souvent difficile de se faire entendre dans la société malienne. On te dit que tu es une femme, tu dois la fermer, tu ne dois pas parler comme ça, tu ne dois pas faire ceci. A un moment donné, ces propos te poussent même à abandonner. Mais je me dis aussi que la femme a droit à la parole. Je suis diplômée de droit, j’ai fait droit des affaires, donc en faisant le droit c’était aussi avec l’idée d’aider ceux, qui n’ont pas la parole. Je ne me vois pas la fermer parce que tout simplement je suis une femme. Je trouve tout simplement que je suis un être humain et que j’ai aussi le droit de dire ce que je pense dans la société à la limite du respect des autres. J’exhorte les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat. Il faut avoir le courage d’essayer et aussi quand ça ne va pas il faut demander de l’aide, moi-même j’ai demandé de l’aide pour pouvoir avancer.

F D: Info-Elles

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