Me Mountaga Tall sur la conduite de la transition : « S’il y’a quelque chose à revoir aujourd’hui, cela doit être la disposition de la Charte… »
Invité de l’émission « Grand Jury » de Renouveau TV, le président du parti CNID-Faso Yiriwa Ton et leader du M5-RFP, Me Mountaga Tall, s’est prononcé sur plusieurs sujets d’actualité, notamment le retrait acté de la MINUSMA au Mali ; le remaniement ministériel intervenu le samedi dernier, etc.
Sur le récent remaniement ministériel, l’invité du jour a salué la forte discrétion entretenue autour de la décision. « Il en va du remaniement ministériel comme de la dévaluation. On ne l’annonce pas en avance au risque de provoquer un précipité dans la procédure. La question de revoir le gouvernement appartient au chef de l’Etat. Du coup, les influences extérieures et la foule n’ont aucune décision à prendre à ce niveau », a fait savoir.
A propos de Choguel Kokala Maïga, à la tête du gouvernement, Me Tall a rappelé que c’est le M5-RFP qui s’est réuni pour présenter sa candidature. « Donc, aujourd’hui, nous n’avons pas de raisons au regard du bilan du gouvernement de dire qu’il faudrait changer l’attelage. Je pense qu’il faut juste corriger les défaillances qu’il y a comme cela existe dans toute œuvre humaine. Pour ma part, je ne pense pas qu’il faille limiter la taille d’un gouvernement. S’il y’a quelque chose à revoir aujourd’hui, cela doit être la disposition de la Charte de la transition ».
Concernant le référendum du 18 juin dernier, Me Mountaga Tall invite tous les responsables électoraux à faire désormais des efforts pour que le taux de participation puisse grimper.
« Je pense que nous devons tous nous préoccuper du taux de participation des élections au Mali, car cela a toujours été un handicap aux élections maliennes. Il y a 30 ans, c’était 43% et cette fois-ci 39%. C’est vrai que pendant longtemps les Maliens ont été abusés car leur vote a été détourné. Mais nous devons travailler pour que chaque Malien comprenne que son bulletin de vote compte et que c’est lui qui décide celui à qui confier un poste », lance Me Tall.
Et le président du CNID de préciser : « Ma candidature à la présidentielle ne doit jamais être une aventure personnelle. Une candidature doit être portée. Deuxièmement, moi, je suis dans une équipe, je suis au sein du M5-RFP à travers mon parti CNID et le FSD. Le M5-RFP gère cette transition avec l’aile militaire. De ce fait, ce ne serait pas de mon point de vue très élégant de décider seul que je serai candidat au nom du M5-RFP dans une élection présidentielle. Il faut en discuter dans ces différents cadres. Il faut savoir que ce qui doit être fait dans un premier temps avant qu’on élague, c’est de tout mettre en œuvre pour qu’au sortir de la transition, un candidat acquis au changement, qui connaît les tenant et les aboutissements du changement puisse être là pour que les acquis de la transition ne soient pas dilapidés ».
Par ailleurs, Me Mountaga Tall, l’invité du jour, s’est prononcé sur le retrait de la MINUSMA.
Selon lui, cette demande des autorités maliennes devrait être un grand soulagement pour la MINUSMA puisqu’elle n’a pas pu accomplir sa mission depuis plus de 10 ans.
« Vous savez quand ce type de mission se met en place, on pense bien évidemment à la fin de la mission, car elle n’est jamais là éternellement. La MINUSMA a non seulement un problème, mais elle est un problème », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je reproche à la MINUSMA de se mêler des tâches qui ne lui sont nullement confiées. La MINUSMA au lieu de s’occuper à accomplir sa mission se met à construire des écoles, des hôpitaux en guise d’aide humanitaire. Je ne suis pas contre ces multiples initiatives d’aide humanitaire, mais force est de reconnaître que tout cela devrait venir après l’accomplissement de sa mission principale qui est de réunir les Maliens autour du Mali en faisant un cessez le feu. Cependant, à défaut d’accomplir cette mission principale, elle se met dans d’autres tâches qui ne lui sont nullement confiées. La MUNISMA a passé assez de temps pour pouvoir accomplir sa mission ou se retirer volontairement », estime Me Tall.
Source : l’Indicateur du Renouveau