MAMADOU SATIGUI DIAKITE A LA COMMEMORATION DU 19e ANNIVERSAIRE DU HCC : « La crise politique exige de chacun de nous de sacrifier l’intérêt personnel pour l’intérêt général »
Par L’ Indicateur du Renouveau
Dans le cadre de la commémoration de son 19e anniversaire, le Haut conseil des collectivités a organisé le lundi 5 avril 2021 à Kangaba un atelier d’échange et de sensibilisation sur l’orpaillage sous le thème « L’orpaillage au Mali : quels rôles et responsabilités des collectivités dans la protection de l’environnement ? » La cérémonie était présidée par le président du Haut conseil des collectivités, Mamadou Satigui Diakité, en présence du préfet du cercle de Kangaba, Mahamadou T. Maïga, et du maire de Kangaba, N’Zié Sinayoko.
L’orpaillage fait vivre directement des millions de personnes avec une production estimée à plusieurs tonnes d’or par an. Il est pratiqué sur des terres qui ne sont généralement pas immatriculées et qui sont coutumièrement détenues par les communautés. Ces terres peuvent faire ainsi partie du patrimoine foncier d’une famille ou du terroir villageois contrôlé soit par le chef de village, soit par le chef des terres.
Ce qui revient à dire que l’ouverture des sites d’orpaillage n’obéit pas toujours aux règles fixées par la législation minière. C’est dans ce contexte qu’évoluent les principaux acteurs de l’exploitation artisanale que sont les damantigui (propriétaires du site), les tonboloma (groupements villageois) et les orpailleurs des mines artisanales. L’objectif de cet atelier est d’améliorer la gestion de l’orpaillage dans les collectivités territoriales.
Les échanges ont permis, entre autres, d’identifier les rôles et responsabilités des acteurs de l’orpaillage ; faire ressortir les conséquences néfastes de cette activité sur l’environnement ; appréhender la gestion des ressources fiscales relatives à l’orpaillage et le processus de mise en œuvre de la réhabilitation des sites d’orpaillage après exploitation.
Le préfet et le maire de Kangaba ont déploré les maux liés à l’orpaillage. « L’orpaillage engendre des conflits communautaires, des actes criminels, des cas de viol, la consommation de drogues, la dégradation de l’environnement, la déscolarisation des filles. Cet atelier permettra de dégager des pistes de solution pour la bonne gestion des sites d’orpaillage », affirmera le préfet du cercle de Kangaba, Mahamadou T. Maïga.
Selon Mamadou Satigui Sidibé, « les journées commémoratives du Haut conseil des collectivités ont aussi cela de particulier qu’elles permettent d’échanger sur des sujets d’actualité, intéressant la vie des collectivités de façon générale et la promotion de la décentralisation de façon particulière. L’activité d’orpaillage échappe largement au contrôle de l’Etat et aux collectivités territoriales, posant des risques graves et non contrôlés pour l’environnement biophysique et humain et engendrant très souvent des conflits. Et pourtant, bien encadré, l’orpaillage profiterait mieux aux collectivités concernées et aux autres intervenants ».
S’exprimant sur la situation sociopolitique de notre pays, Mamadou Satigui Diakité dira que « la crise politique exige de chacun de nous de sacrifier l’intérêt personnel pour l’intérêt général, c’est-à-dire aimer notre pays. Elle met aussi en avant la dimension politique de la décentralisation ainsi que la nécessité de la renforcer. Nous invitons les Maliens de tous bords à nous unir autour du Mali et seulement pour le Mali ».
Il a également réaffirmé le soutien de son institution aux Forces de défense et de sécurité du Mali, à toutes les forces militaires et sécuritaires sur le terrain avant d’inviter toute la population malienne à plus de vigilance et de discernement.
La veille, une délégation du Haut conseil des collectivités conduite par son 1er vice-président, Azaze Ag Loug Dag-Dag a effectué une visite sur le site d’orpaillage de Koflatié, situé à une quarantaine de kilomètres de Kangaba et à 12 km de la frontière avec la Guinée. L’objectif de cette visite était de constater de visu les dégâts causés par l’orpaillage sur l’environnement.
A. D