Mali-Tuberculose: 8266 cas notifiés en 2023
Dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, célébrée, le 24 mars de chaque année, la Cellule sectorielle de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et les hépatites virales (CSLS-TBH), a en partenariat avec le bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Mali, organisé une conférence de presse, le mercredi 27 mars 2024 au ministère de la Santé et du Développement social. Le thème retenu pour l’édition 2024 de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose est : « Oui! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose ».
Selon la coordinatrice de la CSLS-TBH, Dr Madina Konaté, les efforts du ministère de la Santé et de ses partenaires pour assurer la gratuité du diagnostic et du traitement de la tuberculose à travers l’ensemble du pays ont permis d’enregistrer des résultats satisfaisants en 2023 par rapport à 2022. «Le nombre de cas de tuberculose notifié en 2023 est de 8266 cas contre 7897 cas en 2022. Le taux de succès thérapeutique, c’est-à-dire les malades guéris de la tuberculose est de 85% en 2022 contre 82% en 2021. Le taux de décès parmi les malades ayant fait la tuberculose est de 6% en 2022 contre 7% en 2021. La majorité des cas TB sont survenus dans la tranche d’âge active des jeunes adultes de 25 à 44 ans (1899 cas).», a-t-elle indiqué.
Au regard de ces chiffres, a poursuivi Dr Madina Konaté, des efforts doivent être consentis encore dans les activités de détection et dans le suivi du traitement. « Selon les estimations de l’OMS, il était attendu 11254 cas de TB, et les structures ont notifié 8266 cas d’où 2988 qui n’ont pas été retrouvés », a-t-elle fait savoir, affirmant que l’organisation de l’offre de soins de lutte contre la tuberculose au Mali est pyramidale à trois niveaux. « Au niveau central, la cellule sectorielle de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et les hépatites virales (CSLS-TBH), au niveau intermédiaire, les direction régionale de la santé, et au niveau périphérique , tous les CSRéf des districts sanitaires disposent de Centres de Diagnostic et Traitement (CDT) pour la tuberculose au sein duquel se trouvent une unité de traitement et un laboratoire de microscopie…Certains grands centres de santé communautaire (CScoms) ont été érigés en CDT pour augmenter la couverture en unités de diagnostic et de traitement. Toujours à ce niveau périphérique de la pyramide sanitaire, tous les CSComs ont été érigés en centres de traitement afin d’éviter de longs déplacements aux malades pour s’approvisionner en médicaments », a souligné la coordinatrice de la CSLS-TBH.
Et d’ajouter : « Toute personnes qui a une toux qui dure plus de deux semaines doit penser à la tuberculose et aller au centre de santé pour se faire diagnostiquer. Le diagnostic et le traitement antituberculeux sont gratuits grâce à l’appui de l’Etat et de ses partenaires. La tuberculose est une maladie évitable et on peut guérir complémentèrent de la tuberculose. La lutte contre la tuberculose est multisectorielle ».
Quant à la chargée de la tuberculose au bureau de l’OMS au Mali, Dr Niaboula Koné, elle a salué les efforts du gouvernement ainsi que ses partenaires, les acteurs de la société civile pour le travail important abattu dans le cadre de la lutte contre la tuberculose. « Cependant nous savons qu’à l’horizon 2030 beaucoup d’efforts restent à faire pour pouvoir particulièrement éliminer la tuberculose dans notre pays et par extension dans le monde entier. Il s’agit entre autres : des retards de diagnostic, l’amélioration de la couverture du pays en CDT, l’accès limité aux nouveaux outils et technologies eu égard de la grande superficie du pays, la disponibilité permanente des produits de santé pour le diagnostic et le traitement ainsi que la menace permanente de la tuberculose multirésistante, et la mobilisation de ressources domestiques exigent une vigilance continue et des efforts soutenus », a-t-elle alerté.
Pour mettre fin à l’épidémie mondiale de tuberculose, a expliqué Dr Niaboula Koné, l’OMS a adopté lors l’Assemblée mondiale de la santé en 2014, la stratégie de fin de la tuberculose (TB). « Cette stratégie sert de plan directeur pour les pays afin de réduire l’incidence de la TB de 80 %, les décès dus à la TB de 90 %, et d’éliminer les coûts catastrophiques pour les ménages touchés par la TB d’ici 2030 pour un monde sans tuberculose (Zéro décès, et plus de morbidité ni de souffrances dues à la tuberculose). Elle met l’accent sur l’accès universel à la prévention et aux soins centrés sur les personnes, l’action multisectorielle et l’innovation pour atteindre la couverture sanitaire universelle (CSU) ainsi que les objectifs de développement durable (ODD 2030) », a-t-elle précisé.
Pour rappel, selon le rapport sur la tuberculose dans le monde publié en 2023 par l’Organisation mondiale de la Santé : en 2022, 10,6 millions de personnes sont tombées malades de la tuberculose (TB); 1,6 million de personnes sont mortes de la TB (dont 187 000 chez les personnes vivant avec le VIH/sida); 450 000 personnes ont été diagnostiquées avec une TB résistante à la rifampicine (+3%). Depuis de nombreuses années on assiste à une augmentation des cas de tuberculose et de la tuberculose résistante aux médicaments.
A Diamouténé