Mali- Journée mondiale de l’enfance: La COMADE recommande à l’ Etat plus de mesures protectrices des droits de l’enfant
Dans le cadre de la commémoration de la Journée mondiale pour l’enfance, célébrée le 20 novembre de chaque année, la Coalition malienne pour les droits de l’enfant(COMADE) a organisé, hier mercredi 27 novembre 2024, au CICB, « un Cercle d’échange et de redevabilité sur la promotion des droits de l’enfant, 35 ans après l’adoption de la CDE et de consolidation de ses acquis au Mali pour une meilleure gouvernance et une protection des enfants face aux changements climatiques ».
Selon la représentante du Parlement des enfants, Diarrah Diop, « les enfants du Mali font face à des réalités alarmantes : Conflits armés, insécurité, travail forcé, mariages précoces, et manque d’accès à une éducation de qualité qui privent beaucoup d’entre nous de notre innocence et de nos droits fondamentaux. Des milliers d’enfants n’ont pas accès à une école ou abandonnent leurs études, alors que le savoir est le plus puissant des outils pour bâtir un avenir meilleur ».
Et d’interpeller : « Face à cette situation, nous avons tous une responsabilité. Enfants, adultes, gouvernants, parents, enseignants, et membres de la communauté, devons agir ensemble pour protéger nos droits. Notre droit de vivre dans un environnement sûr. Notre droit d’apprendre ».
Pour sa part, le représentant de l’UNICEF a réitéré l’engagement des partenaires techniques et financiers à accompagner le gouvernement et la COMADE dans la protection et la protection des droits de l’enfant au Mali.
Quant au président de la COMADE, Antoine Akplogan, il a souligné que les thèmes (national et international) interpellent tout le monde.
« Enfants, adultes, jeunes, des villes comme des villages sur les actions que chacun pose au quotidien. Trop d’incivismes, le laisser-aller: le manque de sanction, le faible souci du travail bien fait. La citoyenneté c’est les autres, quand l’éveil pour un environnement saint, propre, un respect du cadre de vie, des routes, des fossés, des lieux publics, etc. », a-t-il déploré.
Antoine Akplogan recommande à l’Etat « de prendre toutes les dispositions pour, entre autres : l’accélération du processus d’adoption du projet de loi relative à la protection de l’enfant ; l’harmonisation du Code des personnes et de la Famille au Protocole de Maputo ; la réouverture des écoles fermées en les rendant toutes fonctionnelles ; la disponibilité des registres d’état civil dans tous les centres d’état civil et les digitaliser ; le renforcement du suivi de l’application des mesures interdisant les châtiments corporels et intégrer les modules sur les droits de l’enfant, les méthodes éducatives non violentes, la discipline positive dans le circuit de formation des enseignants, et la parentalité positive dans les communautés ; la prise en compte des enfants sans filiation parentale dans les fichiers d’état civil lors des examens et concours ; la mise en place des mesures adéquates pour la protection des enfants enrôlés par les groupes armes ; l’application effectivement la loi n° 2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap ».
Prenant la parole le représentant du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Sidi Mohamed Coulibaly, rappelle : « le changement climatique entrave la réalisation des droits des enfants inscrits dans la Convention internationale des droits de l’enfant en les privant de nourriture, d’habitations descentes, d’eau, mais aussi de soins et de protection ».
Et d’avertir : « La crise climatique risque notamment de renverser 25 ans de progrès réalisés en matière de santé infantile et réduction de la mortalité infantile ».
Il a profité de l’occasion pour souligner : « De 1990 à aujourd’hui, d’importants progrès ont été enregistrés par l’Etat du Mali et ses partenaires particulièrement en termes du renforcement du système législatif à travers l’adoption du Code de protection de l’enfant en 2002 et la ratification de plusieurs textes en matière de la protection de l’enfants, et institutionnel de protection des enfants au Mali ».
La cérémonie a été marquée par l’animation de 6 panels en lien avec le changement climatique et la protection des droits de l’enfant.
Pour rappel, l’édition 2024 de la Journée mondiale de l’enfance a pour thème international « Ecoutons l’avenir » et pour thème national « La protection des droits de l’enfant face au changement climatique ».
A Diamouténé