Mali-Autonomisation des travailleuses domestiques : SOLI-AM et Womanager engagent le débat

« Autonomisation des travailleuses domestiques : un levier pour l’égalité et la justice sociale», tel est le thème de la journée de sensibilisation organisée, le samedi 15 mars 2025, par l’Association Solidarité envers les Aide-ménagères (Soli-AM) en partenariat avec Womanager. C’était dans le cadre des festivités de la Journée internationale des femmes, célébrée le 8 mars de chaque année.
ll s’ agissait pour les panelistes, à savoir la présidente de Soli-AM, Mme Samaké Berthe Bagayoko, Amadou Thiam, directeur de la Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants(CNLTE), Sidi Mohamed Coulibaly, conseiller technique au ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et Siaka Diarra, coordinateur technique de APAFE d’échanger sur la défense et la protection des droits des travailleuses domestiques. Les quatre panelistes ont souligné l’importance du rôle que jouent les aide-ménagères dans la société malienne et ont insisté sur la nécessité pour tous les acteurs d’œuvrer pour l’autonomisation de ces aide-ménagères.
Rappelant le rôle de son association dans la défense et la protection des droits des aide-ménagères au Mali, la présidente de Soli-AM, Mme Samaké Berthe Bagayoko a réaffirmé leur engagement à poursuivre sans relâche ce noble combat.
«Pour que le travail des aide-ménagères soit respecté et considéré par les gens, il faut que l’État le reconnaisse d’abord comme une profession pour procéder à sa formalisation comme les autres. Nous rapprochons l’État dans ce canal pour que cela soit une réalité. Mais, il faut d’abord que ces travailleuses domestiques connaissent leur métier. C’est pour cela que notre association Soli-AM organise des sessions de formation gratuites en faveur de ces filles et femmes. Nous faisons des plaidoyer auprès des autorités pour que leurs droits soient respectés à travers le respect des conventions ratifiées par le Mali telle que la convention 138 relative à l’âge d’accès à l’emploi qui est de 15 ans et la convention 182 relative aux pires formes de travail des enfants» , a-t-elle expliqué.
Aussi, Mme Samaké Berthe Bagayoko a révélé que dans le cadre de ses activités de plaidoyer, de sensibilisation et de formation sur la défense et la protection des droits des aide-ménagères, l’association Soli-AM a formé près de 300 aide-ménagères en alphabétisation, en couture, en saponification et en teinture.
Soli-AM, a-t-elle poursuivi, a assisté médicalement près de 300 travailleuses domestiques en situation difficile et a à son actif plus de 19 sessions de plaidoyer.
Prenant la parole, le représentant du maire de la Commune V a exhorté les organisateurs à multiplié ce genre d’initiatives pour le respect des droits des travailleuses domestiques au Mali. « Nous conseillons la multiplication de ce genre de panels afin de sensibiliser davantage les populations sur les droits des aide-ménagères qui souffrent tant dans nos familles. Ces aide-ménagères, qui sont parfois considérées comme des machines à travailler dans les familles bamakoises, ont du mal à avoir leurs salaires à la fin de leur séjour migratoire. J’interviens souvent dans ces genres de situations », a-t-il témoigné.
Quant au directeur de la CNLTE, Amadou Thiam, il a salué les efforts des initiateurs pour l’organisation de cette journée qui, selon lui, permettra de sensibiliser plus de personnes notamment les employeurs sur les droits et devoirs des aide-ménagères et ceux des employeurs aussi. « Tout travail de force ayant un effet négatif sur le développement physique, émotionnel ou qui affecte sa santé, son éducation ou son bien être est interdit par la loi », a rappelé Amadou Thiam.
Le coordinateur technique de APAFE Musso Dambé, Siaka Diarra a parlé de la pertinence de la ratification par l’État de la convention 189 et de l’existence d’une liste des travaux légers pour les enfants dont des copies ont été distribuées aux participants.
Pour sa part. le représentant du ministère de la Promotion de la Femme, de l’enfant et de la Famille, Sidi Mohamed Coulibaly a fait savoir que le code du travail du Mali autorise les travaux légers des enfants, mais, dit-il, il interdit toutes les pires formes de travail qui les empêchent d’étudier.« Car, tout enfant a droit à l’éducation. Aussi, la loi sur la traite et les pratiques assimilées interdit les travaux de force des enfants en situation de mobilité précoce. En cas de violation, le coupable peut être puni par la loi de 5 à 10 ans, voire même 20 ans de prison ferme », a-t-il prévenu.
Notons que la journée a été marquée par la remise d’un kit d’installation en couture à Djénébou Traoré, ancienne aide-ménagères, aujourd’hui couturière professionnelle.
A Diamouténé