Mali-Adoption de l’avant-projet de loi sur la protection des enfants : SOLI-AM plaide auprès des leaders religieux pour la relance du processus
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Joining forces for Africa (JOFA-ACTE), l’association Solidarité en faveur des Aide-ménagères (SOLI-AM) a organisé, le jeudi 19 décembre 2024, à son siège à Garantiguibougou en commune 5 du district de Bamako, une table ronde de plaidoyer auprès des leaders religieux pour l’obtention de leur appui à la relance du processus d’adoption de l’avant-projet de loi sur la protection des enfants.
Cette rencontre a réuni les leaders religieux (musulmans, catholiques et protestants), les autorités coutumières de Garantiguibougou et des jeunes filles aide-ménagères.
« L’objectif général de cette activité est de plaider auprès des leaders religieux pour qu’ils se joignent à nous pour relancer le processus d’adoption de l’avant-projet de loi portant la protection des enfants », a indiqué la directrice de SOLI-AM, Mme Samaké Berthe Bagayoko.
A travers cette rencontre, a-t-elle poursuivi, nous voulons informer les leaders religieux sur des problématiques spécifiques liées au travail des jeunes filles aide-ménagères, favoriser le dialogue interculturel sur le travail des enfants et la protection des enfants, formuler des recommandations communes pour la relance du processus d’adoption de l’avant-projet de loi sur la protection des enfants. « Si cette loi venait à être adoptée, ça couvrira tout le secteur du travail de la protection des droits de l’enfant parce qu’elle protège les enfants, les enfants handicapés, les jeunes filles aide-ménagères et même les enfants déplacés. Donc, ça va donner un plus dans la protection des enfants au Mali. Déjà, il y a l’avant-projet qui existe. Le ministère a demandé à tous les acteurs de se prononcer, de faire des observations, s’il y en a. Il y a beaucoup d’acteurs qui l’ont fait mais jusqu’à présent les leaders religieux n’ont pas réagi. C’est pourquoi on a initié cette rencontre pour savoir ce qui freine un peu leurs réactions. Nous remercions le projet JOFA-ACTE et le consortium Wolrd Vison, Terres des Hommes Lausane et les membres de l’Alliance JOFA pour leur appui », a ajouté la directrice de SOLI-AM.
Selon le représentant de la Direction nationale de la promotion de l’enfant et de la famille (DNPEF), Housseini Ouloguème, l’adoption de la loi sur la protection des enfants viendra renforcer les documents nationaux et internationaux que la Mali a ratifiés en matière de droits de l’enfant. « Depuis longtemps, les religieux ont émis des réserves pour l’adoption de cette loi. Nous attendons impatiemment leurs actes pour que le texte puisse poursuivre le processus afin d’être adopté », a-t-il déclaré.
Pour sa part, la représentante de la Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants (CNLTE), Mme Diarra Kadidia Touré a appelé tous les acteurs à combattre le travail des enfants. « Le travail des mineurs ne doit pas être confondu avec les petites tâches domestiques que les enfants, dans leur temps libre et selon leur âge, peuvent effectuer dans le cadre de la vie familiale pour aider les parents », a-t-elle souligné.
Au cours de la rencontre, des jeunes filles aide-ménagères ont fait des témoignages sur les difficultés qu’elles rencontrent en l’absence de loi qui protège leurs droits.
Pour rappel, SOLI-AM a bénéficié de l’appui financier et technique de JOFA-ACTE dans le cadre de la lutte contre le travail des enfants. Le phénomène du travail des enfants empêche des millions d’enfants au Mali de jouir convenablement de leurs droits pendant leur enfance.
Selon le MICS 2015, 55.8% des enfants de 5 à 17 ans travaillent au Mali. Les garçons représentent 59,4 % des enfants travailleurs et le milieu rural enregistre 61,1%. L’enquête nationale malienne sur le travail des enfants a révélé que 58% de tous les enfants qui travaillent sont employés dans l’agriculture communautaire familiale (Rapport d’Enquête Nationale sur le Travail des Enfants, ENTE 2005).
A D