Maladies de l’oreille et des troubles auditifs : Plus de 60% des cas peuvent être détectés et souvent pris en charge au niveau des soins primaires, selon l’OMS

Maladies de l’oreille et des troubles auditifs : Plus de 60% des cas peuvent être détectés et souvent pris en charge au niveau des soins primaires, selon l’OMS

Dans le cadre de la commémoration de la Journée mondiale de l’audition célébrée le 3 mars avec pour thème cette année : « Soins de l’oreille et de l’audition pour tous-Faisons-en une réalité », la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, a tenu un message dans lequel, elle « encourage les gouvernements à donner la priorité aux programmes relatifs aux soins de l’oreille et des troubles auditifs dont plus de 60% des cas peuvent être détectés et souvent pris en charge au niveau primaires ».

 

En effet, selon Dr Matshidiso Moeti, la Journée mondiale de l’audition offre l’occasion de sensibiliser les populations au problème de la surdité, de prévenir la déficience auditive et de faire la promotion des soins de l’oreille et des troubles auditifs partout dans le monde. « En Afrique, on estime que 135 millions de personnes ont des problèmes auriculaires et auditifs. Les chiffres y afférents sont d’ailleurs en hausse. Au rythme actuel, il est probable que, à l’horizon 2050, plus de 338 millions de personnes seront touchées par des problèmes auriculaires et auditifs en Afrique. Nous reconnaissons les efforts déployés récemment pour répondre aux besoins en matière de soins auditifs.
L’Organisation mondiale de la Santé apporte un appui aux pays pour qu’ils élaborent et mettent en œuvre des stratégies nationales sur la santé auditive. En 2022, le Kenya, le Malawi et la Guinée ont lancé et commencé à appliquer des stratégies nationales pour les soins de l’oreille et des troubles auditifs », a-t-elle déclaré.

Aussi, explique la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, l’un des problèmes les plus brûlants qui touchent les patients est que de nombreuses personnes souffrant de déficience auditive ne savent pas comment et où trouver de l’aide ou n’ont pas accès aux services nécessaires.
« Ce problème a un impact considérable sur la vie des personnes touchées, ainsi que sur la vie de leurs familles et de leurs communautés. De plus, la charge excessive due à ces affections s’explique par un nombre limité de spécialistes et d’audiologistes des soins de l’oreille, du nez et de la gorge dans les pays. Dans la Région africaine, près de 30 milliards de dollars É.-U. ont été perdus du fait d’une incapacité collective à résoudre le problème posé par la perte auditive », déplore Dr Matshidiso Moeti.

Par ailleurs, dans son message, la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique indique que plus de 60% des maladies de l’oreille et des troubles auditifs courants peuvent être détectés et souvent pris en charge au niveau des soins primaires.
Cependant, déplore-t-elle, dans la plupart des endroits, l’accès aux soins de l’oreille et des troubles auditifs reste l’apanage de centres et cliniques hautement spécialisés.
« Il est important de résoudre le problème posé par ces affections dans toute la continuité des soins pour les personnes ayant besoin de ces services et qui doivent rechercher des services spécialisés, souvent dans des hôpitaux éloignés. L’intégration des soins de l’oreille et des troubles auditifs dans les services de soins primaires est possible grâce à la formation et au renforcement des capacités, effectués à ce niveau dans le but de relever ces défis. Ces services peuvent être assurés si une main-d’œuvre non spécialisée est formée afin de servir de premier point de contact pour les communautés. En vue de faciliter cette intégration, l’Organisation mondiale de la Santé a lancé un Manuel de formation aux soins primaires de l’oreille et des troubles auditifs ciblant les médecins, le personnel infirmier et les autres agents de santé. Nous ne doutons pas que ce manuel sera utile aux populations et aidera les pays à progresser vers l’objectif de la couverture sanitaire universelle », martèle-t-elle.

Enfin, Dr Matshidiso Moeti encourage principalement les gouvernements africains à donner la priorité aux programmes relatifs aux soins de l’oreille et des troubles auditifs dans le cadre de leurs programmes portant sur la lutte contre les maladies non transmissibles et l’instauration de la couverture sanitaire universelle, et à accroître leur engagement en faveur de la campagne, des politiques et du financement des activités.
Pour elle, « l’amélioration des services de dépistage de la surdité chez les nouveau-nés et l’accessibilité effective des technologies d’aide auditive sont des points de départ essentiels ».
A D

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