Lutte contre l’extrémisme violent au Mali : Sahel Institute préconise la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance

Lutte contre l’extrémisme violent au Mali : Sahel Institute préconise la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance

Sahel Institute for Democracy and Governance (I’Institut Sahélien pour la Gouvernance) a organisé, le vendredi 17 mars 2023 à son siège, une rencontre dénommée « SahelUp : Positive Network for Change. Racontons notre histoire différemment ».

La rencontre était présidée par l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, en présence du directeur pays de Sahel Institue, Moussa Kondo, de l’attachée culturelle de l’ambassade des Etats-unis au Mali, Mme Erin Sutherland et du président du Conseil d’administration de Sahel Institue, Chahana Takiyou.
Selon le directeur pays de Sahel Institute, Moussa Kondo, sa structure vise la consolidation et la promotion de la gouvernance (les bonnes pratiques) et une démocratie solide, inclusive et participative (instauration d’un climat de paix, de sécurité et du vivre ensemble).
C’est dans un contexte d’insécurité socio-politique, a-t-il expliqué, que la transition politique mise en place après le coup de force du 18 août 2020 tente de procéder à des réformes pour plus de transparence, de pertinence afin que les nouvelles lois répondent aux attentes des citoyens pour consolider les institutions démocratiques et promouvoir les bonnes pratiques.
« Pour atteindre ces objectifs tellement importants et cruciaux pour notre pays en phase de son histoire, la société civile doit être mobilisée pour la mise en œuvre continue des activités d’information, de formation, de sensibilisation, d’éducation civique en Français et dans les langues nationales, pour une appropriation véritable de la gouvernance et de la démocratie par les citoyennes et les citoyens du Mali », a-t-il conseillé.
Pour M. Moussa Kondo, la stratégie antiterroriste internationale au Mali, voire dans le Sahel, ne fonctionne pas, et ce depuis des décennies. « La communauté internationale a versé des milliards de Dollars dans la lutte contre le terrorisme à travers de nombreuses initiatives, avec des résultats peu encourageants : L’extrémisme violent dans le pays a augmenté et cela a considérablement sapé les efforts déployés pour lutter contre la crise climatique, l’insécurité alimentaire, les besoins sociaux de base des populations et la pauvreté extrême. La mauvaise gouvernance ainsi que l’aliénation et l’amertume qu’elle suscite est un facteur majeur d’extrémisme violent. Lorsque les citoyens sont marginalisés, que les services publics sont limités et que la corruption est endémique, l’extrémisme peut facilement prendre racine. Mais trop souvent, les stratégies antiterroristes soutiennent des forces militaires qui s’attaquent à leurs propres citoyens et exacerbent les griefs qui ont conduit à la violence extrémiste au départ. C’est précisément cette prédation de certains acteurs de l’État et l’insécurité qu’elle engendre qui permettent aux groupes armés et autres djihadistes de s’engager auprès de citoyens désespérés et de prospérer », a-t-il déploré.
Face à ces échecs, le président de Sahel Institute préconise l’adoption de nouvelles stratégies axées sur les bonnes pratiques, et non sur les armes.
« Assurer une bonne gouvernance et une démocratie solide, inclusive et participative signifie instaurer la confiance entre l’État et les communautés particulièrement marginalisées, donner la priorité à la responsabilité de l’État, lutter contre la corruption et garantir la justice sociale et particulièrement dans le secteur de la sécurité. Lorsque les citoyens ont le sentiment que les règles du jeu ne leur sont pas défavorables, que tout le monde a les mêmes chances et est traité de la même manière par la loi, ils sont moins susceptibles de voir le gouvernement d’un mauvais œil et de se tourner vers les groupes armés peu importe leur vision, mission pour tenter de changer le statu quo », a-t-il ajouté.
Pour sa part, l’Attachée culturelle de l’ambassade des Etats-Unis au Mali, Mme Erin Sutherland, a réaffirmé la disponibilité de son pays à accompagner Sahel Institute dans la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Quant à l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, il a salué l’initiative de Sahel Institute. « Les questions de transparence et de bonne gouvernance sont très importantes. Sahel Institute doit être encouragé pour cette initiative. Quand on parle du Mali, du Burkina Faso, c’est la couleur rouge qu’on voit partout. Or, au-delà de ça, il y a des choses formidables. Ne vous laissez jamais décourager par tout ce que vous entendez », a-t-il déclaré.

A D

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