Lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) au Mali : Le partenariat homme-femme, un moyen de mettre fin à cette pratique

Lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) au Mali : Le partenariat homme-femme, un moyen de mettre fin à cette pratique

Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré, le lundi 6 février 2023, dans le village de Kambila, près de Kati, la Journée internationale « Tolérance zéro » aux mutilations génitales féminines/Excision (MGF/E). Le thème retenu cette année est : « Partenariat entre les hommes et les femmes pour transformer les normes sociales afin de mettre fin aux mutilations génitales féminines au Mali ».

 

L’évènement était placé sous le l’égide du secrétaire général du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Sayon Doumbia, en présence des responsables et divers partenaires techniques et financiers intervenant dans le domaine de la lutte contre la pratique au Mali.
Selon la représentante résidente de l’ONU-FEMMES au Mali, Mme Marie Goreth Nizigama, les mutilations génitales féminines constituent une violation des droits de la personne. « Chaque fille, chaque femme a le droit d’être protégée contre cette pratique néfaste aux conséquences dévastatrices. Depuis plus de trois décennies, l’abandon de la pratique des MGF est au centre des réflexions et actions de l’Etat, ses partenaires et les communautés à la base », a-t-elle rappelé.

Le secrétaire général du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Sayon Doumbia, s’est focalisé sur l’ampleur et les conséquences médicales, psychosociales, juridiques des MGF/E qui demeurent des préoccupations majeures pour son département et constituent des défis auxquels « nous devons y faire face ».

Aussi, M Doumbia est revenu sur les actions sur les plans politique, institutionnel, juridique et stratégique mené par l’Etat malien et ses partenaires techniques et financiers pour une large information des populations sur les MGF/E et la prise en charge de leurs conséquences.

Il cite, entre autres : « l’existence de la Lettre circulaire N°0019/MSPA-SG du 16 janvier 1999 interdisant la pratique de l’excision dans les établissements sanitaires ; la création par Décret n° 99-157/PM-RM du 16 juin 1999 du Comité national d’action pour l’abandon des pratiques néfastes et ses démembrements ; la loi N°02-044 du 24 juin 2002 relative à la santé de la reproduction ; la célébration nationale de la Journée internationale du 6 février depuis 2004 ; l’adoption de la Politique nationale pour l’abandon de la pratique de l’excision assortie de plans d’actions en 2010 ; la transformation du Programme national de lutte contre la pratique de l’Excision en Programme national pour l’abandon des Violences Basées sur le Genre (PNVBG) par la loi N°2019-014 du 03 Juillet 2019 ; la mise en place des Unités de prise en charge holistique des cas de VBG appelées « One Stop Center ».
« A ceux-ci s’ajoutent la mise en œuvre du Programme conjoint UNFPA-UNICEF pour l’abandon des MGF/E et du mariage des enfants, de la campagne de la CEDEAO pour la prise en charge des femmes et filles souffrant de la fistule obstétricale. Le Programme Initiative Spotlight 2018-2022 contre les violences faites aux femmes et aux filles au Mali y compris les MGF/E nous a permis de produire une série télévisée de 54 épisodes dénommée DANSE INLASSABLE ou DON NI DONGOMA en bambara », a-t-il souligné.

Par ailleurs, se dit convaincu le secrétaire général du ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille qu’au regard de ces acquis, « le partenariat entre les hommes et les femmes pour transformer les normes sociales, l’engagement et la mobilisation de tous les acteurs avec l’accompagnement des partenaires au développement contribueront à donner un nouveau souffle aux initiatives locales de développement, au processus de dialogues communautaires amorcé pour mieux protéger et promouvoir les droits humains fondamentaux notamment ceux de la femme et de l’enfant ».
Toute chose, est-il persuadé, « qui permettra au Mali de mettre fin non seulement aux MGF, mais aussi d’être en phase avec ses engagements vis- à vis de la communauté internationale sur l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et l’épanouissement des filles. Et cela exige de nous le renforcement des normes juridiques nationales contre toutes les formes de violences liées au genre notamment les MGF/E ».
Rappelons que les données de l’EDSM-VI de 2018 révèlent : « 73% des filles de 0-14 ans et 89% des femmes de 15-49 ans ont été excisées ; et 76% des filles ont subi les MGF/E avant l’âge de 5 ans ».
A D

 

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