Lutte contre les maladies chroniques : Les ministres africains de la santé adoptent la nouvelle stratégie PEN-PLUS
La nouvelle stratégie régionale dénommée PEN-PLUS pour lutter contre les maladies non transmissibles graves dans les centres de référence de premier niveau a été adoptée le mardi é 23 aout 2022 par les ministres africains de la santé.
La 72ème session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique s’est tenue à Lomé le mardi dernier. A l’issue de cette rencontre les ministres africains de la santé ont approuvé une nouvelle stratégie pour endiguer les crises dues aux maladies chronique
Selon le communique du bureau régional Afrique de l’OMS, cette nouvelle stratégie PEN-PLUS vise à renforcer l’accès au diagnostic, au traitement et aux soins prescrits en cas de maladies non transmissibles graves. Elle est fondée sur les initiatives existantes de l’OMS en faveur de la détection, du diagnostic, du traitement et de la prise en charge intégrés des maladies non transmissibles dans les établissements de soins de santé primaires.
Cette nouvelle stratégie appelle les États Membres à mettre en place des programmes standardisés pour lutter contre les maladies non transmissibles chroniques et graves, tout en veillant à ce que les médicaments, les technologies et les diagnostics essentiels soient disponibles et accessibles dans les hôpitaux de district. « L’Afrique porte un fardeau de plus en plus pesant, avec notamment des maladies chroniques dont les formes graves provoquent des pertes en vies humaines. Ces vies précieuses pourraient être sauvées grâce à des diagnostics et à des soins précoces », a fait remarquer la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « La stratégie adoptée aujourd’hui est essentielle pour mettre des soins efficaces à la portée des patients. Elle constitue aussi une étape majeure dans l’amélioration de la santé et du bien-être de millions de personnes dans la Région », a-t-elle ajouté.
Pour rappel, les maladies non transmissibles représentent la majeure partie des dépenses personnelles des patients en Afrique et, en raison de leur nature chronique, entraînent souvent des dépenses de santé très élevées. Dans la plupart des régions d’Afrique, les maladies non transmissibles graves sont traitées dans les établissements de santé tertiaires, que l’on retrouve principalement dans les grandes villes. Cette situation exacerbe les inégalités en matière de santé, car elle met les soins hors de portée de la plupart des patients des zones rurales, périurbaines, et à faible revenu. Souvent, ces derniers ne peuvent accéder facilement qu’aux hôpitaux de district et aux centres de santé locaux. Ces établissements n’ont pas les capacités et les ressources nécessaires pour prendre en charge efficacement les maladies non transmissibles graves. Selon une enquête réalisée par l’OMS en 2019, il s’agit d’une mesure qui intervient dans un contexte où seulement 36 % des pays de la Région africaine ont déclaré disposer de médicaments essentiels contre les maladies non transmissibles dans les hôpitaux publics. Les gouvernements doivent également veiller à ce que les personnes qui souhaitent se faire soigner dans les hôpitaux privés aient accès aux services de traitement des maladies non transmissibles graves.