LUTTE CONTRE LE CANCER : Le Mali se dote d’un Centre de recherche et de formation sur les pathologies moléculaires

LUTTE CONTRE LE CANCER : Le Mali se dote d’un Centre de recherche et de formation sur les pathologies moléculaires

Dans la mouvance de la commémoration du mois de lutte contre le cancer, le ministère de la Santé et du Développement social a lancé, jeudi 9 février 2023, les activités de la 1ère édition de la Journée porte ouverte du Centre de recherche et de formation sur les pathologies moléculaires (CREFPAM), sis au sein du Centre hospitalier et universitaire (CHU) Point G.

L’évènement était présidé par la ministre de la Santé et du Développement social, Mme Diéminatou Sangaré, en présence du directeur du CREFPAM, Pr Cheick Bougadary Traoré, et du représentant de Médecins Sans Frontières (MSF).
Selon le directeur du CREFPAM, Pr Cheick Bougadary, ce nouveau centre est le fruit de la coopération entre l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako (USTTB) et l’Université Northwestern de Chicago aux USA au bénéfice des personnes atteintes du cancer sous toutes ses formes.
« La création de ce centre répond à un objectif majeur. Le centre fait des recherches sur le cancer. Il fait aussi le diagnostic du cancer. L’objectif de cette journée porte ouverte est d’informer les populations sur les activités du CREFPAM afin qu’elles puissent mieux connaître ce nouveau dispositif de lutte contre le cancer », a-t-il précisé.
Quant au représentant de MSF, il a réitéré l’engagement de sa structure à accompagner le ministère de la Santé et du Développement social dans la lutte contre le cancer. « Depuis 5 ans, nous sommes engagés auprès du ministère de la Santé dans cette lutte, spécifiquement contre les cancers du col de l’utérus et du sein. Nous continuerons à accompagner le ministère de la Santé », a-t-il assuré.
Prenant la parole, la ministre de la Santé et du Développement social, Mme Diéminatou Sangaré, a indiqué qu’au Mali, les données du registre du cancer ont révélés en 2020, 14.185 cas de cancers dont 8.987 chez les femmes (soit 64%), et chez les hommes 5.198 cas (36%).
« Chez la femme, au Mali, le cancer du sein occupe la 1ère place avec 27.2%, suivi par celui du col utérin avec 21,5%, puis de l’estomac avec 5,8% et de la vessie avec 3,8%. Chez l’homme, au Mali, les cancers les plus fréquents sont celui de la prostate avec 13,8%, cancer de l’estomac 11,2%, cancer du foie 9% et cancer de la vessie 6,9%. Elles sont donc très sous-estimées pour l’ensemble du territoire », a-t-elle révélé.
Pour la ministre, ces données montrent à suffisance l’ampleur du problème et justifient l’élaboration et la mise en œuvre par son département d’un plan stratégique intégré de lutte contre les maladies non transmissibles couvrant la période allant de 2019 à 2023.
Elle a salué la collaboration entre le Mali et les USA qui, dira-t-elle, a permis d’obtenir des acquis importants à travers la réalisation de plusieurs programmes de recherche sur le cancer au niveau du CREFPAM.
« Il s’agit de: l’étude de l’auto prélèvement dans la prise en charge instantanée et efficace du cancer du col, du cancer oral et du cancer anal ; l’étude des mécanismes du cancer du foie, de l’estomac, du poumon, et de la prostate ; le Diagnostic des pathologies infectieuses incriminées dans la genèse des cancers (papilloma virus humain, l’Hélicobacter pilori, les virus des hépatites); les tests pour déterminer les mutations génétiques incriminées dans la genèse de certains cancers tels que les cancers du sein pour évaluer les risques de contracter ces maladies cancéreuses; la formation en Master et PHD sur le cancer pour renforcer nos ressources humaines », a-t-elle rappelé.
Pour rappel, longtemps considéré comme une affection des pays riches, le cancer est de plus en plus fréquent dans les pays en développement, où il constitue un véritable problème de santé publique. En effet, près de 70% des décès par cancer sont rapportés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
En Afrique, on comptait 1 109 209 nouveaux cas de cancers en 2020 dont les 3/4 sont rapportés en Afrique sub-saharienne.
Les cancers les plus répandus en Afrique sont chez la femme, les cancers du sein (29,5%) de nouveau cas et du col de l’utérus (18,5%). Chez l’homme, les cancers dont l’incidence est la plus élevée sont les cancers de la prostate (19,6%) nouveaux cas, du foie (9,5%) et le sarcome de Kaposi (2,3%).

A D

Media Elles