Lutte contre la maltraitance des enfants : GRADEM outille trois OSC de Mountougoula, de Tenindougou et de Benena.
Dans le cadre de la mise en œuvre de son projet « Renforcement du transfert de compétences et de connaissances entre les organisations de la société civile pour un meilleur accès des enfants à leurs droits fondamentaux en milieu rural défavorisé au Mali» financé par BMZ, le Groupe de recherche action droits de l’Enfant Mali (GRADEM) a organisé du 30 mars au 1er avril 2022 à Bamako une session de formation à l’intention de trois organisations de la société civile (OSC) sur la sécurité de l’enfant, la notion de la maltraitance, en partenariat avec Kinderrechte Afrika et la BMZ.
Il s’agit de : SOLI-AM; KABU-WOLO et SENIWE, partenaires de la mise en œuvre du « Renforcement du transfert de compétences et de connaissances entre les organisations de la société civile pour un meilleur accès des enfants à leurs droits fondamentaux en milieu rural défavorisé au Mali» respectivement dans les communes de Mountougoula, de Tenindougou et de Benena.
Selon le directeur exécutif du GRADEM, Antoine Akplogan, malgré les progrès réalisés par l’Etat et les organisations de la société civile, les acteurs de la protection des droits de l’enfant dans l’application effective de la CDE/CADBE au Mali, l’harmonisation des textes juridiques et le changement de comportement des communautés pour la création d’un environnement plus protecteur favorable à la promotion et à la protection de l’enfant en bâtissant une société citoyenne au profit du développement intégré de l’enfant, le chemin à parcourir est encore long dans notre pays.
Car, a-t-il, expliqué, de nombreux personnels des organisations de la société civile et communauté à la base manquent à présent de connaissances professionnelles en matière de promotion des droits de l’enfant en milieu rural défavorisé. « Aujourd’hui nous avons parlé de la maltraitance, le contexte dans lequel elle est utilisée, des signes d’un enfant maltraité et les réponses communautaires de base pour lutter contre la maltraitance. Mais tout ceci en langue locale et de façon opérationnelle. Une fois formées, ces OSC vont appliquer cette approche dans leurs villages d’intervention», a-t-il ajouté.
Tandin Koné, de SENIWE dans la commune de Bénéna s’est réjoui de l’organisation de cette session de formation. « A travers les modules de cette formation nous avons appris beaucoup de choses sur la maltraitance des enfants et ses sous-catégories. C’est un atout supplémentaire pour nous dans la protection des enfants en milieu rural défavorisé », a-t-il affirmé.
« Après ce renforcement de capacités de 3 jours, nous sommes capables d’expliquer de manière compréhensible et adaptée au contexte de nos villages d’intervention en langues locales la notion de maltraitance de l’enfant et les stratégies de lutte pour une meilleure protection des enfants contre ce phénomène », a déclaré Germaine Traoré, animatrice endogène de SENIWE dans la commune de Bènèna.
Pour rappel, la maltraitance est l’expression du manque de sécurité. Elle existe dans tous les pays et communautés et elle est exprimée dans les valeurs, croyances et pratiques personnelles ainsi que par des systèmes et processus sociétaux, culturels et institutionnels qui font que les enfants sont maltraités et privés de leur droit à une enfance en sécurité, à l’abri du danger, heureuse et saine. Les statistiques concernant les enfants dans le monde donnent, entre autres : 13 millions d’enfants deviennent orphelins à cause du SIDA ; 1 million d’enfants à travers le monde vivent en détention ; 180 millions d’enfants se livrent aux pires formes de travail des enfants ; 1,2 millions d’enfants sont victimes du trafic d’enfants chaque année ; 2 millions d’enfants sont exploités par la prostitution et la pornographie ; 2 millions d’enfants sont estimés avoir trouvé la mort à la suite directe de conflits armés depuis 1990 ; il y a, à tout moment, 300 000 enfants soldats. (La Situation des enfants dans le monde, UNICEF 2004).
A. Diamouténé