Lenteur dans l’application dans l’application du PV de conciliation : L’UNTM dépose un préavis de 5 jours 

Lenteur dans l’application dans l’application du PV de conciliation : L’UNTM dépose un préavis de 5 jours 
Par L’ Indicateur du Renouveau
Nonobstant l’accord conclu entre le gouvernement et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) en février 2021, l’application du procès-verbal de conciliation se fait toujours désirer. Face à cette situation, le bureau exécutif de la plus grande centrale syndicale a déposé, hier sur la table du gouvernement, un préavis de grève de 5 jours allant du 17 au 21 mai prochain, reconductible si leurs doléances ne sont pas satisfaites. 
Après 6 mois de bras de fer entre le gouvernement et l’UNTM, le bout de tunnel est encore loin. Et pour cause, faute d’entente autour des 9 points de revendications, le Secrétaire général, Yacouba Katilé et ses camarades avaient observé une grève de 72 heures (du 18 au 20 novembre 2020), puis une autre de 5 jours allant du 14 au 18 décembre 2020.
A l’issue de ces arrêts de travail qui ont paralysé l’administration publique, à travers tout le Mali, des négociations entre les deux parties ont été entamées durant plusieurs semaines. Finalement elles ont  trouvé un accord autour de tous les points de revendications en début février 2021.
La joie a été de courte durée pour les travailleurs, car l’accord et son application font deux: de février 2021 à nos jours, le procès-verbal de conciliation est toujours sous le paillasson, d’où la colère de la centrale syndicale.
Ainsi, lors de leur réunion, le jeudi dernier, les membres du bureau exécutif ont approuvé le dépôt d’un nouveau préavis de grève de 5 jours sur toute l’étendue du territoire national, allant du 17 au 21 mai 2021, reconductible si leurs revendications ne sont pas satisfaites, a été déposé, hier lundi, sur la table du gouvernement. En cas de non satisfaction, l’UNTM se réserve le droit de reconduire le mot d’ordre allant du 24 au 28 mai 2021.
A noter : le premier point portant sur l’éradication des disparités dans les conditions des travailleurs par l’établissement de la justice sociale, le gouvernement et l’UNTM ont convenu de la mise en place d’une Commission ad hoc qui travaillera pour une période de 3 mois (du 31 décembre 2020 au 31 mars 2021). Les conclusions de cette réunion seront soumises à la validation de la Commission de validation au mois d’avril 2021. Les conclusions validées seront  mises en œuvre au 1er juillet 2021.
Sur le même point, il était question de procéder à l’alignement à l’indice plafond 1382 des grilles indiciaires des fonctionnaires du statut général dont le plafond n’atteint pas ledit indice pour compter du 1er janvier 2021. Afin de permettre  cette harmonisation, les dispositions des statuts autonomes faisant le lien avec les argumentations de rémunération des fonctionnaires relevant du statut général feront l’objet de concertations avec les partenaires sociaux concernés en vue d’avoir une grille harmonisée.
Concernant le 2e point portant sur la situation des compressés, les deux parties sont convenues de la mise en place d’une Commission pour déterminer les bénéficiaires et leurs droits afin de procéder aux paiements avant le 31 mars 2021.
Les autres points ont fait l’objet d’accord, notamment : la situation des partants volontaires à la retraite ; l’octroi du bénéfice de la prolongation des âges de départ à la retraite selon les catégories A, B2, B1 et C ; la normalisation de la carrière administrative des divers recrutés de l’enseignement, des catégories D-E de la fonction publique de l’Etat ;  l’intégration dans les fonctions publiques, pour raison nationale de tous les enseignements des Écoles communautaires (ECOM) au plus tard à l’ouverture prochaine de classes ;  la libération des domaines fonciers de l’ORTM et de l’IER illégalement occupés ; les relations professionnelles ( la tenue des négociations sur les conventions collectives notamment les plus obsolètes comme celles relevant du commerce ainsi que celles qui demandent d’être révisées ; la transposition dans le secteur privé des augmentations de salaires obtenues en 2014 et 2019 ; l’éradication des violations de la liberté syndicale dans les services publics parapublics et privés notamment, à l’INPS, à la CMSS, SOMISY SA à Syama et à l’Ambassade du Mali aux USA ; la mise en œuvre des passerelles entre les 2 fonctions publiques ; la suspension immédiate des activités des Bureaux de placement privés ; la reconsidération du statut des travailleurs du secteur de l’hôtellerie (relecture de l’article L20.5 du Code du travail).
En tout cas, avec ses 13 Sections syndicales affiliées, comprenant surtout l’administration publique  et les greffiers, l’Union nationale des travailleurs du Mali, la plus grande centrale syndicale au Mali, reste redoutable.  Une éventuelle grève de la Centrale va sûrement paralyser plusieurs secteurs vitaux du pays à savoir : les Banques, Assurances, Douane, Impôt, Commerce et Administration générale. Un seul jour de grève de l’UNTM est une perte de plusieurs milliards de FCFA pour le pays.
Y. Doumbia

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