Journée internationale des Familles : Les jeunes filles aide-ménagères plaident pour la formalisation de leur travail
Le Mali à l’instar de la communauté internationale a célébré le dimanche15 mai 2022 à la Cité des enfants de Bamako, la Journée internationale des familles, qui a pour thème national : « Protection des enfants : rôles et responsabilités des familles ». Une occasion mise à profit par les jeunes filles aide-ménagères pour lancer un message de plaidoyer aux autorités maliennes pour l’amélioration de leurs conditions de vie à travers la formalisation de leur travail.
Selon le président de la Coalition malienne pour les droits de l’Enfant (COMADE), Antoine Akplogan, la célébration de la journée mondiale des familles permet de regarder en arrière et de préparer pour les prochaines années. « Le message fort de cette journée était le plaidoyer des jeunes filles aide-ménagères, qui jouent un rôle important dans nos familles. Nous sommes tous des travailleurs et les enfants sont laissés aux jeunes filles aide-ménagères à la maison. Pour que nous soyons satisfaits en termes de services rendus, il faudra que ces jeunes-filles soient bien formées. Elles ne font que réclamer ce droit auprès du ministère de la Formation professionnelle, qui forme déjà les jeunes diplômés. Elles méritent aussi d’être formées. Ce ministère est interpellé pour initier des programmes dans ce sens. Il y a eu aussi l’interpellation du ministère du Travail par rapport aux agences de placement. Pour la sécurité des aide-ménagères, il faudra un placement formel à l’emploi. Ainsi leurs droits seront respectés, il y aura moins de violence contre elles », a-t-il affirmé.
Pour sa part Marc Diarra, chargé de projet au Groupe de recherche action droits enfants Mali (GRADEM) dira : « les enfants doivent vivre en famille et être élevés par leurs parents. Nous avons mobilisé les pionniers pour qu’ils fassent passer un message à l’endroit des parents, qui portait sur le droit de vivre et d’être élevé en famille. C’était une façon pour nous aussi d’interpeller les parents, les communautés et les autorités par rapport à leur responsabilité respective dans l’éducation des enfants. Tous ces enfants que nous retrouvons aujourd’hui dans les rues, dans une situation de détresse, doivent avoir la chance d’être élevé dans une famille et par leurs propres parents ».
La présidente de Solidarité en faveur des aide-ménagères (SOLI-AM), Mme Samaké Berthe Bagayoko, de SOLI-AIM s’est dite convaincue qu’avec l’implication des structures d’encadrement des aide-ménagères, leurs conditions ont été un peu améliorées par rapport aux années passées. «Nous demandons aux autorités d’adopter des textes pour légaliser le travail de ces jeunes filles parce que jusqu’à présent elles subissent des injustices, des violences physiques, des injures, des retards de salaires etc », a-t-elle regretté.
Dans leur message de plaidoyer, les aide-ménagères(JFAM) ont sollicité l’aide et l’accompagnement de la ministre de la ministre de la Promotion de la Femme , de l’Enfant et de la Famille pour : « la prise en compte de leur formation dans le programme emploi jeune du ministère de la Formation professionnelle ; la création d’une structure formelle de placement des JFAM à l’emploi domestique pour leur droit à un emploi décent ; le respect des textes régissant le travail des enfants notamment les Conventions relative à l’âge d’accès à l’emploi (C 138) et la C182 portant sur les pires formes de travail des enfants ».
Quant au secrétaire général du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Chaka Magassa, il a promis de transmettre le message des jeunes filles aide-ménagères au ministre.
Aussi, a-t-il rappelé, la Journée internationale des Familles offre l’opportunité pour mieux faire connaître les questions relatives à la famille et aux processus économiques et démographiques qui l’affectent. « Elle dénote de la place et du rôle crucial de la famille dans la construction et la qualité du citoyen, bâtisseur de la nation. Le choix de thème de cette année traduit la volonté politique des plus hautes autorités du Mali à promouvoir les bonnes pratiques familiales en matière de protection des enfants, mais aussi à identifier les défis auxquels les familles sont confrontées », a précisé Chaka Magassa.
A Diamouténé