Journée de l’enfant africain : La COMADE plaide pour l’adoption rapide de la loi portant protection de l’enfant
Le Mali, à l’instar des autres pays africains, a célébré, hier jeudi 16 juin 2022, à la Cité des enfants de Bamako, la Journée de l’Enfant africain, en hommage à ceux de Soweto, en Afrique du Sud. Le thème de cette année est : « Éliminer les pratiques néfastes affectant les enfants progrès en matière de politiques et de pratiques depuis 2013 ».
L’évènement était présidé par la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Wadidé Founè Coulibaly, qui avait à ses côtés la représentante du Parlement des enfants, Djaminatou Kanouté ; le président de la Coalition malienne des droits de l’enfant (COMADE), Antoine Akplogan et la représentante du Fonds des Nations unies pour l’enfance(UNICEF).
La représentante du parlement des enfants, Djaminatou Kanouté a invité les autorités à associer les enfants aux prises de décisions, qui les concernent. « Les enfants veulent bien être consultés pour les questions ou décisions les concernant surtout dans ce contexte particulier où il est question de bâtir un nouveau Mali, c’est-à-dire le Mali-Koura, qui doit se faire de façon inclusive», a-t-elle affirmé.
Pour sa part, le président de la COMADE, Antoine Akplogan a plaidé pour une adoption rapide de la loi portant protection de l’enfant sur laquelle les acteurs de la protection de l’enfant et le gouvernement travaillent, depuis 2015.
« La loi portant protection de l’enfant est un outil de travail important, pour le Juge des enfants, une référence des organisations de protection des droits de l’enfant. Donc, la boussole pour la sécurité des enfants. Presque toutes les pratiques néfastes affectant les enfants figurent dans la Loi portant protection de l’Enfant : « les enfant en situation de rue (dont plus de 1575 en 2021 avec 43 % de filles soit 665, source rapport samu social. Au Mali, on estime aujourd’hui à plus de 10 000 enfants en situation de rue, rien qu’à Bamako) ; les enfants exploités par le travail dont les jeunes filles aide ménagères (à Bamako, on estime qu’il y a autant d’aide ménagères que de ménages, 290 000 ménages , recensement 2009 , INSAT 2012 ) ; les enfants déplacés (dont 1322 enfants dont 656 filles des sites de déplacés de Sénou et de Faladiè garbal sont sans acte naissance source ONG ADAC avril 2022 ) ; les enfants exploités par la mendicité (dont les enfants jumeaux ) ; les mariages d’enfants ; la violence , l’éducation violente, l’accueil en institution, les familles d’accueil , etc ; l’enlèvement et la stigmatisation des enfants atteints d’albinisme ; les cas d’enfants victimes d’esclavage par ascendance. La loi portant protection de l’enfant exprime les progrès en matière de politique de protection de l’enfant dans sa version vue et traitée par la COMADE », a-t-il précisé.
Il a réaffirmé la disponibilité de la COMADE à travailler en synergie avec le gouvernement et les partenaires techniques et financiers pour que la loi portant protection de l’enfant soit une réalité en ce moment de refondation de notre pays.
Quant à la représentante de l’UNICEF, elle a salué les efforts du gouvernement dans la défense et la promotion de tous les droits des enfants au Mali avant d’appeler à agir ensemble pour relever les défis. « La situation est particulièrement préoccupante dans les régions affectées par la crise. Je suis certaine que nous pourrons atteindre notre objectif commun d’offrir à chaque enfant au Mali tous ses droits. Ensemble continuons à agir pour que les enfants / adolescents au Mali puissent jouir pleinement de leurs capacités, se développer et grandir tout en préservant leurs rêves », a-t-elle martelé.
Prenant la parole, la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Wadidé Founè Coulibaly, elle a rappelé que les autorités du Mali ont placé la protection de l’enfance au cœur des programmes de développement du pays. « En ratifiant la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant en 1998, le Mali s’est engagé à garantir la protection, la participation et la jouissance aux enfants de leurs droits. Malgré les progrès, force est de constater que de nombreux enfants et leurs parents vivent dans les sites de déplacés et dans les camps de réfugiés à cause de la crise multidimensionnelle que connait notre pays. Mon département œuvre au quotidien pour que chaque enfant jouisse pleinement de ses droits, s’acquitte de ses devoirs afin de devenir un adulte responsable de demain », a-t-elle rassuré.
A D