JEAN-LUC MELENCHON : « La suspension des opérations conjointes avec l’armée malienne est étrange, irresponsable face à l’ennemi, et inapplicable en réalité ».

JEAN-LUC MELENCHON : « La suspension des opérations conjointes avec l’armée malienne est étrange, irresponsable face à l’ennemi, et inapplicable en réalité ».

Par L’ Indicateur du Renouveau

Le jeudi 3 juin 2021, la France a annoncé la suspension de ses opérations conjointes avec les Forces armées maliennes. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le président du parti la France insoumise, député à l’Assemblée nationale française, Jean-Luc Mélenchon, qualifie cette décision du Président français, Emmanuel Macron « d’étrange, irresponsable face à l’ennemi, et inapplicable en réalité ».

Selon le président de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, « aucun responsable politique français ne peut se désintéresser de ce qui se passe au Mali. Un seul et unique vote de l’Assemblée nationale depuis sept ans ! Depuis des mois, nous, les députés insoumis, nous réclamons que notre pays dise clairement à quelles conditions politiques les militaires français quitteront le Mali. Nous mettons en cause l’impasse politique dans laquelle nous nous trouvons si ce plan n’est pas connu.
Et de poursuivre : « Sinon, le risque de guerre sans fin nous menace. Et depuis le début, nous disons qu’il ne peut être question de partir du Mali sans que ce plan ne soit connu. Le départ dépend de cela. Hier, soudain le gouvernement français a annoncé la suspension de la coopération militaire bilatérale de la France avec le Mali. Et cela à titre conservatoire et temporaire. Cette décision entraîne l’arrêt automatique des opérations de la force Barkhane avec l’armée malienne. Elle est étrange, irresponsable face à l’ennemi, et inapplicable en réalité », a-t-il déclaré.
Jean-Luc Mélenchon dénonce aussi la politique de deux poids deux mesures du président français Emmanuel Macron face aux coups d’Etat au Tchad et au Mali.
« Une fois de plus, la macronie est prise de court, incapable de prévoir un événement pourtant préparé de longue main, semble-t-il. Aucune alerte ne semble avoir été déclenchée après que Macron ait lui-même personnellement adoubé au Tchad (et en se rendant sur place pour le faire), un autre putschiste, un général fils du maréchal-président tué, Idriss Deby. Personne ne semble avoir prévenu le président français qu’il avait ainsi envoyé un signal singulièrement encourageant pour tous les aventuriers de la région. Personne ne semble s’être soucié de savoir ce qui était en train de se préparer », a martelé l’opposant français.
Par ailleurs, dénonce le président de la France insoumise : « la décision de Macron de suspendre la coopération militaire, une nouvelle fois prise sans aucune concertation avec la représentation nationale. Elle sent fort l’improvisation et la précipitation, après des années de déni et d’immobilisme des autorités françaises sur la situation réelle du Mali et l’enlisement politique au Sahel. Dès l’entrée en guerre de la France au Mali, en janvier 2013, j’avais alerté sur l’absence de stratégie et sur l’irresponsabilité de placer notre armée face à une équation qui paraissait impossible à résoudre. Toutes les guerres aux terrorismes menées depuis 20 ans, notamment par les Etats-Unis, ont été des échecs cinglants qui n’ont fait que décupler la menace qu’elles prétendaient éradiquer. La lutte contre les organisations terroristes est avant tout une affaire de renseignement, de police, de justice, de développement économique, de lutte contre la crise écologique, de justice sociale, etc. ».
Et Mélenchon de mettre en garde contre un retrait immédiat des troupes françaises, sans plan, sans calendrier, sans objectifs clairs : « Il pourrait plonger des zones entières du Mali dans l’anarchie ou sous la coupe des djihadistes. Ce retrait doit être organisé sur une période permettant notamment la montée en puissance de la souveraineté populaire des Maliens et celle de l’ONU et des armées locales. Et il ne peut se faire sans tenir compte des aspirations démocratiques du peuple malien.
La question de la légitimité démocratique, au Mali ou ailleurs, n’est pas un gadget à géométrie variable que le président de la France peut brandir ou mettre sous le boisseau au gré des circonstances. Et l’organisation d’élections libres et contrôlées sont la seule issue acceptable aux impasses politiques ».

A. Diamouténé

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