«Je suis convaincu que l’Algérie a préféré risquer une crise diplomatique majeure avec le Mali que de laisser notre armée liquider d’un seul coup Iyad Ag Ghali, Amadou Kouffa et les chefs rebelles de la CMA qui se réunissaient quelque part dans le désert… », affirme Me Cheick Oumar Konaré.

Dans une publication sur un réseau social, Me Cheick Oumar Konaré, Me Konaré connu pour ses analyses sur plusieurs plateaux de télévision au Mali, juge est regrettable que l’Algérie ait abattu « délibérément » un drone malien. Cependant, pour résoudre le différend entre le Mali et l’Algérie,il préconise une médiation russe
« Je suis convaincu que l’Algérie a préféré risquer une crise diplomatique majeure avec le Mali que de laisser notre armée liquider d’un seul coup Iyad Ag Ghali, Amadou Kouffa et les chefs rebelles de la CMA qui se réunissaient quelque part dans le désert. C’est, en effet, sur cet état-major séparato-terroriste que l’Algérie s’est toujours appuyée pour transformer la région de Kidal en une poubelle où elle déverse ses propres trafiquants et ses propres terroristes », indique Me Cheick Oumar Konaré, ajoutant : « Tant qu’ils opéreront dans cette zone, ils éviteront le territoire algérien et pour les contrôler, Alger a fort besoin d’Iyad, de Bilal Ag Chérif et consorts. Bref, la sécurité d’Alger dépend de sa capacité à empêcher le Mali d’asseoir son autorité entière sur la région de Kidal ».
Selon Me Konaré, en abattant le drone malien, l’Algérie protège, bien sûr, ses alliés separato-terroristes, mais elle envoie aussi au Mali un triple message de colère. « De fait, elle ne digère pas que le Mali se soit retiré de l’Accord d’Alger; elle ne supporte pas non plus l’amitié croissante entre le Mali et le Maroc, pas plus qu’elle n’accepte l’émergence, à ses frontières, d’une puissance militaire de l’AES sur laquelle elle n’exercerait aucune influence », explique-t-il.
Jugeant « raisonnable » la réaction des autorités maliennes, Me Konaré propose des pistes de solutions. « Je crois, pour ma part, qu’il est possible de faire entendre raison à l’Algérie en explorant les trois pistes suivantes : recourir à un arbitrage de la Russie, qui est à la fois le principal partenaire militaire de l’Algérie et de l’AES; menacer de retirer la reconnaissance diplomatique des pays de l’AES à la République arabe sahraouie à laquelle Alger tient comme à la prunelle de ses yeux; menacer de retirer à la Sonatrach (société publique algérienne) tout permis d’exploration pétrolière et gazière au Mali; déployer le maximum de troupes et d’armements à Kidal et à la frontière algérienne afin de dissuader Alger d’une nouvelle attaque et de tenir en respect la CMA et compagnie ; proposer, sous la garantie russe, un nouvel accord de paix qui préserverait les intérêts fondamentaux du Mali tout en réintégrant les rebelles de la CMA dans le giron national. Eh oui! Un tel accord doit être négocié pendant que le Mali se trouve en position militaire favorable, contrairement au défunt Accord d’Alger que le Mali avait signé, le couteau sous la gorge, après une lourde défaite de son armée à Kidal », estime Me Konaré.
M D