Intégration de la lutte contre la COVID-19 dans les activités de routine au Mali : L’OMS et le ministère de la Santé peaufinent des stratégies

En vue de réfléchir sur les stratégies d’intégration de la lutte contre la COVID-19 dans les activités de routine du système de santé du Mali, le bureau de l’Organisation mondiale de la Santé(OMS) au Mali a, en partenariat avec le ministère de la Santé et du Développement social, organisé un forum, du 19 au 23 juin 2023 à Koulikoro.

Une soixantaine de cadre des secteurs de la santé, de l’élevage, de la protection civile, du service de santé des armées, et des partenaires techniques et financiers ont pris part à ces travaux de réflexion pendant 5 jours. La rencontre a permis, entre autres, de : discuter des stratégies de protection continue du personnel contre les éventuelles pandémies, identifier les options sur comment intégrer la surveillance COVID-19 dans le système de routine avec SIMR, voir comment adapter les outils de collecte des données sanitaires en intégrant COVID-19, discuter de la poursuite de la réponse communautaire COVID-19, voir comment intégrer la surveillance COVID-19, la prise en charge, la communication et la PCI (Prévention contrôle des infections).

Pour le point focal de l’initiative réponse communautaire COVID-19 de l’OMS Mali, Dr Pomme Parciekle Josué, ce forum de réflexion marque l’engagement de l’Organisation mondiale de la Santé à appuyer le Mali à s’aligner sur l’initiative globale d’intégration des interventions de santé développées après la déclaration de fin de l’urgence de santé publique de portée internationale de la pandémie de covid-19, par le directeur général de l’OMS.
« Nous avons réfléchi à une stratégie parfaite d’intégration de la COVID-19 dans toutes les activités en lien avec la surveillance, la communication, la PCI et la vaccination dans la routine des programmes nationaux et du système national de surveillance dans sa globalité. Une feuille de route de mise en œuvre de la stratégie a été élaborée avec les parties prenantes et une recommandation sur la suite à donner à la réponse communautaire a été formulée », a-t-il indiqué.

Hamadou Dicko, conseiller technique au ministère de la Santé et du Développement social, a rappelé que les agents de santé et beaucoup de ressources ont été orientés plus dans la lutte contre la COVID-19 en défaveur des services de santé essentiels y compris la vaccination systématique, augmentant, ainsi, le risque des épidémies de maladies évitables par la vaccination. « Il faudra reconnaitre que la lutte contre la COVID-19 est à l’origine de nouvelle approche, des idées et des innovations qui peuvent profitées d’avantages au renforcement du système de santé », a-t-il affirmé.

Il y a lieu, a-t-il poursuivi, de tirer profit des investissements en faveur de la vaccination contre la COVID-19, des innovations et des nouveaux outils mis en place dans le cadre de la lutte contre cette pandémie. « Plusieurs exemples que nous pouvons citer dans ce cadre notamment l’avenue de la santé numérique, le renforcement du système de surveillance en temps réel, l’initiative de la réponse communautaire qui ont renforcé les programmes de vaccination, les soins de santé primaires et la préparation aux épidémies. L’objectif de cet atelier est d’explorer les principaux domaines potentiels d’intégration des différentes composantes du programme de vaccination, des soins de santé primaires et du système de santé en général », a fait savoir Hamadou Dicko.
Il a remercié l’OMS pour son « appui multiforme et son engagement dès les premières heures de l’annonce de l’épidémie à COVID-19 dans notre pays. L’OMS, à travers son appui dans la lutte contre la COVID-19, continue à soutenir les initiatives du ministère de la santé pour renforcer son système ».

A noter que le ministère de la Santé et du Développement social du Mali dans sa note N°00001199 MSDS-CAB du 18 mai 2023 a annoncé l’intégration de la prise en charge de la COVID-19 dans les activités de la surveillance de routine.

Maintenir la vigilance sur la COVID-19

L’annonce de la fin de la classification de la COVID-19 comme urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), le 5 mai 2023, ne signifie pas que la COVID-19 est terminée en tant que menace pour la santé mondiale.

L’OMS martèle que la pandémie qui sévit, depuis 2019, continue de faire beaucoup de victimes. « La pire chose que pourrait faire un pays maintenant serait d’utiliser la déclaration de l’OMS datant du 05 Mai comme une raison de baisser sa garde, d’abandonner les bonnes pratiques déjà acquises dans le cadre de la prévention et de la lutte contre cette maladie ou de faire passer le message à sa population qu’il n’y a rien à craindre avec la COVID-19 ».

Selon Hamadou Dicko, conseiller technique au ministère de la Santé et du Développement social, toutes les activités de la lutte contre la COVID-19 se poursuivent normalement au Mali. « La lutte contre la COVID-19 n’est pas arrêtée parce que la maladie est toujours dans la communauté. La surveillance épidémiologique, la prévention et la vaccination contre la COVID-19 continuent à 100% dans notre pays. Les messages de sensibilisation sur la COVID-19 sont toujours diffusés. Les cordons sanitaires sont maintenus. Avec l’OMS, nous continuerons à coordonner nos actions dans le cadre de la lutte contre la COVID-19. Nous ne baisserons pas les bras tant que la maladie est là. », assure-t-il.

A la date du 22 juin 2023, la situation globale de la COVID-19 au Mali (depuis le 25 mars 2020) est de: 33 151 cas positifs de COVID-19 ; 32 332 cas guéris ; 743 décès ; 3 852 043 personnes complètement vaccinées ; 667 928 vaccinations incomplètes.

A Diamouténé