« Il ne suffit pas de dénoncer les violences, nous devons être proactifs dans leur prévention et leur élimination » dixit Moussa N’dione, «Jaraaf » de Bargny

« Il ne suffit pas de dénoncer les violences, nous devons être proactifs dans leur prévention et leur élimination » dixit Moussa N’dione, «Jaraaf » de Bargny

Dans le cadre du Forum des medias sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique : « Respect des droits humains et autonomisation des femmes », organisé du 4 au 6 décembre 2024 par le Réseau des medias africain pour la promotion de la santé et de l’environnement(REMAPSEN) avec l’appui technique et financier du bureau ONU-FEMMES pour l’Afrique et du Fonds français MUSKOKA, la Reine d’Oussouye, Ahan Kalidji Beatrice et Moussa N’dione, chef traditionnel communément appelé « Jaraaf de Bargny », ont animé un panel sur les changements de normes sociales par les leaders traditionnels.       

Selon Moussa N’dione, « Jaraaf » de Bargny, les leaders traditionnels ont  la responsabilité d’être à l’avant-garde des évolutions positives. «  En tant que leaders traditionnels, nous sommes les héritiers d’un patrimoine culturel millénaire qui place le respect et la dignité humaine au cœur de nos valeurs. Notre responsabilité aujourd’hui est de nous adapter aux exigences de notre temps tout en préservant ce qui fait notre identité », a-t-il fait savoir.

« La lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles n’est pas une rupture avec nos traditions », a estimé Moussa N’dione, « mais plutôt une continuation naturelle de notre rôle de protecteurs et de gardiens de l’harmonie sociale. C’est pourquoi nous devons être les premiers à nous lever et à agir concrètement pour un changement durable dans nos communautés…… Il ne suffit pas de dénoncer les violences, nous devons être proactifs dans leur prévention et leur élimination ».

Pour  Moussa N’dione, les femmes contribuent énormément au développement harmonieux de nos sociétés. « Nos mères, nos sœurs et nos filles ont toujours été les piliers de nos communautés, assurant la transmission de nos valeurs et contribuant activement à notre développement économique et social. Il est donc de notre devoir de créer un environnement où elles peuvent s’épanouir pleinement, libres de toute forme de violence ou de discrimination », a-t-il souligné avant de recommander la mise en œuvre d’actions concrètes notamment la médiation traditionnelle rénovée, l’éducation communautaire inclusive, et la lutte contre les pratiques néfastes.

Quant à la Reine d’Oussouye, Ahan Kalidji Beatrice, elle a insisté sur la sensibilisation contre la violence orale dont les conséquences peuvent, selon elle, entrainer le suicide. « C’est cette violence-là qui est plus difficile à régler dans les foyers. J’ai des ambassadeurs et des ambassadrices chez moi, qui m’aident à faire la sensibilisation. Donc, j’ai demandé à tout le monde, il faut qu’on brise le silence. La violence physique doit être combattue », a-t-elle déclaré.

L’une des solutions préconisées par la Reine d’Oussouye pour prévenir les violences contre les femmes est le développement du leadership des filles. Pour ce faire, elle a exhorté les filles à se former pour devenir des leaders de leurs communautés. « Je sensibilise les filles, je leur dis pourquoi pas nous. En tant que fille, avoir des rêves, de dire que moi, demain, je veux être autonome. Je ne veux pas dépendre de mon mari », a-t-elle expliqué.

A Diamouténé

 

 

 

 

 

Media Elles