Fraude massive à l’Université des Lettres et Sciences humaines de Bamako : 5 128 étudiants sans dossiers d’inscription
L’université des Lettres et des sciences humaines de Bamako est en proie à un vaste réseau de fraudeurs. Pour preuve : la première phase de l’opération spéciale d’audit des effectifs d’étudiants, qui a concerné la Faculté des Lettres, des langues et des sciences du langage (FLSL), a permis de mettre au grand jour un système de fraude massive à l’inscription.
La deuxième phase de cette opération a concerné la Faculté des Sciences humaines et des sciences de l’éducation.
Selon le communiqué du Recteur de l’université des Lettres et des Sciences humaines de Bamako, plusieurs étudiants de la Faculté des Lettres, des Langues et des Sciences du langage (FLSL) exploitaient ce circuit très sophistiqué de fraude depuis quelques années.
Devant l’ampleur du phénomène, une Commission ad hoc de vérification et de contrôle a été mise en place sous la supervision du Doyen de la FLSL, afin d’examiner les dossières d’inscription de l’année universitaire 2020-2021.
Le résultat de ce contrôle a permis de déceler « 5 128 étudiants sans dossiers d’inscription sur un total de 12 655 étudiants enregistrés à la scolarité de la FLSL, soit 40,52% de l’effectif qui n’ont pas versé de droits d’inscription à la comptabilité de la FLSL », précise le document du Recteur.
« Aussi, la Commission a décelé de nombreux étudiants professionnels qui se sont inscrits en payant 5 000 FCFA au lieu de 50 000 FCFA exigés par les textes », révèle le communiqué.
En effet, le communiqué du Rectorat indique que certains membres de l’AEEM et des personnels du Service de scolarité de ladite Faculté seraient impliqués dans ce réseau de fraude.
« Les premiers éléments de l’enquête interne laissent indiquer une collusion entre certains membres de l’AEEM et des travailleurs du Service de la scolarité de la FLSL », révèle le communiqué.
« Des sanctions règlementaires, à la hauteur de la faute commise, ont été immédiatement prises contre les agents impliqués. L’enquête se poursuit à l’interne pour faire toute la lumière sur cette situation et rassembler les éléments nécessaires avant de transférer le dossier à la justice », a annoncé le Recteur dans son communiqué.
En attendant, des pistes de solutions ont été urgemment dégagées par un conseil des professeurs pour arrêter l’hémorragie.
« L’une de ces pistes de solution est désormais l’exigence de la quittance du Trésor public sur chaque dossier physique lors de l’inscription », préconise-t-il.
F D