FAUTE D’ENTENTE AVEC LE GOUVERNEMENT : UNTM en grève de 5 jours à partir d’aujourd’hui
Par L’Indicateur du Renouveau
Les deux jours de nouvelles négociations n’ont pas permis de trouver un terrain d’entente entre le gouvernement sortant et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) autour des sept points de revendications. Par conséquent, la centrale a décidé d’observer une grève de 120 h soit 5 jours allant du lundi 17 au vendredi 21 mai 2021. Par solidarité syndicale, les syndicats de la Plateforme d’action commune (SYLMAT, SYNAC, SYNTRACT et CS-ADR) observeront aussi des arrêts de travail durant la période indiquée.
Malgré la démission du gouvernement, vendredi dernier, et la reconduction de Moctar Ouane au poste du Premier ministre afin de former une nouvelle équipe, la centrale syndicale UNTM a décidé de maintenir son mot d’ordre de grève. Et cela après deux jours (jeudi et vendredi) de négociations entre les deux parties.
Si dans un communiqué, le gouvernement sortant a évoqué sa volonté à poursuivre les efforts pour un climat social apaisé et propice à une Transition réussie, le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, dénonce une attitude méprisante et menaçante du gouvernement.
Face à la presse, vendredi dernier, le secrétaire général a mis en garde contre les autorités.
« L’UNTM est une centrale responsable et n’a pas peur des menaces. Nous avons un partenaire qui nous méprise. Mais, nous ne sommes pas un partenaire à négliger, car les conséquences sont énormes », dira Katilé.
Durant sa rencontre avec la presse, le secrétaire général a aussi révélé que durant les deux jours des négociations, le gouvernement sortant n’a fait aucune proposition. Au contraire, le ministre sortant du Travail, de la Fonction publique aurait proféré des menaces à l’encontre de la centrale.
« Nous ne sommes pas seuls. Nous avons déjà saisi la CSI-Afrique, la Francophonie et les différentes organisations des droits de l’Homme au Mali », a-t-il prévenu.
Concernant la démission du gouvernement, Katilé a été clair sur la question.
« C’est juste une tentative de saboter notre lutte. La démission du gouvernement ne changera rien à notre lutte. L’Etat est une continuité et la grève est consommée », a-t-il fait savoir.
Pour rappel, le cahier de charges de l’UNTM comporte 7 points de doléance à savoir : l’application immédiate des accords dont les délais sont à termes échus ou dépassés par rapport aux délais du procès-verbal de conciliation signé le 5 février 2021 ; le traitement diligent des accords dont les délais ne sont pas arrivés à terme en vue de l’extinction du procès-verbal de conciliation signé le 5 février 2021 ; la prise en main par le gouvernement de Transition des salaires des travailleurs de la COMATEX-SA ainsi que le redémarrage de la production dans l’immédiat.
L’UNTM exige également l’élargissement de la prime de judicature aux greffiers et secrétaires des greffes et parquets conformément à l’harmonisation du point 1.1 du procès-verbal de conciliation signé le 5 février 2021 ; le retour à leur poste respectif des 22 travailleurs du ministère de l’Administration territoriale relevés suite à la grève du 9 novembre au 22 décembre 2020, sous l’effet du décret pris en Conseil des ministres du 18 décembre 2020 ; l’application immédiate du point d’accord relatif au paiement des salaires et accessoires de salaires des fonctionnaires des collectivités territoriales du cadre de l’administration générale conformément aux procès-verbaux de conciliation des 23 mai 2017, 24 mai 2018 et 26 juin 2019 ; l’application immédiate des Accords d’établissement des agences de développement régional (ADR) du Mali).
Faute d’entente autour de ces revendications, l’Union nationale des travailleurs (UNTM), les syndicats de la Plateforme d’action commune (SYLMAT, SYNAC, SYNTRACT et CS-ADR) et le Syndicat des greffiers observent à partir d’aujourd’hui, une grève de 5 jours allant du lundi 17 mai 2021 à zéro heure au vendredi 21 mai 2021 à zéro heure sur toute l’étendue du territoire.
Y. Doumbia