Drépanocytose: Les femmes atteintes courent un risque de décès maternel 4 à 11 fois plus élevé

Suite à ses propres constats selon lesquels : « les femmes atteintes de drépanocytose courent un risque de décès maternel 4 à 11 fois plus élevé que celles qui n’en sont pas atteintes », l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié, le vendredi 20 juin 2025, la 1ère directive mondiale visant à améliorer les soins de grossesse pour les femmes atteintes de drépanocytose.
Dans sa directive, qui est la première d’une nouvelle série sur la prise en charge des maladies non transmissibles pendant la grossesse, l’OMS souligne : « les risques pour la santé associés à la drépanocytose s’intensifient pendant la grossesse, en raison des besoins accrus en oxygène et en nutriments de l’organisme ».
Aussi, révèle-t-elle: « Les femmes atteintes de drépanocytose courent un risque de décès maternel 4 à 11 fois plus élevé que celles qui n’en sont pas atteintes ».
Et d’expliquer : « Elles sont plus susceptibles de souffrir de complications obstétricales comme la prééclampsie, tandis que leurs bébés présentent un risque accru de mortinatalité, de naissance prématurée ou de petite taille ».
Par ailleurs, soutient l’agence Onusienne : « Les nouvelles lignes directives de l’OMS visent à améliorer les soins de grossesse pour les femmes atteintes de drépanocytose ».
Quant à la directrice de la recherche et de la santé sexuelle et reproductive à l’OMS et au Programme spécial des Nations unies pour la reproduction humaine (HRP), Dr Pascale Allotey, elle a fait savoir : « Grâce à des soins de santé de qualité, les femmes atteintes de maladies héréditaires du sang comme la drépanocytose peuvent vivre des grossesses et des accouchements sains et sans risque ».
Pour cela, elle conseille : « Face à la progression de la drépanocytose, il est urgent d’investir davantage pour élargir l’accès aux traitements fondés sur des données probantes pendant la grossesse, ainsi qu’au diagnostic et à l’information sur cette maladie négligée ».
Les nouvelles lignes directrices de l’OMS, apprend-on, comprennent plus de 20 recommandations couvrant : « la supplémentation en acide folique et en fer, y compris des ajustements pour les zones d’endémie palustre ; la prise en charge des crises drépanocytaires et soulagement de la douleur ; la prévention des infections et des caillots sanguins; le recours à des transfusions sanguines prophylactiques; et un suivi complémentaire de la santé de la femme et du bébé tout au long de la grossesse.
Pour Dr Doris Chou, médecin-chef et auteure principale desdites recommandations : « Il est essentiel que les femmes atteintes de drépanocytose puissent discuter de leurs options de soins dès le début de la grossesse, voire avant, avec des professionnels de santé compétents ».
Et de poursuivre : « cela permet de prendre des décisions éclairées quant aux options thérapeutiques à poursuivre ou à adopter, ainsi que de convenir de la gestion des complications potentielles, afin d’optimiser les résultats pour la femme, sa grossesse et son bébé ».
Pour rappel, la drépanocytose est un groupe de maladies héréditaires du sang caractérisées par des globules rouges de forme anormale, en forme de croissant ou de faucille. Environ 7,7 millions de personnes vivent avec la drépanocytose dans le monde, un chiffre en hausse de plus de 40% depuis 2000. On estime que la drépanocytose cause plus de 375 000 décès chaque année.
La maladie est plus répandue dans les régions d’endémie palustre, notamment en Afrique subsaharienne (environ 8 cas sur 10), ainsi que dans certaines régions du Moyen-Orient, des Caraïbes et d’Asie du Sud.
A Diamouténé