Mali-Dr Madina Konaté, coordinatrice de la CSLS-TBH « On peut vivre avec l’hépatite B et mourir de tout sauf d’elle si on suit le traitement »

Endiguer les hépatites afin qu’elles ne constituent plus une menace de santé publique au Mali, telle est l’ambition de la Cellule sectorielle de lutte contre le Sida, la tuberculose et les hépatites virales (CSLS-TBH) qui était en conférence de presse, le vendredi dernier, dans le cadre de la Journée mondiale contre l’hépatite virale, célébrée le 28 juillet 2025 sous le thème : « Cassons les barrières ».
Avec un taux de prévalence de 12,1% soit 2 500 000 personnes infectées pour l’hépatite B et 1,3% soit 300 000 personnes infectées pour l’hépatite C en 2020, le Mali se place en zone de forte endémicité. Cependant, la coordinatrice de la CSLS-TBH Dr Madina Konaté a indiqué qu’il est possible de mourir de tout sauf de l’hépatite B qui est le type d’hépatite.
Selon elle, au cas où le résultat du dépistage est positif, il est impératif de suivre le traitement. « On peut vivre avec l’hépatite B et mourir de tout sauf d’elle si on suit le traitement », a-t-elle laissé entendre, insistant sur la nécessité de se faire vacciner systématiquement pour ceux qui auront un résultat négatif à l’issue du dépistage.
Dr Konaté a également exprimé ses inquiétudes sur la contamination mère-enfant de l’hépatite B, en invitant toutes les femmes enceintes à faire le dépistage pour, dit-elle, éviter une éventuelle transition du virus à leur bébé.
Les inquiétudes de la coordinatrice de la CSLT-BTH sont partagées par Pr Moussa Y Dicko, spécialiste des hépatites de l’hôpital Gabriel Touré, qui a révélé que : « Selon une étude récente qui a été faite dans une de nos structures, 17% des femmes enceintes portent le virus. Et quand une femme enceinte porte le virus, si rien n’est fait, elle va transmettre le virus à son bébé ».
Et de déplorer : « Malheureusement, ce sont ces enfants-là qui vont faire une maladie chronique. À 20 ans, 30 ans, ils vont faire une maladie chronique du foie. Quand ils vont faire cette maladie chronique, ils vont faire une cirrhose, et 10 ans après, 40, 45 ans, 50 ans, ils vont faire le cancer du foie. Le défi actuel est donc le dépistage puisque 80 % de la population ne connaissent toujours pas leur statut ».
Rappelons que la Journée mondiale contre l’hépatite virale est l’occasion d’intensifier les efforts internationaux de lutte contre les maladies, d’encourager l’engagement des individus, des partenaires et du grand public, ainsi que de souligner le besoin d’une riposte mondiale plus énergique. Elle offre l’opportunité de faire connaitre et de mieux comprendre le problème mondial de santé publique posé par les hépatites virales et de stimuler le renforcement de la riposte dans les Etats membres de l’Organisation mondiale de la Santé(OMS).
Au Mali, la célébration de la Journée mondiale contre l’hépatite virale aura lieu le 31 juillet 2025.
A Diamouténé