Conseil régional de l’Ordre des médecins du District de Bamako : L’accès aux soins de santé au cœur des échanges de la 2e Assemblée générale
« La problématique de l’accès aux soins de santé au Mali », tel était le thème principal de la 2è assemblée générale du Conseil régional de l’Ordre des médecins du District de Bamako (CROMDB) qui s’est tenue le samedi 26 mars 2022 à la Maison des aînés de Bamako.
La cérémonie d’ouverture de la rencontre était présidée par le ministre délégué chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés, parrain de l’événement, Oumarou Diarra ; en présence du représentant du gouverneur du District de Bamako, Yaya Waïgalo ; du président du CROMDB, Modibo Doumbia, et du représentant du laboratoire Pharma Denk.
Selon le président du CROMDB, Modibo Doumbia, l’accès aux soins de santé est et demeure un véritable défi pour les pays en voie de développement comme le Mali.
« Au Mali, le ratio est de 7 personnel de santé pour 10 000 habitants contre les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (23 personnels/10 000 habitants). Cette situation doit encourager des recrutements en masses des médecins dans la Fonction publique de l’Etat », a-t-il suggéré.
Aussi, a-t-il fait savoir, l’année 2021 a été marquée par une mission conjointe (OPS, IGS, DRS) d’audit et de vérification des structures de santé de Bamako et environs sur instruction du Premier ministre.
« Cette mission d’audit des structures privées de santé de Bamako a relevé des insuffisances notoires dans la pratique quotidienne de notre art. Ces insuffisances nous interpellent tous et nous devons agir ensemble et maintenant pour un renouveau de la bonne pratique médicale au Mali. Ces insuffisances sont marquées par l’absence d’autorisation d’exercice privé, de licence d’exploitation, le double exercice, etc. Devant cet exercice illégal, une plateforme digitale de recensement des médecins et des structures de santé a été lancée pour assainir notre espace. Elle est disponible sur Play Store et Google », a-t-il souligné.
Par ailleurs, soutient le président du CROMDB, la crise sanitaire Covid-19 a montré la vétusté de notre système de santé qui mérite une attention particulière des autorités de la Transition pour le renouveau de notre système de santé et surtout une motivation du personnel de santé puis un accompagnement à hauteur de souhait des médecins libéraux.
« Ce secteur libéral est souvent oublié par l’Etat dans la mission publique. Nous demandons aux autorités plus d’actions vigoureuses dans le sens de la prévention, plus de soutien de l’agent de santé en première ligne dans cette lutte acharnée contre la Covid-19 », a-t-il noté.
Dans la foulée, le président du CROMDB, Modibo Doumbia, a décrié la formation actuelle des jeunes médecins dans les facultés de médecine privée.
« Le constat est amer tels que le recrutement des étudiants sans le baccalauréat en 3e et 4e année, des doctorats dans les spécialités douteuses à l’UP de Kabala », a-t-il dénoncé.
Pour sa part, le représentant du gouverneur de Bamako Yaya Waïgalo, a rappelé : « En 2021, nous avons réalisé 300 nouvelles inscriptions au registre national, 210 agréments d’exercice privé, 271 cartes professionnelles et 30 licences d’exploitation des structures privées de santé et des campagnes de sensibilisation sur la Covid-19 dans les structures de santé de Bamako ». Il a profité de l’occasion pour réitérer le soutien du Gouvernorat au CROMDB dans la résolution des problèmes auxquels les médecins de Bamako sont confrontés.
Quant au ministre délégué chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés ; Oumarou Diarra, il a promis d’œuvrer pour « l’amélioration du plateau technique et des conditions de travail du personnel de santé. Bientôt, certaines spécialités n’auront plus besoin de faire de concours d’entrée dans la Fonction publique », a-t-il révélé.
FD