Changements climatiques au Mali : OXFAM engage le débat sur les défis et les opportunités
Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Modibo Koné, a présidé, le lundi 8 mai 2023, la table ronde sur les changements climatiques et la biodiversité organisée par OXFAM. Le thème retenu est : « Environnement et changement climatique : défis et opportunités ». Objectifs : réunir les acteurs évoluant dans les secteurs de l’environnement mais aussi ceux touchés par les impacts du changement climatique afin de dresser un état des lieux, renforcer la synergie et évaluer les potentiels opportunités d’intervention et de collaboration.
C’était en présence du directeur pays OXFAM au Mali, Dr Ahmed Maiga et du Chef de la coopération à l’ambassade de Belgique au Mali, Corintin Delepaut.
Selon le directeur pays OXFAM au Mali, Dr Ahmed Maiga, les effets du changement climatique font reculer les efforts actuels de développement pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté dans la région Afrique de l’Ouest.
« Et pour répondre à l’ambition d’Oxfam au Mali de réduction des inégalités et des injustices sociales, nous avons pris le parti d’inclure la justice climatique comme un axe transversal dans l’ensemble de nos piliers », a-t-il déclaré.
Et d’expliquer : « Nous mettons en œuvre un éventail d’activités liées à la biodiversité et aux écosystèmes, pour encourager la création d’emplois et d’opportunités économiques durables, et le renforcement de la résilience des communautés, notamment les plus vulnérables que nous appuyons. (Reverdissement, mobilisation de groupements d’épargne contribuant aux activités de plantation d’arbres, soutien aux unités de production de beurre de karité afin de motiver les femmes dans la pratique de l’agroforesterie, semences améliorées adaptées, fumure organique, NTIC etc.).
Notre ambition ici c’est donc d’assurer que la société civile soit suffisamment informée et mobilisée pour assurer la redevabilité sur les engagements pris (dans le cadre de l’accord de Paris et les contributions nationales déterminées) et que chaque partie prenante soit en mesure de mobiliser des ressources adéquates aussi bien pour le secteur public que privé afin de soutenir des initiatives qui tendent à renforcer la lutte et l’adaptation aux effets des changements climatiques ».
Pour sa part, le Chef de la coopération à l’ambassade de Belgique au Mali, Corintin Delepaut a réaffirmé l’engagement de son pays à accompagner le Mali dans la lutte contre les changements climatiques.
Quant au ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Modibo Koné, il a rappelé : « l’ambition du Mali de réduire de 40% ses émissions de carbone à l’horizon 2030 et d’accroitre les investissements en cours dans les secteurs les plus vulnérables aux changements climatiques, nécessite la mobilisation de tous les acteurs de développement du Mali ».
Aussi, il s’est félicité des résultats obtenus dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques au Mali, à savoir : « la ratification de la majorité des Accords M
multilatéraux en lien avec les changements climatiques, notamment la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques et l’Accord de Paris sur le Climat ; l’élaboration du Programme d’Action National d’Adaptation (PANA) aux effets néfastes des changements climatiques ; l’élaboration d’une politique, d’une stratégie et d’un plan d’action en matière de changement climatique ; l’élaboration du Cadre stratégique pour une Économie verte et résiliente aux changement climatiques aux changements climatiques ; la création du Comité́ national changements climatiques; la création du fonds climat Mali ( ce fonds a pu financer au cours des deux dernières années, une trentaine de projets pour un montant de plus de 20 milliards de F CFA); l’élaboration de la Contribution Déterminée au niveau National (CDN) (dont nous venons de lancer récemment la deuxième phase du projet consacrée à sa mise en œuvre) ».
Par ailleurs, dira le ministre Koné, « la présente table ronde, en réunissant les acteurs de divers horizons, nous donne l’opportunité de faire la synthèse de nos efforts déployés en termes d’adaptation aux effets du phénomène, d’identifier les défis à relever et de dégager des lignes directrices pour le futur. Pour ce qui concerne mon Département, il ne ménagera aucun effort ne sera épargné pour la construction d’un Mali émergent, vert et résilient aux changements climatiques ».
A noter, au cours de cette table ronde, les échanges ont porté sur : « Comment la lutte contre les changements climatiques s’intègre dans les efforts de développement et moyens d’existences durables au Mali », « Société civile, recherche et technologie », « Financements climatiques », « Construire une approche Nexus pour le narratif du changement climatique au Mali ».
Pour rappel, au Mali, les aléas climatiques rendent de plus en plus fragiles les communautés, et avec 65% de son territoire situe en zone désertique ou semi-désertique, le pays fait face à de nombreux défis sur le plan de la lutte contre la désertification et entraine une situation alimentaire précaire au regard de la forte dépendance du secteur primaire (près de de la population active vit en milieu rural et dépend de moyens de subsistance issu de l’agriculture et de l’élevage), d’autant dans les zones rurales ou les populations sont pousser à rechercher des sources de revenus en dehors de l’exploitation familiale fortement vulnérables au changement climatique et à dépendre inexorablement toujours plus du marché pour leur alimentation. La forte croissance démographique du pays, couplée aux contraintes climatiques entraine une surexploitation des ressources naturelles.
Ainsi, la réduction de la productivité agricole et l’impact socioéconomique qui en résultent augmentent la situation de pauvreté et de vulnérabilité des communautés.
A Diamouténé