Cartes nationales d’identité biométriques : Les opérations se font attendre à Kidal

Cartes nationales d’identité biométriques : Les opérations se font attendre à Kidal

Les observateurs de la Mission d’observation des élections au Mali (MODELE Mali) ont suivi, courant mars 2023, au niveau local, les activités ayant un impact sur le processus électoral, à savoir : la mise en place des coordinations de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE), la mise à jour des données pour les cartes nationales d’identité biométriques et les réactions autour du projet de nouvelle Constitution.

Conformément à la lettre n°0057/MATD-SG du 22 mars 2023, selon les observateurs de la MODELE-Mali, dans un rapport publié le 11 avril 2023, les partis politiques et la société civile sont en train de désigner leurs représentants devant siéger dans les coordinations locales de l’AIGE. Le tirage au sort est le mode majoritaire de désignation sur le terrain en l’absence de consensus dans la plupart des localités.
S’agissant des travaux de mise à jour des données pour l’obtention des cartes nationales d’identité biométriques, selon la mission d’observation, se déroulent dans les localités observées par la MODELE Mali, excepté Kidal, où les travaux de mise à jour des cartes biométriques n’ont pas encore démarré.
Dans l’ensemble des localités observées, les mises à jour se font dans les locaux des commissariats de police et des brigades de gendarmerie qui sont basés au niveau des chefs-lieux de cercle.
Les difficultés signalées concernent le manque d’informations fiables sur les lieux d’enrôlement ; l’insuffisance de matériel et de personnel pour faire l’enrôlement et l’accès difficile pour les populations des communes éloignées des chefs-lieux de cercles.
Les populations se rendent nuitamment dans les lieux d’enrôlement, précisément entre 3h et 4h du matin, sans toutefois parvenir à se faire enrôler.
La Mission s’inquiète de la lenteur des opérations de mise à jour des données nécessaires à l’obtention de la carte nationale d’identité biométrique et des difficultés rencontrées par les citoyennes et citoyens dans leurs démarches qui auront, est-elle convaincue, un impact sur la date du scrutin référendaire sachant que la carte nationale d’identité biométrique est obligatoire, suivant l’article 71 (nouveau) de la loi électorale, pour voter et environ 8 millions d’électeurs sont en attente de ce document.
Le projet de Constitution, selon la MODELE-Mali, est accueilli favorablement dans la plupart des régions, notamment à Kayes, Koulikoro, Sikasso, Mopti et Tombouctou, par les leaders religieux et les légitimités traditionnelles même si certains aspects font toujours débat, tel que le concept de laïcité.
« Sur le plan politique et en l’absence d’un nouveau calendrier électoral, les acteurs mènent peu d’activités de sensibilisation et de mobilisation sociale en vue d’une participation massive aux élections de fin de transition. La modification de la loi électorale et le projet de Constitution ne font pas encore l’objet d’une vulgarisation à grande échelle auprès des populations », indique la Mission.
Enfin, la Mission déplore la situation sécuritaire qui continue à être précaire dans les régions du Centre et du Nord du pays, notamment à Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao.
Un état marqué dans la région de Sikasso par l’attaque d’une délégation comprenant des chefs de services régionaux et une équipe de reportage de l’ORTM, le 4 mars 2023, entre Loulouni et Sikasso.
Dans la région de Ségou, le commissariat de police du 2è arrondissement a fait l’objet d’une attaque terroriste.
« De l’avis général des populations des localités observées, les forces de défense et de sécurité devraient fournir des efforts supplémentaires en vue d’assurer la sécurisation des prochaines élections et, de manière plus globale, parvenir à la sécurisation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national », souligne le rapport de la MODELE- Mali.
Les recommandations de la Mission
En vue de respecter les délais de fin de transition et aboutir à des élections libres, transparentes et équitables, la MODELE Mali recommande :
Aux Autorités de la transition : la sécurisation renforcée des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national ; l’amélioration du processus de mise à jour des données pour la carte nationale d’identité biométrique en prenant notamment les mesures suivantes : la multiplication des équipes d’enrôlement et de validation, renforcées par des équipes mobiles ; la mise à disposition de tablettes de bonne qualité et de formulaires d’enrôlement en quantité suffisante ; et la pérennisation du dispositif d’enrôlement et de mise à jour ; la large vulgarisation du contenu du projet de Constitution dans toutes les langues nationales.
A l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) : la publication d’un calendrier électoral réaliste pour le retour à l’ordre constitutionnel et d’un chronogramme détaillé pour la tenue du référendum constitutionnel ; l’accélération du processus d’installation et d’opérationnalisation de ses coordinations dans les régions, cercles, communes, ambassades et consulats, conformément aux articles 22, 23 et 24 (nouveau) de la Loi électorale en vigueur ; la supervision des opérations d’enrôlement, de validation, d’impression et de remise des cartes nationales d’identité biométriques devant servir de cartes d’électeurs ; la mise en place dans les meilleurs délais du processus d’accréditation des observateurs tel que prévu à l’article 39 de la Loi électorale.
Par ailleurs, selon la MODELE-Mali, il serait utile que le président de l’AIGE précise l’étendue des attributions des observateurs en mentionnant leur présence à toutes les étapes du processus électoral y compris aux différents niveaux de centralisation des résultats provisoires et définitifs.
Source: L’ Indicateur du Renouveau

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