Campagne de vaccination du cheptel malien 2021-2022 :Le CICR restitue le bilan des régions du Centre et du Nord
La Délégation du Comité international de la Croix Rouge (CICR) au Mali organise, du 2 au 4 août 2022, à l’hôtel Mandé de Bamako, un atelier de restitution du bilan de sa campagne de vaccination du cheptel malien 2021-2022 dans les régions du Centre et du Nord du Mali.
Le Coordinateur adjoint du département sécurité économique au CICR, John Korongo, a axé son intervention sur l’importance de cet atelier de restitution, surtout pour les prochaines campagnes de vaccination. « Il est utile de savoir ce qui a manqué pour mieux faire afin qu’on puisse davantage améliorer le programme et renforcer la collaboration », indique-t-il.
Pour sa part, la cheffe des opérations du CICR au Mali, Freya Raddi, dira que son organisation développe et met en œuvre dans les régions du Centre et Nord du Mali, des programmes qui contribuent au renforcement des moyens d’existence de plusieurs ménages dans le secteur agro- pastoral parmi lesquels la vaccination des gros et petits bétails, la formation des auxiliaires vétérinaires, l’appui à la production fourrager, etc.
« En ce qui concerne la vaccination animale particulièrement, ce sont plus de 3 900 000 têtes de bétail qui ont été vaccinées dans les régions de Gao, Ménaka, Mopti, Tombouctou, Taoudéni et Kidal, en collaboration avec les services vétérinaires et les mandataires. Ce sont aussi plus de 104 000 ménages qui ont directement bénéficié de ce programme de vaccination. En outre, 10 765 ménages agropasteurs du Centre et du Nord ont été appuyés en aliment bétail (2 153 tonnes distribuées) pendant que 30 ménages ont été appuyés pour la production de fourrage vert hydroponique durant la soudure pastorale.
Au total, ce sont 17 parcs de vaccination et 12 infrastructures d’hydraulique pastorale qui sont réalisés ou en cours d’exécution. Enfin, 19 nouveaux auxiliaires d’élevage ont suivi une formation de 4 mois dans un établissement agricole. Chacun d’eux a obtenu un kit vétérinaire lui permettant de mener des activités de santé animale de proximité, sous la couverture d’un mandataire privé ou d’un agent vétérinaire. En plus, 80 auxiliaires d’élevage du Nord et Centre du Mali, vont suivre une formation de recyclage cette année », explique-t-elle.
Aussi, a-t-il réaffirmé la disponibilité du CICR à œuvrer avec tous ses partenaires locaux pour développer et pérenniser les synergies permettant de répondre efficacement aux besoins des agro- éleveurs qui sont soumis aux effets des aléas climatiques doublés d’insécurité.
En effet, à travers cet atelier, il s’agit d’informer les parties prenantes sur les réalisations au niveau régional de la campagne 2021-2022 et de les édifier surtout sur les forces, faiblesses, contraintes et opportunités enregistrés par les acteurs de terrain que sont les mandataires ; diffuser les stratégies nationales de lutte contre la peste des petits ruminants (PPR) et la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) et intégrer les recommandations des politiques nationales édictées par le ministère du Développement rural à travers la Direction nationale des Services vétérinaires (DNSV) ; mener une réflexion sur le devenir du Programme d’appui à l’élevage et pêche au Mali avec pour thème « Changement climatique sur l’élevage au Mali et réponses adaptées dans les zones d’intervention du CICR » ; mener une réflexion sur le système dynamique bétail au Mali ; renforcer les capacités des participants (mandataires) sur la qualité des pièces justificatifs de campagne de vaccination.
Pour rappel, au Mali, l’élevage contribue à hauteur de 15,2% au PIB aux revenus des populations rurales pour environ 80% dans les systèmes pastoraux et 18% dans les systèmes agro-pastoraux et aux recettes d’exportation pour environ 20% par an en moyenne.
Il occupe la 3è place des produits d’exportation après l’or et le coton.
Le cheptel malien occupe le 1er rang dans l’espace UEMOA, le second dans l’espace CEDEAO. Les effectifs des grands et petits ruminants sont beaucoup plus importants dans les régions du Centre et du Nord du pays et ils sont estimés en 2016 à 10 941 400 bovins, 15 900 500 ovins, 22’141650 caprins, (Rapport annuel DNPIA, 2016).
La succession des rebellions et l’insécurité au banditisme ambiant ont fortement contribué à fragiliser le peu de service qui était disponible et à compliquer davantage l’accès aux services vétérinaires.
A D