Bras de fer entre Mali et LES institutions de Bretton Woods : « Difficiles conditions » de décaissement des 60 millions de dollars promis en avril 2024

Un bras de fer est  engagé depuis deux  mois entre  les autorités de la transition  et  les
responsables de la Banque mondiale. Selon le ministre de l’Économie et des Finances,
Aloussenou  Sanou, l’institution  de Bretton Wood  refuse pour l’instant  de  décaisser les
60 millions de dollars américain, obtenus par le gouvernement en avril 2024. Elle
conditionne le versement du montant promis par une réduction de la masse salariale.

La signature et l’engagement de  la Banque  Mondiale  d’octroyer les 60 millions de dollars
lors des Réunions du Printemps  d’avril 2024 à New York avaient  été bien accueillis par les
autorités de la transition malienne. Cet enthousiasme fût de courte durée. Pour cause,
révèle le ministre de l’Economie et des Finances, le jeudi devant le Conseil National de
Transition : « le gouvernement a obtenu des accords avec le Fonds monétaire international
(FMI) et la Banque mondiale. A  présent, il y a des difficultés pour mobiliser ces ressources.
Les 60 millions de dollars qui avaient été annoncés ne sont pas encore décaissés ». L’argent
promis devrait permettre au gouvernement de soutenir le secteur énergétique, confronté à
l’une des pires crises depuis sa création.
Devant le CNT, le ministre Aloussenou Sanou est passé aux aveux  en déclarant que  le non
décaissement de ce montant  plonge  en partie  le pays  dans des  difficultés financières. Et
de poursuivre que  le Mali est confronté à beaucoup de crises  qui  expliquent aujourd’hui le
resserrement très important du financement de l’économie nationale. « Les bailleurs de
fonds ne nous accompagnent pas », a expliqué  le ministre de l’Economique, annonçant que
la Banque centrale a adopté  une  nouvelle politique de resserrement de la liquidité  qui,
selon lui, a créé d’énormes difficultés pour les banques à assurer le financement correct de
l’économie nationale.
Selon  les explications  du  ministre de l’Economie et des Finances devant  les membres du
CNT, le jeudi dernier,  les  conditions imposées par la Banque Mondiale (BM) pour décaisser
les 60 millions de dollars  ne sont pas en faveur de notre pays.  La Banque Mondiale  exige du
Mali une baisse de la masse salariale comme l’une des conditions sine qua none  pour qu’elle
autorise le décaissement de ces  montants. Toute chose que  le gouvernement malien
refuse également pour l’instant.
Le ministre Aloussenou Sanou a clairement dit que le Mali n’est pas  prêt à se conformer à
cette injonction de la Banque  Mondiale pour pouvoir obtenir les 60 millions de dollars. En
alternative au financement de la Banque Mondiale pour soutenir le secteur énergétique, les
autorités  maliennes  parient sur  la  carte  du pétrole  nigérien.  Ce pays voisin  s’est engagé
à vendre son pétrole  au Mali à un prix bas pour soutenir le secteur énergétique confronté à
une rupture de fourniture  d’électricité  à sa clientèle. Toute chose que  la   Banque
Mondiale  ne veut pas  en souhaitant que  les achats d’électricité se fassent à partir des pays
de l'Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal   (OMVS).
Aux termes des réunions de printemps  d’avril 2024,  le  ministre  de l’Economie et des
Finances avait  obtenu  une promesse de financement de 60 millions de dollars (soit 36,9
milliards FCFA) auprès de ces institutions de Breton Wood. C’est la Banque Mondiale qui
devait « immédiatement » mettre à disposition du gouvernement de transition malien  cette

somme. Un montant que les autorités du  Mali devaient utiliser pour « l’améliorer la
fourniture d’énergie ». C’est-à-dire, ces millions de dollars  devaient permettre à l’Energie du
Mali de faire face aux achats de carburants ou d’énergie à partir des pays de l’Organisation
pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS). Outre, ce montant non décaissé devait
également permettre d’accompagner d’autres projets sur la réalisation d’infrastructures
photovoltaïque pour charger le mix énergétique.

Source: IR

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