Bras de fer entre le gouvernement et les ex-rebelles de la CMA : Amadou Albert Maïga, membre du CNT, met le pied dans le plat

Bras de fer entre le gouvernement et les ex-rebelles de la CMA : Amadou Albert Maïga, membre du CNT, met le pied dans le plat

Amadou Albert Maiga, membre du CNT, estime que la guerre est « inévitable »
Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, Amadou Albert Maïga, membre du Conseil national de transition (CNT), estime qu’une guerre est « inévitable » entre l’Armée malienne et les ex-rebelles réunis au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Ces propos d’Amadou A. Maïga traduisent la tension qui existe entre les autorités maliennes et la CMA, depuis quelques semaines, concernant la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale (APR) au Mali.

 

« Je suis sûr et certain que cette guerre à Kidal est inévitable. La visite des diplomates à Kidal ne doit pas vous faire peur. Les tapages de la CMA autour de leur fusion en un seul groupe ne doit pas vous faire peur », affirme Amadou Maïga, membre du CNT.
Et de poursuivre : « Aujourd’hui, l’Armée est en train de s’équiper, acheter des équipements, pour que le jour où nous allons nous lever, la question de Kidal soit un souvenir, car nous allons libérer nos populations qui sont à Kidal parce qu’ils ont prises en otage les populations… Au fond, les gens sont fatigués de cette guerre. Les gens ne vont plus à l’école, ils ne cultivent plus, ils ne mangent pas à leur faim. Les gens ont envie de s’épanouir, ils veulent avoir la paix, la quiétude, mais ce sont quelques individus qui les en n’empêchent ».

Et Amadou Albert Maiga de marteler : « Il est temps qu’on sorte pour leur dire qu’on en a marre. Quand la guerre commencera, il faut que tout le monde comprenne que le pays est un. Il faut qu’on reste derrière nos autorités, parce que c’est ce qui nous permettra d’avoir notre indépendance, d’unifier notre pays ».

Les propos de ce cadre influent du M5-RFP sont pris au sérieux au sein à la CMA.
« Nous les prenons au sérieux », déclare Mohamed el Maouloud, l’un des porte-parole de la CMA.
Une initiative personnelle ou un messager indirect des autorités ?
Au moment où la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation se trouve dans une impasse totale et même s’il s’est exprimé dans un cadre privé (réseau social), les propos d’Amadou Maïga peuvent susciter des interrogations vu sa place au Conseil national de transition. Il est réputé proche du président du CNT, le colonel Malick Diaw, l’un des 5 colonels auteurs du coup d’état du 18 août 2020.
Ces propos d’Amadou Maïga sont-elles de sa propre initiative ? Les autorités essayent-elles indirectement de préparer l’opinion à une éventuelle guerre contre Kidal ? Pour le moment, le gouvernement a toujours réaffirmé son attachement à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
En tout cas, la méfiance commence à installer davantage entre le gouvernement et les ex-rebelles. Les prochains jours nous diront si les « colombes » vont prendre le dessus sur les « faucons » dans les deux camps afin d’éviter un conflit armé et de relancer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

Pour rappel, la sortie médiatique d’Amadou Maïga intervient à un moment où les relations entre les autorités maliennes et la Coordination des mouvements de l’Azawad sont un peu tendues.
En effet, depuis le 21 décembre 2022, la CMA a suspendu sa participation aux mécanismes de suivi et de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation (APR) au Mali après le rejet du gouvernement malien de la tenue en terrain neutre d’une rencontre du Comité de suivi de suivi dudit Accord.
Le 8 février 2023, les différentes composantes (MNLA, HCUA et MAA) de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ont annoncé leur fusion lors d’une cérémonie qui s’est déroulée dans un stade à Kidal devant une foule visiblement acquise à leur cause.
Avant cette fusion, la CMA avait nommé un nouveau chef d’état-major en la personne du colonel Hamad Rhissa Ag Mohamed qui a comme adjoint Alhousseïni Ag Ahmedou. Conformément à la déclaration, ces responsables resteront en place jusqu’à la mise en place des organes de cette nouvelle entité politico-militaire prévue.
Dans leur déclaration, les 3 mouvements invitent les autres groupes armés impliqués dans le processus de paix tels que la Plateforme et les mouvements de l’inclusivité à adhérer à leur projet.

A D

Media Elles