Assistance d’urgence aux personnes touchées par les inondations : Les partenaires réitèrent leur soutien au ministère de la Santé et du Développement social

La salle de réunion du ministère de la Santé et du Développement social a servi de cadre, hier mardi 3 septembre 2024, à la rencontre d’information, d’échange et de partage entre la cheffe dudit ministère, Colonel Assa Badiallo Touré, les représentants diplomatiques et les acteurs humanitaires sur l’état de catastrophe nationale, décrété le 23 août 2024, ainsi que la gestion des urgences sociales et sanitaires liées aux  inondations.

Selon la ministre de la Santé et du Développement social, Colonel Assa Badiallo Touré, « depuis le mois d’aout, le Mali assiste impuissamment aux réalités du changement climatiques dont les effets néfastes affectent drastiquement les conditions de vie des populations et menacent de compromettre les progrès déjà réalisés en matière de la santé ».

Et de faire savoir, « Ce fléau contribue à exacerber les risques sanitaires liés au climat, notamment les épidémies de maladies transmissibles, les obstacles à l’accès aux services de santé et les décès prématurés dus à la malnutrition, au stress thermique, à la propagation accrue des maladies d’origine hydrique (par exemple le choléra), des maladies à transmission vectorielle (par exemple le paludisme et la dengue) et des zoonoses ».

Aussi, rappelle Mme la ministre de la Santé, « son département, avec l’ensemble des services techniques sectoriels et des partenaires et agences impliqués dans la gestion des inondations, a élaboré et validé un plan de préparation et de gestion des inondations 2024. Ledit plan estime les populations à risque d’inondation à 343 909 personnes et cela dans toutes les régions. Les régions les plus à risque sont : Tombouctou, Gao, Kayes, Koulikoro, Ségou, Mopti, Ménaka, Bandiagara et le District de Bamako. Face à cette situation, il s’agira d’anticiper et de prévenir, afin de minimiser les effets néfastes ».

Colonel Assa Badiallo Touré a profité de l’occasion pour lancer un appel pressant à tous pour plus de solidarité, d’engagement et de mobilisation individuelle et collective dans ce nouveau contexte d’extrême urgence.

« La mutualisation de nos moyens et de nos ressources dans une dynamique de coordination autour des services publics sont indispensables pour plus d’efficacité et d’efficience dans nos interventions », a-t-elle estimé.

Quant aux représentants diplomatiques et acteurs humanitaires, ils ont tous exprimé leur solidarité au gouvernement et au peuple malien et se sont dits prêts à accompagner le ministère de la Santé et du Développement social pour apporter une assistance d’urgence aux personnes touchées par les inondations.

Ainsi, l’ambassadrice des Etats-Unis au Mali, Rachna Korhonen, a indiqué qu’en réponse à la déclaration du 23 août 2024 du gouvernement du Mali sur l’état de catastrophe nationale, l’ambassade américaine, par l’intermédiaire de l’USAID, fournira une aide humanitaire d’urgence supplémentaire aux ménages touchés par les récentes inondations dévastatrices. « Un total de 125 000 dollars a été approuvé pour ce soutien. 100 000 $ de ce montant sont destinés à la Croix-Rouge malienne pour renforcer la réponse humanitaire dans la région de Gao. 25 000 $ restants iront à I’UNICEF pour assurer une coordination appropriée de la réponse humanitaire avec la DNDS et d’autres institutions d’aide en cas de catastrophe », a-t-elle fait savoir.

Pour sa part, Mohamed Askia Touré, coordinateur par intérim de l’équipe humanitaire pays, dira, « Nous sommes prêts à accompagner les initiatives du gouvernement pour répondre aux besoins non comblés ».

Au cours de la rencontre, les chiffres fournis par le directeur national du développement social, Aba Sangaré, indiquent que la situation cumulée des inondations, à la date du 30 août 2024, se présente comme suit : « un total de 228 cas d’inondations enregistrés dans 18 régions du pays; 18 140 ménages sinistrés en besoin d’assistance d’urgence, 131 581 personnes sinistrées, dont 36 197 hommes, 38 529 femmes et 56 855 enfants, 104 blessés, 20 644 habitats endommagés ou totalement effondrées à réhabiliter ou à reloger selon les cas, 7 438 latrines endommagées,3121 puits endommagés, 42 cas de pertes en vies humaines.

Le plan de préparation et de gestion des inondations 2024 estime les populations à risque d’inondation à 343 909 personnes et cela dans toutes les régions. Les régions les plus à risque sont: Tombouctou, Gao, Kayes, Koulikoro, Ségou, Mopti, Ménaka, Bandiagara et le District de Bamako. Au titre des besoins d’urgence à repositionner dans les différentes régions, ils sont estimés à court terme:

Sur le plan alimentaire: 3095,181 tonnes de riz, 3095,181 tonnes de mil, 687,818 tonnes de sucre, 687,818 tonnes d’huiles et 343,909 tonnes de sel.

Sur le plan non alimentaire: 17 195 kits scolaires, 17 195 moustiquaires Imprégnées, 17 195 couvertures, 17 195 nattes, 400 tentes familiales, 2.000 cartons de grésil et 10.000 cartons de savons.

Sur le plan sanitaire: il s’agira du renforcement des structures sanitaires en termes de vaccination, de médicaments, d’acquisition de matériels, de consommables, de dispositifs médicaux et de désinfectants. Le cout est estimé à 474 929 850 F CFA. Aussi, la nécessité d’installer des cliniques mobiles dans les zones d’inondations et d’accès difficile, afin d’offrir les services aux sinistrés loin des structures de santé.

Et enfin, les besoins d’accompagnement en cash pour subvenir aux besoins fondamentaux. Le cout total est estimé à trois milliards, cent quarante-quatre millions, trois cent cinquante-quatre mille francs CFA (3144354 000 FCFA) ».

Rappelons que selon les prévisions météorologiques, les pluies se poursuivront jusqu’en octobre, voire novembre 2024, parfois avec de fortes averses et la montée prévisible des eaux à la suite des lâchées d’eau dans le cadre de la gestion des barrages hydroélectriques.

A Diamouténé