Agenda femmes, la paix et la sécurité : Des défis restent à relever malgré d’importants résultats enregistrés 

Agenda femmes, la paix et la sécurité : Des défis restent à relever malgré d’importants résultats enregistrés 

Le Secrétaire général du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Sayon Doumbia, a présidé, le vendredi 9 décembre 2022, au Musée de la Femme de Bamako « Muso Kunda », la cérémonie commémorative du 22è anniversaire de la Résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, adoptée le 31 octobre 2000 par les Nations unies, dont le thème est : « Construire la paix et la cohésion sociale avec les femmes ». C’était en présence de la représentante résidente d’ONU-Femmes au Mali, Marie Goreth Nizigama ; le Chef de la MINUMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilité au Mali), El-Ghassim Wane ; et plusieurs responsables d’organisations féminines intervenant au Mali.

La représentante résidente d’ONU-Femmes au Mali, Marie Goreth Nizigama, a salué les résultats obtenus dans la promotion de l’Agenda 1325 au Mali avant d’énumérer les défis auxquels les femmes et les filles font face.
« Le rapport du Secrétaire Général des Nations Unies relève par exemple en octobre 2022, que le nombre de personnes déplacées est passé de 350 000 à 397 000 dans le Centre et le Nord du pays. Nous savons que la majorité est constituée de femmes et des enfants, qui subissent de manière disproportionnée les conséquences des déplacements internes en raison sécuritaire et de l’expansion de l’extrémisme violent. Il note 2 366 cas de violence sexuelle, dont 299 cas de violences sexuelles liées aux conflits, avec une augmentation de 46 % des violences sexuelles liées aux conflits par rapport à la précédente période considérée. Cela met en évidence la nécessité d’accélérer et d’étendre les efforts pour la mise en œuvre de tous les 4 piliers de la Résolution 1325…Nous relevons également les besoins encore importants notamment pour la décentralisation du Plan dans toutes les régions et les communes. Cela permettrait notamment aux communautés de bénéficier des dividendes de la paix grâce à la participation des femmes », a-t-elle affirmé.
Quant au Chef de la MINUSMA, El-Ghassim Wane, il soutient que depuis son déploiement, la Mission onusienne œuvre à ce que les femmes maliennes soient incluses et engagées dans le processus de paix conformément aux dispositions de la résolution.
« Dans le cadre du processus de paix, la participation des femmes au Comité de Suivi de l’Accord (CSA) est passée de 3% à 38%, avec l’intégration de 9 femmes en 2021 et de 15 femmes supplémentaires en septembre dernier.
Le Mali dispose également d’un plan national sur la Res.1325, et de stratégies sectorielles tenant compte de la dimension genre.
Dans les régions, les femmes continuent de jouer un rôle important dans la promotion de la cohésion sociale et dans l’apaisement des tensions intercommunautaires », a-t-il précisé.
Et d’ajouter : « La Transition en cours offre une réelle opportunité de mener à bien des processus politiques inclusifs, mettant en avant les femmes, en vue de la refondation de l’État. Ainsi, la pleine participation des femmes et de toutes les composantes de la société malienne posera les jalons d’une paix et d’un développement durables ».
Pour sa part, le Secrétaire général du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Sayon Doumbia, a précisé que Mali a marqué son engagement pour l’Agenda, femmes, paix et sécurité et son objectif d’atteindre l’équité et l’égalité entre les sexes dans tous les processus de paix, de participation, prévention, de protection, et de relèvement dans les zones de conflits et post conflits.
Aussi, a-t-il rappelé, les résultats enregistrés dans la mise en œuvre des trois plans d’actions élaborés par le Mali, les 10 dernières années.
« L’application de la loi 2015-052 du 18 décembre 2015 permettant d’augmenter le pourcentage de femmes au sein du Gouvernement de Transition au Conseil national de transition, au Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation, et dans les Commissions thématiques de paix et de réconciliation ; le développement et la mise en œuvre de stratégies nationales genre au sein des départements sectoriels ; le vote de la loi fixant les règles générales relatives aux réparations des préjudices causées par les violations graves des Droits de l’Homme ; la prise en charge des survivantes au niveau des ONE STOP Centres ; le renforcement des capacités des Acteurs de la Chaine Pénale sur la Résolution 1325 et connexes, le genre pour une prise en charge effective des survivantes de violences et l’accompagnement des femmes à réaliser leurs droits; la constitution de pools de formatrices au niveau local sur la Résolution 1325 et le Plan d’action national au niveau régional; la décentralisation du plan d’action au niveau des régions; la réinsertion socio-économique des femmes et des filles affectées par les conflits à travers les activités génératrices de revenus ; l’Assistance Humanitaire aux déplacées internes, aux réfugiés (femmes, filles, enfants) en vivres, kits scolaires, kits sanitaires, kits de dignité, et AGR », a-t-il souligné.
La cérémonie a été également marquée par la remise de véhicule au ministère la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille par ONUFemmes et une exposition photo sur le thème « Quand les femmes prennent la paix en main ».
A D

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