Afrique de l’Ouest et du Centre : « 5 millions de personnes risquent de perdre toute assistance si un financement urgent n’est pas reçu »,  prévient le PAM

Afrique de l’Ouest et du Centre : « 5 millions de personnes risquent de perdre toute assistance si un financement urgent n’est pas reçu »,  prévient le PAM

Dans un communiqué, le Programme alimentaire mondial (PAM) a alerté, le vendredi 9 mai 2025, sur l’aggravation de la faim en Afrique de l’Ouest et du Centre en raison des coupes drastiques dans l’aide internationale. Selon le PAM, 5 millions de personnes risquent de perdre toute assistance à cause du manque de financement.

Des millions de personnes poussées vers des niveaux d’urgence de la faim dont plus de 2 600 personnes au Mali pourraient souffrir d’une « faim catastrophique ». C’est l’alerte donnée par le PAM, qui a indiqué que les conflits persistants, les déplacements de population, la détérioration économique et les conditions météorologiques extrêmes récurrentes sont à l’origine de cette menace dans les parties occidentale et centrale du continent africain. « Nous sommes à un point de basculement et des millions de vies sont en jeu », s’est inquiétée la directrice régionale du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Margot van der Velden,

L’agence onusienne affirme avoir été contrainte, entre juin et août 2024,  par le manque de fonds, à n’aider que 7,3 millions de personnes au Sahel, soit à peine 60 % de son objectif initial.

Cinq millions de personnes risquent de perdre toute assistance si un financement urgent n’est pas reçu, a prévenu le PAM, qui a fait savoir qu’elle a besoin d’urgence de 710 millions de dollars pour continuer à apporter une aide vitale aux plus vulnérables de la région au cours des six prochains mois (mai-octobre 2025). « Sans financement immédiat, le PAM sera contraint de réduire encore plus le nombre de personnes atteintes et la taille des rations alimentaires distribuées. Les conséquences sont dévastatrices, les communautés étant déjà en crise, beaucoup ont été forcées de vendre leurs derniers biens et de sauter des repas, risquant des effets à long terme sur leur santé et leur vie », a déclaré Mme van der Velden

Ces fonds permettront, selon le PAM, de fournir cette année une aide critique et un soutien nutritionnel à près de 12 millions de personnes en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Depuis le début de l’année, le PAM a déjà apporté une aide vitale à trois millions de personnes

Notons que la dernière analyse sur la sécurité alimentaire dépeint une situation préoccupante en Afrique de l’Ouest et du Centre. En effet, elle a relevé que plus de 36 millions de personnes luttent pour satisfaire leurs besoins alimentaires et nutritionnels de base. Ce chiffre devrait passer plus de 52 millions pendant la période de soudure de juin à août 2025, dont près de trois millions en situation d’urgence. Le conflit incessant a déplacé de force plus de 10 millions de personnes parmi les plus vulnérables de la région, dont 2,4 millions de réfugiés au Tchad, au Cameroun, en Mauritanie et au Niger. Près de huit millions d’autres ont été déplacés à l’intérieur des pays, principalement au Nigéria et au Cameroun. L’inflation, exacerbée par la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants, fait grimper les niveaux de faim à de « nouveaux sommets » au Ghana, en Guinée et en Côte d’Ivoire. Les prix des denrées alimentaires continuent également d’augmenter au Nigéria, au Tchad, au Niger et au Cameroun, mettant les aliments nutritifs hors de portée des plus vulnérables. Par ailleurs, des conditions météorologiques extrêmes récurrentes, en particulier dans le Sahel central, le bassin du lac Tchad et la République centrafricaine, réduisent la capacité des familles à se nourrir. Rien qu’en 2024, les inondations ont touché plus de six millions de personnes dans la région.

A Diamouténé

Media Elles